In The Mood for Lovecraft
Arrivé sur la fin de l'ère PsOne, le genre du survival horror était alors dominé par Resident Evil et Silent Hill (RE3 étant sorti 2 ans auparavant, en même temps que le premier épisode de SH).
Inutile de dire que le challenge pour Infogrames était alors très relevé, voir désespéré pour une saga pourtant pionnière du genre mais qui a eu du mal à sortir du PC pour s'adapter aux consoles salon.
Face à ces 2 géants (qui trôneront encore au dessus du panier 10 ans plus tard), Alone in The Dark : The New Nightmare parvient tout de même à se démarquer, sans véritablement faire de l'ombre à ses concurrents, la faute à un nombre trop importants de défauts.
Tout d'abord, la réalisation.
le jeu mêle le très bon et le moins bon. Du côté positif, on peut retenir une exploration à la torche intéressante, des effets de lumière plutôt réussis et des angles de vues parfois magnifiques. En revanche, que dire du bestiaire si ce n'est qu'il est globalement très laid. Idem pour certains plans (indoor surtout) qui rappellent beaucoup trop Resident Evil, en moins bien...
La jouabilité reste le point le plus décevant du soft. Encore une fois les mouvements sont très inspirés de RE (pourquoi pas d'ailleurs, puisque le jeu a fait ses preuves) mais en plus rigide et pataud....Alors qu'on se déplace avec la croix directionnelle, on bouge la torche avec le joystick gauche... Grosse erreur....L'arsenal est cependant bien fourni et varié, ce qui permet d'avoir des scènes d'action intéressantes. Dommage que ce soit aussi peu fluide.
Heureusement que le scénario et l'ambiance du jeu sont là pour sauver le jeu du désastre. On peut même dire que l'envie de progresser et d'en apprendre plus sur l'histoire permet de mettre de côté les défauts de jouabilité. Parce que sur ce point AiTD, en véritable promoteur de l'oeuvre de Lovecraft, arrive à imposer une ambiance très particulière qui se démarque à la fois de la supopulation zombiesque des Resident Evil et de l'horreur psychologique de Silent Hill. Nettement moins malsain que ce dernier, et bien qu'on ne soit jamais vraiment submergé par les ennemis comme dans un R, l'ambiance devient vite stressante, en partie grâce à l'utilisation de la torche dans des univers très sombres (qui nous fait voir uniquement une partie de la salle), les apparitions soudaines de bestioles, et une ligne narrative plongeant le joueur dans un mystère de plus en plus flippant.
Au final, il ne s'agit pas d'un excellent jeu, loin de là mais il aurait pu, avec une prise en main plus aisée et la création d'un meilleur bestiaire, s'insérer dans le combat RE / SH.