Avis après +- 85 heures
Je ne suis pas un grand fan de la série des Anno, mais j'avais bien apprécié Anno 1404 à l'époque, et vu les retours sur Anno 1800 ainsi que mon intérêt sur la période du 19e siècle, je me suis laissé tenté par son achat. Un excellent choix, car c'est avec ce jeu que je suis de nouveau tombé amoureux des city-builder comme au premier jour.
Le principe de ce titre est simple : vous gouvernez les colonies de plusieurs îles et veillez aux besoins de votre population, ce afin de la faire évoluer et ainsi avoir... une plus grande population, encore et encore.
Pour cela, il suffit de 'tout bêtement' créer des chaînes de production (aliments, commodités, alcools, objets de luxe, ...) et de cocher les cases des différentes nécessités de vos différentes classes d'habitants. L'un des grands plaisir du jeu, comme tout bon city-builder, est de voir ses villes prospérer et bourdonner d'activités, en arrivant à solutionner tous les problèmes qui surviennent au fur et à mesure de vos expansions.
Mettre en place toutes ces chaînes logistiques pour fabriquer les tonnes de produits nécessaires peut s'avérer laborieux. Devoir les ajuster après certaines évolutions l'est encore plus au point de devenir fort chronophage et même franchement ennuyeux. Cela dit, plus l'on maîtrise les différents systèmes du jeu, plus l'expérience devient fluide et agréable. Je m'en suis bien rendu compte lors de ma deuxième partie où j'ai pu atteindre le contenu de fin de partie sans suer.
En outre, Anno 1800 propose beaucoup d'outils pour rendre la gestion, de plus en plus complexe, des colonies le moins frustrant possible : la possibilité de déplacer des bâtiments en un click, des graphiques de production/consommation très lisibles, un système de routes commerciales bien foutu, etc.
Par ailleurs, le jeu se veut être peu punitif sur plusieurs aspects clés (le fait que les habitations ne se rétrogadent pas même en cas de pénuries par exemple), et introduit ses difficultés de manière très progessive (la découverte de nouveaux continents qui ne commence qu'avec les premiers artisans par exemple). Le déroulement d'une partie peut se diviser en une ribambelle d'objectifs et libre à nous de choisir ceux que l'on veut accomplir, d'aller à son rythme et s'arrêter à un certain point tout en étant satisfait, ou encore de paramétrer les challenges que l'on souhaite (comme désactiver les pirates, s'entourer d'IA bienveillantes,...).
Il est d'autant plus facile de trouver son bonheur à la carte que le contenu d'Anno 1800 est énorme. On pourrait citer les technologies disponibles, les grandes infrastructures, les spécialistes des corporations, les expéditions navales, les différentes classes sociales... Il ne s'agit pas juste une question de quantité mais aussi la manière dont nos différentes découvertes peuvent changer considérablement la dynamique de jeu : je pense par exemple aux continents qui ont chacun une population différente, dont les besoins et ressources sont complémentaires avec l'Ancien monde, ou encore l'arrivée de l'électricité qui révolutionne le fonctionnement des villes.
Découvrir toutes les possibilités de cet Anno est vraiment plaisant, et ce d'autant plus avec tous les DLC disponibles qui rajoutent encore plus de contenu (par ailleurs, l'ensemble s'achète à un prix tout à fait raisonnable quand soldé). Ces DLC n'ont pas toujours le même degré de finition que le jeu de base mais ils valent tous la peine d'être essayés ('La Terre des Lions' et le Cap Trelawney semblent presque incontournables par exemple). De manière générale soit ils ajoutent des couches de progression supplémentaires ou bien ils donnent des outils pour faciliter la gestion de plus en plus élaborée de vos colonies ('Un Germe d'Espoir' le fait très bien notamment).
Enfin, il ne faudrait pas sous-estimer Anno 1800 en tant qu'expérience visuelle. Le jeu est beau et offre constamment un merveilleux spectacle à travers ses paysages, ses cités pleines de vie, et ses bâtiments. L'esthétique du Nouveau monde en particulier m'a complètement charmé. Bien sûr, ce city-builder offre pas mal d'options pour beautifier vos colonies pendant des centaines d'heures mais cela reste un passe temps très niche. Pour les joueurs lambdas comme moi, admirer les ruelles animées par vos habitants épanouis et vos ports animés par les arrivées constantes de bateaux marchands, sera amplement suffisant, surtout quand nous pouvons aussi profiter des très belles compositions musicales qui accompagnent nos longues sessions. Bon il y a aussi les morceaux très gratants des émeutes/épidémies/incendies mais on peut les désactiver dans les options.
Reste en complément de la partie gestion le pan militaire du jeu, fort basique, aussi peu mémorable qu'optionnelle si vous ne jouez pas dans les difficultés supérieurs, ou en multijoueurs. Les combats se limitent à celui qui a la plus grosse flotte, avec les plus gros canons, et la meilleure économie pour la supporter. Un point faible de la licence mais qui n'empiète pas vraiment sur le reste fort heureusement.
En conclusion, j'ai adoré Anno 1800, pour sa richesse, sa beauté, ses possibilités, son maniement aisé et ses challenges, ainsi que son rythme abordable. Un excellent opus pour la série, qui laisse présager du bon pour le prochain projet Anno 117.