Il est dans la nature humaine d'idéaliser le passé. Notre cerveau est ainsi fait et, sauf en cas de maladie, il garde ce qui est bon pour lui et élimine ou édulcore ce qui l'est moins. C'était donc forcément mieux avant. Depuis le temps que les vieux vous le disent !
Le problème des remakes fainéants de jeu vidéo, c'est qu'ils peuvent aller à contre courant de ce qu'a échafaudé notre cerveau. On gardait un bon souvenir, peut-être pas impérissable, mais agréable de quelques heures passées sur sa DS et on nous remet entre les pattes, quelque chose qui est dépoussiéré, mais désespérément vieux dans son approche. Hors d'age même, comme un vin déjà pas terrible qui aurait tourné au vinaigre même pas bon pour une salade moisie.
Mes souvenirs d'Another Code sur DS étaient bons, j'avais passé un chouette moment, sans être allé au bout du machin. Si ma mémoire est bonne, c'était un peu une vitrine des capacités de la DS.
Là, forcément, certaines intrigues ont été repensées pour être adaptées à la Switch. Les graphismes ont été léchés et bien que le chara-design soit sympa, on est sur un niveau graphique à cheval entre la PS2 et la Wii. Paradoxal pour un remake Wii. Je ne suis pas très exigeant quand à la l'ambiance graphique d'un soft, mais concernant un remake, on est en droit d'attendre mieux que la version originale.
Si cela n'était que le seul défaut, on se dirait, « ok, c'est moche, mais ça va ». Sauf que ça va pas, mais alors pas du tout. Si les graphismes sont dignes d'une PS2, les animations le sont à peine d'une PS1. C'est catastrophique. Pour illustrer mon propos, lors d'un passage de la deuxième partie du jeu, notre héroïne, Ashley, assiste à une répétition de musique. Un guitariste et une batteuse se tapent un bœuf. Sauf qu'ils ont pas modélisé de batterie. La nana tape dans le vide ! A nous d'imaginer le reste ! Bande de gros branleurs de designers !
Autre moment aberrant, on assiste à un barbecue entre différents protagonistes qui bossent tous dans un laboratoire scientifique. Les mecs sont donc au barbeuk en blouse blanche, bah oui, tous les scientifiques gardent leurs blouses blanches, tout le temps. De même qu'un apiculteur est en moustiquaire au supermarché et que les acteurs porno passent leur temps libre à poil à se tripoter la nouille. C'est des détails me direz-vous, mais n'est-on pas en droit d'attendre d'un remake qu'il peaufine les détails dans le but d'améliorer une expérience qui sans ça aurait vieilli ? Ici, c'est tout l'inverse, ce remake n'a de remake que le nom, c'est au mieux un dépoussiérage au torchon sale. Perso, je dirais que c'est du foutage de gueule quand on est fainéant au point de ne concevoir qu'un design de fringue par PNJ. Allez crever les mecs !
Si la première partie du jeu a su attirer ma sympathie grâce à une visite d'un manoir aux multiples énigmes (qui n'est pas sans faire penser à un Resident Evil pour fans de licornes) s'en suit des phases interminables de dialogues pour un scénario écrit avec le cul. L'intrigue est nulle, les persos sont nazes et leurs actions sont débiles.
La deuxième partie du soft se déroule dans un camping et c'est tout bonnement catastrophique. 90% du temps est consacré à des dialogues et le reste oscille entre des déplacements et des QTE. C'est à gerber.
Pour résumer, ce jeu est une épave pour nostalgique dégénéré et la charismatique Ashley ne sauvera rien. Je souhaite que les démons des producteurs de jeux vidéo brûlent la carcasse de l'équipe de bras cassés qui a osé sortir cette bouse et s'étouffent avec le pognon que ça rapportera. Si je croisais le connard tout en haut de l'échelle qui a dit "ok, on peut sortir ça", je lui foutrais un doigt dans le cul avec un ongle sale.
Plus qu'à espérer que je puisse revendre ma copie un bon prix quand ce soft deviendra un jeu rétro.