Vie de Merde Simulator ( ça y est, vous êtes intéressés maintenant ?)
Commençons directement par les gros défauts, comme ça ce sera fait et je pourrai vous parler plus en détail de mon coup de cœur de cette année : Always Sometimes Monsters est seulement en anglais et contient des moments où il faut farm l'argent. C'est tout.
Parlons du reste :
ASM est un jeu fait sur RPG Maker, mais c'est loin d'être une production au rabais. Vous incarnez un/une écrivain (vous pouvez choisir son apparence et son/sa amoureux/se au début du jeu) qui, à cause d'un grave manque d'inspiration, se retrouve dans une situation délicate : son éditeur l'a laissé tombé, son propriétaire l'a viré de son appartement et, et c'est le problème majeur, son ex vient de l'inviter à son mariage.
N'ayant au départ que quelques dollars sur son compte en banque, il va falloir réussir à arriver à temps à San Verdano pour ce mariage, ce qui est primordial pour notre personnage principal, regrettant d'avoir largué sa copine et désireux (enfin, si vous le souhaitez) d'avoir une seconde chance. Pour réussir ce pari fou, il va falloir de l'argent, aussi bien pour le chemin que pour votre propre survie. A vous donc de déambuler dans des villes parfois délabrées à la recherche d'argent et d'aide
Il y a en effet une multitude de façons de gagner de l'argent, et vous devrez souvent choisir entre jobs ingrats et mal payés, ou jobs risqués (moralement, physiquement ou légalement) et qui rapportent pas mal. Vous pourrez également choisir de tenter votre chance aux jeux de hasard, mais j'espère que vous aimez sauvegarder...
Au premier degré, on peut considérer que ce jeu est chiant, répétitif, et pas assez récompensant. Et c'est exactement ce que le jeu veut être, et ça lui va bien compte tenu des situations. Comme votre personnage, vous allez en baver dans votre recherche de ce si précieux argent dans un monde trop cher pour vous (en même temps, les développeurs abusent un peu en facturant un ticket de bus plusieurs centaines de dollars !) Le jeu n'est du coup pas recommandable à ceux qui n'aiment pas évoluer laborieusement et qui s'ennuient quand on ne tape sur personne.
L'histoire fourmille de détails en tient en compte un nombre honorable de facteurs pour sa si petite envergure. Certains personnages feront ainsi preuve de sexisme ou d'homophobie à votre égard (parce que oui, vous pouvez choisir un compagnon du même sexe !) et certaines de vos décisions vous amènerons au 5-6 fins différentes du jeu. Ça n’empêche pas le jeu d'avoir beaucoup de choses optionnelles, voire sans utilité. Mais ça ne fait, en mon sens, que renforcer le réalisme dont fait preuve ce jeu, bien écrit, sans tendances manichéennes, quoique faisant parfois des écarts philosophiques mal amenés malgré leur pertinence. Au bout de 9-10 heures et donc des crédits, vous serez ainsi tentés d'assumer une autre vie.
Graphiquement, c'est assez sympa, voire même trop mignon pour un jeu qui n'est pas si joyeux que ça. La bande son est top-chouette et accompagnera parfaitement vos galères.
Finalement, ASM est comme la vie : sadique, longuet, suggérant parfois l'inutile, mais en fin de compte, montrant que tout cela est nécessaire. Vagabond Dog, merci de nous le rappeler.