Cette critique n'en est pas une. Je n'ai tout simplement pas eu assez de place dans ma liste commentée donc je termine ici. Bisous.
Ashen s'inscrit dans cette tendance malheureuse du Dark Souls Like. « Malheureuse » parce que vouloir s'inspirer du titre de From Software rend immédiatement la comparaison inévitable.
C'est donc inévitablement que je me dois de constater qu'Ashen, pour un Dark Souls Like contient pas mal de défauts dans son gameplay par rapport au "maître". Le bestiaire est très peu varié tout au long de l'aventure (une vingtaine d'heure) et il y a un énorme manque de feeling dans les combats. Il arrive qu'il y ai des problèmes de hitbox mais majoritairement c'est simplement que les affrontements ne sont pas très satisfaisants. Ils manquent aussi de richesse : un coup léger, un coup lourd, pas de parade, pas de magie et les différentes armes ont un moveset assez proche. Ce manque de richesse rend le titre un peu trop long pour ce qu'il propose, rendant les dernières heures un peu éprouvantes.
Pourtant paradoxalement, la volonté d'Ashen est vraiment de simplifier la formule, et ça j'apprécie. La montée de niveau ne se fait pas traditionnellement avec des panneaux de statistiques à augmenter mais en accomplissant les quêtes annexes et principales données par nos compagnons dans le camp de base. Et si ce côté Dark Souls Lite rend les premières heures assez ennuyantes à cause d'une absence de possibilités, les choses s'ouvrent un peu après 4-5 heures, trouvant un juste compromis entre accessibilité et complexité.
L'autre souci majeur du titre, c'est sa coopération. Le jeu n'ayant pas de chat ou de moyen de communication, je n'ai pas eu envie de le faire en ligne. J'ai donc dû me trimbaler l'IA, et c'était catastrophique. Ce n'est jamais bien balancé. Durant les premières heures, mon allié faisait tout simplement tout le travail, rendant le jeu incroyablement facile. Ça se stabilise heureusement par la suite, mais c'est sa stupidité qui peut s'avérer rageante. Il arrive que l'IA se jette dans le vide, disparaisse, se bloque dans les murs, commence à frapper un adversaire puis enchaîne avec un autre sans avoir achevé le premier. Pas grave me direz-vous puisque c'est finalement une aide optionnelle qui peut d'ailleurs être complètement désactivée dans les options. Oui sauf que certaines zones sont cette fois pensé pour être traversées à deux et si l'IA fait n'imp', on se retrouve face à des affrontements contre 5 ou 6 ennemis d'un coup, seul. C'est particulièrement frustrant sur la fin et dans le premier grand donjon au milieu de l’aventure.
Pourtant, malgré ses défauts évidents, Ashen dégage quelque chose. Non seulement, c'est loin d'être le moins bon des Dark Souls Like, mais en plus il apporte sa patte à la formule. La possibilité de sauter et de grimper dans des environnements bien plus ouverts que dans un Souls fonctionne particulièrement bien et offre une autre dimension à l’exploration. Je trouve d’ailleurs que les zones sont assez bien designés pour ne jamais perdre le joueur tout en lui donnant l’impression que plusieurs chemins sont viables. Le titre a d’ailleurs tendance à toujours récompenser l’exploration.
Mais la plus grande réussite d’Ashen, c’est sa zone de début de jeu, où les personnages installeront leur camp. Trois bouts de bois et un rocher à la base, il ne cessera d’évoluer à chacun de nos retours pour former un véritable petit village à la fin. C’est scripté, et ça n’apporte aucune mécanique de jeu mais découvrir les petites nouveautés créées régulièrement par les pnjs apporte un sentiment de retour à la maison. Et c’est inévitable puisque c’est là-bas que le craft et les diverses améliorations de personnage se font.
Au final, c’est donc dans son ambiance un peu chill qu’Ashen s’en sort le mieux. L’aventure aurait d’ailleurs gagné à être plus courte pour éviter cette redondance du bestiaire et à proposer des environnements moins hostiles. Ainsi le tout aurait été plus contemplatif, plus doux, mieux dosé et plus cohérent avec sa bande son souvent relaxante. En l’état, c’est loin d’être un jeu inoubliable mais pour une équipe aussi réduite, ça reste plutôt une réussite. Un premier essai un peu maladroit mais plein de bonnes intentions qui laisse présager de belles choses pour l’avenir du studio A44.