Je hais la Corée.
En dessous de ce titre, volontairement provocateur et un tantinet raciste se cache ma première critique. J'ai choisi Analogue: A Hate Story, un Visual Novel d'une étrange cosplayeuse aux cheveux...
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le 25 févr. 2014
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Je n'ai parcouru que très peu de visual novels, et vu les critiques - bonnes ou mauvaises - que je parcourais sur quelques titres typiques du genre sur Steam, j'avoue que je partais avec un gros préjugé. Je craignais énormément de tomber sur des fan-fictions boursouflées, des histoires de Mary-Sue où les auteurs se projettent à mort... bref, on va dire que de base je n'étais pas le client idéal.
J'avais un peu entendu parler de Analogue en bien, et je me disais que s'il fallait vraiment toucher au genre histoire de ne pas mourir idiot, je ferais probablement celui-là... pas un grand choix hypé/passionnel, mais bon la curiosité était là.
Et quand le hasard d'un cadeau a fait que je me suis retrouvé avec ce titre en main, je me suis dit que c'était le bon signe pour s'y mettre, c'était la bonne conjonction... et bien m'en a pris.
Analogue n'est pas un simulateur de drague.
Au départ il s'agit d'une simili-enquête. Oui il y aura - un peu - de drague (quoiqu'on pourrait plus parler de l'évaluation de sa compatibilité et de choix de confiance) mais l'essentiel de la lecture du jeu consiste à essayer de comprendre ce qui a pu se passer dans un vaisseau spatial immense retrouvé à la dérive dans l'espace et dont toute la population est morte. On ne parle pas d'un équipage massacré par un alien. On perle de la population d'un vaisseau destiné à coloniser des planètes, le genre de bouzin abritant des millier d'âmes.
Le jeu ne baigne pas pour autant dans une atmosphère horrifique. Il n'y a pas de danger à affronter. Tout le drame s'est passé il y a trop longtemps. L'activité principale consiste à lire des logs des habitants et à interviewer de façon assez sommaire l'IA du vaisseau pour comprendre ce qui s'est passé. Et c'est tout. Mais Analogue est très bien écrit, et ce peu de choses à faire, Analogue le développe très bien.
Les logs sont bien écrits, stylés, porteurs de la personnalité des habitants, l'IA du vaisseau est bien typée et ses réparties parfaitement adaptées à l'ambiance du vaisseau : c'est très bien fichu.
Mais là où ça devient remarquable, c'est que le jeu aborde un sujet pas simple d'une manière au final assez fine.
Sans gros spoilers, le jeu va évoquer toutes les problématiques d'un problème de société lié à la discrimination.
Mais il va le faire sans gros sabots. Évoqué par les situations décrites dans les logs. Dans le ton employé par les protagonistes, y compris par l'IA, qui adapte son discours, selon ce que vous direz sur vous et votre jugement sur ce que vous lirez. C'est remarquable de justesse.
Dans ce genre de "véhicule à thèse", on aurait pu tomber sur une narration avec des gros sabots, avec une situation tire-larme (il y en a, hein) et un discours univoque pour dire "houlala ce qui se passe là c'est mal", mais non : le jeu fait le pari que vous allez vous indigner tout seul comme un grand. Le jeu évoque les paroles de protagonistes qui ont intégré et défendent leur position de victime, ou celui de la majorité approuvant le système. C'est bien fichu et çà marche. Dans l'absolu, il pourrait servir d'outil de sensibilisation intéressant...
... mais c'est aussi un jeu. Comme je le disait, l'activité ludique en tant que tel ne vole pas haut, mais elle fonctionne assez bien.
En gros vous vous activerez en :
- lisant des logs et en les soumettant à une IA, qui vous demandera sommairement votre avis dessus, et en ira de son petit commentaire
- bidouillant sur une console avec invite de commande pour gérer deux trois paramètres pour régler quelques problèmes
- faisant quelques choix "moraux" et de sympathie/antipathie, pour déterminer votre affinité avec l'IA
Le jeu comporte 5 fins. Je fais ce retour après en avoir vu une (la moins sentimentale des 5, je pense).
Une partie se boucle en 2-3 heures... et encore, sur ce premier run, j'ai pris mon temps pour bien tout lire.
L'ensemble a suffisamment titillé ma curiosité pour que j'ai envie de débloquer les autres fins.
Les graphismes sont sommaires, mais fonctionnent. Bon, comme d'hab, c'est typé manga.
Tout est en anglais (plutôt un bon niveau). La culture de référence évoquée est coréenne.
L'interface fait le job, mais auraient pu être un peu plus ergonomique. En l'état, çà n'handicape pas le jeu.
La musique a le mérite de ne pas prendre la tête mais est totalement oubliable.
Au total, vous ne jouerez pas à Analogue pour son gameplay de guedin, et sa production value à trouzmiyon de dollars.
Mais vous y jouerez peut-être pour la qualité de la délivrance de son message.
Et ce ne sera pas du temps perdu.
Créée
le 8 janv. 2017
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