Je ne pouvais continuer de rédiger des critiques sans m’attarder sur un des titres que je considère comme culte, et vu que vous êtes actuellement ici, vous saurez certainement qu’il s’agit de Arx Fatalis, du coup cet effet de style ne servait à rien. M’enfin. Arx Fatalis, jeu sorti en 2002 et développé par une petite boîte française (COCORIIIIIIIIIICOOOOOOOOO) dénommée Arkane Studios. Malgré une moindre visibilité auprès des joueurs, ses créateurs restants soucieux de leur communauté et de la qualité de leur logiciel, le dernier patch date tout de même de 2011 ! Et outre cette p’tite anecdote montrant leur sérieux, ce sont également les gens derrière le pas si mauvais Dark Messiah of Might & Magic (ATTENTION: La version Elements, qui n’est autre que l’infâme portage 360, n’est pas à tenter ! Préférez y la VRAIE version sortie PC deux ans plus tôt, tellement plus maniable et beau !) et le plus connu Dishonored.

Donc, Arx Fatalis, qu’est-ce ?
C’est un jeu de rôle à la vue première personne se déroulant dans les souterrains d’Arx, où se côtoient différentes ethnies sur plusieurs strates. Et j’aimerais bien insister sur le fait que c’est un VRAI jeu de rôle, fait que trop rare chez les représentants du genre, où la plupart des softs nous gratifient uniquement d’une barre d’expérience et de pseudo arbres de compétences.
Ici, vous disposez effectivement la fameuse jauge d’expérience avec, pour chaque niveau, de nombreuses caractéristiques à développer librement entre les différents archétypes bien connus que sont Mage, Guerrier, Voleur, ou Archer, avec la possibilité de mixer tout ça. Le tout, fixé à un niveau maximal de 10. Autant dire qu’il faut faire attention à ne pas trop s’éparpiller à travers les classes.
Mais outre cet aspect de personnalisation, il y a aussi toute l’histoire qui, en raison de sa construction, vous permet de faire ce que vous voulez ! Malgré la linéarité des dialogues, vous pourrez aborder la résolution des quêtes de moult manières selon vos capacités ou votre envie ! Besoin d’une clé possédée par un PNJ ? Résolvez son problème s’il en a un, tuez-le, volez-le, ou trouvez un autre moyen !
Cette jouabilité est immersive au plus haut point puisqu’on se sent vraiment maître du jeu, on progresse comme on l’entend, le jeu s’adaptera à nos actions. Il est, par ailleurs, complètement possible de raser toute la population d’Arx, même les personnages qui semblent importants tels les rois. À vous de voir, mais sachez que le jeu restera jouable et vous pourrez tout de même le finir, là où tuer un PNJ essentiel dans Morrowind affichera un magnifique message comme quoi l’histoire a été compromise. L’intégralité du jeu est jonchée d’objets cachés avec de très nombreuses possibilités d’atteintes, cet aspect de chasse au trésor éprouvera votre créativité et vos compétences, tendant à renforcer le côté jeu de rôle, car dans chaque situation réside plusieurs résolutions, et c’est là que persiste l’esprit d’Arkane Studios, tous leurs jeux sont marqués par cette même volonté de rendre la jouabilité émergente et immersive, rendant l’exploration agréable et absolument pas ennuyeuse. Bon, l’âge n’aidant pas, ça reste tout de même moins fluide et dynamique que Dishonored, qu’on se le dise, mais nous sentons la similarité du processus de création et des influences.

Et en parlant de jouabilité, je vais présenter certains des différents mécanismes présents. Outre un système de combat à l’épée ou à l’arc assez commun, la magie est ici à son avantage ! Les sorts se lancent via des runes à reproduire à la souris, et une association de runes permettra d’incanter un sort correspondant aux runes sollicitées. Exemple: votre meilleure amie, dans ce jeu, sera la boule de feu, et afin de pouvoir l’incanter il vous faudra dessiner les runes Am (créer) Yok (Feu) Taar (Projectile) et lancer le sort, ce qui aura pour effet de ruiner vos opposants avec une bonne grosse boule de feu des familles. Mais au combat, nous le savons tous, avec la pression, la représentation des runes avec le curseur n’est pas aisée, il est donc possible de conserver jusqu’à 3 sorts en raccourci. Outre la magie offensive, tout un tas de possibilités vous attend, de la lévitation à la télékinésie, vous pourrez facilement accéder à tous les recoins du jeu. Cependant, petit détail, les runes sont à trouver à travers les souterrains et les sorts se débloquent avec le niveau du personnage. Mais pas de panique, si jamais il vous arrivait de ne pas posséder le sort adéquat, quelques parchemins disséminés de-ci de-là permettront de ne pas non plus léser les joueurs non-mages ou débutants.
Il est également possible de forger vos armes avec la compétence nécessaire, cela peut rapidement s'avérer utile afin de créer une arme puissante tôt dans le jeu.
Et le dernier point plutôt sympathique est l’alchimie avec la concoction de potion via les différents ingrédients présents. Même si ce n’est pas très poussé et qu’il y a peu de potions, le processus de création est plutôt intuitif, ludique, et les effets sont utiles, telle la potion de vie, de mana ou d’invisibilité, afin d’explorer en sécurité tous ces dédales et déceler tous les trésors des souterrains !

En parlant de ça, bien que le jeu soit exclusivement souterrain, cela ne l’empêche pas d’avoir de nombreuses différences d’environnement selon la strate explorée. De la ville médiévale, aux forges naines en passant par le fort gobelin, chacun de ces endroits est unique et différent avec une ambiance propre. D’ailleurs, cette ambiance est unique, je ne saurais que dire tant elle m’a charmé. C’est tellement immersif, ça colle parfaitement avec les zones explorées, c’est oppressant nous hésitons à avancer, mais le level design est conçu de manière à ce que nous cherchions dans chaque recoin car nos prospections sont gratifiantes. C’est vraiment un savant mélange que je n’ai retrouvé nulle part ailleurs, même dans les autres productions d’Arkane Studios. De plus d’être unique, il est parsemé d’Easter Eggs et de quêtes complètement barrées sans pour autant partir dans un délire provoqué par une surconsommation de stupéfiant. Tout est géré avec maestria pour notre plus grand bonheur.
Mais que serait un jeu de rôle sans ses quêtes me direz vous ? Et bien pas grand-chose, mais si ce sont des quêtes Fedex ou des moissonnages d’une espèce prédéfinie juste pour meubler, ça ne sert pas à grand-chose non plus. Ici, la grande majorité des quêtes annexes sont scénarisées, et apportent un cachet au jeu sans tomber dans les travers du genre. La résolution ne tombe pas dans les écueils des clichés du RPG et les conclusions ne sont pas toujours ce qu’on attendait, et j’entends par là que nous sommes surpris et souvent de la bonne manière. Cela rajoute vraiment beaucoup à l’immersion et à l’appréciation de ce titre, car même si secondaires, les quêtes se fondent parfaitement dans l’histoire principale et se targuent en plus d’enrichir tout ça !

C’est à travers tous ces points que je considère cette œuvre comme une des pierres angulaires du jeu de rôle, et plus globalement du jeu vidéo. Que ce soit en terme d’immersion, de jouabilité ou d’ambiance, il reste pour moi une référence absolue que j’invite à essayer.
Si vous avez une pénurie de jeux, ou que vous en avez raz-le-casque des nombreux jeux sans saveurs qui sortent à la pelle en ces années ou l’industrie à pris possession de nos passe-temps préférés, profitez-en pour découvrir ce jeu bien trop méconnu !
Florian_Guerin
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le 24 févr. 2015

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Nahe mi

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