Rome est chiante
Petit point technique :
Rome est grande, plus que Venise dans AC2. Par contre elle est délabrée, on dirait une ville de clochard, c'est minable. Les monuments sont réussis, mention spéciale au Colisée, qui est énorme, mais tellement mal entretenu, c'est désolant. Techniquement, Brotherhood souffre (sur Xbox 360), on dirait que Rome est trop grande pour le moteur de jeu. C'est bourré de clipping, de tearing, de bugs d'affichage et de collisions, sans compter les nombreux ralentissements, ça craint vraiment. Par contre, graphiquement il ne s'en sort pas trop mal, on évite même les décors flous du 2 (le niveau de détails était trop bas à seulement quelques mètres d'Ezio). Du coup, si la transition des modèles de décors est un peu plus douce que dans le 2, on perd vachement en fluidité, c'est sûr qu'on peut pas tout avoir...
Contenu :
Bon alors que vaut Brotherhood en terme de contenu ? C'est encore plus riche que le 2, bah bien sûr. C'est même beaucoup trop à vrai dire, pour la taille de la map. Il y a la quête principale ou il faut suivre les points d’exclamation sur la carte, mais aussi et surtout, les quêtes secondaire, innombrables. Si la chasse aux coffres à trésors, aux drapeaux Borgia et aux plumes ne vous suffisent pas, ils y a les tombeaux de Romulus (les donjons comme dans le 2, malheureusement bien moins inspirés) ou les repaires des templiers. Si les tombeaux ne vous suffisent pas, il y a les quêtes de Leonardo, ou vous en profiterez pour prendre l'air (oui Rome est diablement étouffante) et conduire des engins (un char, un parapente, un bateau à moteur...) et c'est toujours la cata à conduire, mais les missions en elles mêmes sont amusantes, variées, peu fatigantes, heureusement assez courtes.
Rajoutez à tout ça les mémoires de Cristina, ou l'on bascule dans les villes d'ACII (Florence et Venise) pour revivre les tumultes amoureuses d'Ezio et de sa chérie. Pas inintéressant mais clairement pas abouti en terme de narration.
Enfin, il y a aussi les contrats d'assassinats, et le fait de pouvoir recruter des assassins. C'est très superficiel et relativement amusant. On sauve des PNJ qui se font agresser par des gardes (exactement comme dans AC1 en fait) et hop on l'embarque dans sa guilde, on l'envoie en mission dans différentes villes d'Europe, et hop, comme par magie, on augmente ses stats, son niveau, jusqu'à en faire un assassin aussi fort que nous. Ce qu'il y a de bien sympa, c'est qu'on peut à tout moment les appeler (à l'aide d'une seule touche) pour tuer les gardes à notre place, ou nous aider lors d'un combat trop pénible. Déjà que le système de combat est très assisté quand Ezio est seul (système d'enchainement des kills d'ennemis, une nouveauté à la fois bienvenue mais bien trop permissif), on nous permet de se défaire d'une garnison de 20 mecs en 5 secondes montre en main. ils sont trop généreux chez Ubisoft...
Les guiles et autres rénovations :
Le jeu se compose de quatre guildes, ou les missions secondaires se bousculent sans arrêt : la guilde des voleurs, celle des courtisanes, la nôtre celle des assassins et enfin celle des mercenaires. On peut donc profiter d'un petit intérieur de bâtiment sympathique pour chaque guilde.
Nos performances sont affichées sur un tableau et on peut améliorer son rang en effectuant de petites tâches répétitives et comptées comme par exemple le nombre de fois qu'on pousse un garde contre un échafaudage, le nombre de fois ou on parvient à le semer en se cachant dans une botte de foin...etc... (oui, c'est nul et alors ?)
Si ça ne vous suffit toujours pas, vous pouvez compter sur la rénovation de la ville qui n'en est pas vraiment une. Enfin si, mais la aussi c'est très... superficiel. On rénove donc toutes les échoppes, les forges, les marchants d'arts, les écuries, les tailleurs, les médecins, les monuments, les aqueducs... il y a même des tunnels très pratiques pour se déplacer partout sur la carte, qui est quand même assez grande (du moins, elle est chiante à traverser au bout d'un moment). Le hic, c'est qu'en plus d'être répétitif à faire (mais ça c'est depuis le premier AC), on ne change pas vraiment le décor visuellement (à part pour les aqueducs). Même pour les bâtiments de faction, le fait de les rénover en bâtiment de courtisanes par exemple, y'a juste un drapeau sur la façade et les filles qui s trémoussent devant, basta. On se demande vraiment à quoi a sert. Mais on peut pas s'empêcher de tout faire à fond, tellement c'est chose facile. Et ça prend du temps. Ces putains de tours Borgia qu'il faut cramer à chaque fois...
Durée de vie :
Brotherhood bénéficie d'une assez grande durée de vie, comptez 20h mini pour avoisiner les 100% de complétion. C’est donc à partir de cet épisode qu’ils demandent des objectifs secondaires à la con pour toutes les missions (même principales) pour synchro à 100 % (sinon c’est 50%). Y’a qu’une seule condition à chaque fois (dans ACIII c’était 3 conditions, une horreur) mais elle est bien souvent trop chiante pour avoir envie de recommencer. En plus j’ai eu un vilain bug lors d’une mission Leonardo en deltaplane (apparemment connu sur PC), impossible de piloter l’engin (il répond tout simplement pas) sans revenir à un mode d’affichage en 60hz (je joue en 85hz).
On peut aussi appeler un cheval à tout moment et traverser toute la ville et les quartiers avec. C'est un plus qui fait gagner du temps pour certaines balades particulièrement chiantes dans la campagne. Ezio est plus fort aussi, un seul contre, et on peut tuer tous les gardes autour de soi, un par un, en une seule pression de touche. C'est reversant de facilité, mais toujours violent et amusant. Les armes du 2 sont toutes la plus quelques unes supplémentaires comme la géniale arbalète. Et au joie on peut balancer de loin ses armes type lance ou grosse épée dans la gueule de ses adversaires. Le "parkour" sur les toits et les façades est toujours grisant, même au bout de trois épisodes, bien qu'ils auraient pu améliorer les sauts en diagonales, foireux à l'extrême.
Des bugs à la pelle (sur console) :
J'ai aussi à mon grand damn découvert pas mal de missions complétement buggées. Disparition de la cible, PNJs bloqués...des trucs aberrants qui t'obligent à relancer la mission.. Dernière chose, on peut retourner à la réalité de Desmond à tout moment et sortir de la matrice, mais ça n'a absolument aucun intérêt, y'a absolument aucune de mission en plus.
Conclusion :
Brotherhood est loin d'être le grand jeu qu'ont pu être AC1 et 2, le scénario peu efficace ainsi que le côté superficiel de ses missions et de son programme en général, bousille quelque peu l’intérêt de ce titre pourtant diablement addictif. Le jeu essaie surtout de nous occuper (de nous gaver aurais-je pu dire) l'esprit avec une tonne d'objectifs secondaires, afin éviter qu'on se rende compte du creux de son intrigue, et du manque d'ambition dans la quête principale, bien moins aventureuse que par le passé.
Multi :
Il est franchement très bien pensé (le jeu du chat et de la souris, seul ou par équipe), intelligent, jouissif, qui prend à contre pied, punit tous les joueurs bourrins et frénétiques. Une superbe alternative avec le mode solo, et qui réajuste presque la note d’intérêt à elle seule. C'est à découvrir en tous cas, et à petites doses pour mieux capter l'essence du bouzin.
Version PC (Janvier 2021)
Sur PC, le jeu tourne très bien, le frame rate est illimité contrairement à ACII qui bloque son compteur à 60fps la faute à une optimisation assez foireuse, et comme pour ACI, c’est une version moins buguée, plus jolie, plus nette, avec des chargements très rapides et certainement un peu moins de popping que sur consoles.
Optimisation très correcte donc, même si on sent bien que le jeu est limité par les versions consoles techniquement.