Assassin's Creed IV: Black Flag
7.2
Assassin's Creed IV: Black Flag

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2013PlayStation 3)

En voyant l'engouement suscité par les missions navales dans ACIII, Ubisoft s'est senti bien con de ne pas avoir poussé le concept un peu plus.Ce qui ne devait être à la base qu'un mini jeu sympa s'est finalement avéré être la vraie bonne idée dans une licence en bout de course, qui peinait à se renouveler au fil des opus. Un multijoueur par ci, des contrôles de zones dans les villes par là, ou encore des petites randos en forêt (pas déplaisant cela dit en passant) sensés compenser un gameplay vieillissant montrant ses limites chaque fois un peu plus, et un scénario qui traîne (va te faire foutre AC Brotherhood).

Dans Black Flag, le problèmes sont les mêmes que dans les dernier opus, parfois même pire.
Graphiquement, on arrive à la limite , certaines textures sont très vilaines, et je ne compte plus le nombre de garde qui pop sous mes yeux en pleine infiltration. Cependant, les animations climatiques, la mer et quelques expressions faciales rendent plutôt bien et se laissent regarder sans trop passer pour du foutage de gueule. Pas comme la gestion de la caméra par exemple, qui transforme certains abordage en antichambre du purgatoire tant celle ci est calamiteuse.
Le système de free run peut lui aussi transformer certains passages en cauchemar (oubliez l'infiltration sur les bateaux, les cordages sont vos ennemis) et est complètement dépassé par le level design, tandis que le triptyque grimper-synchroniser-sauter commence à sérieusement devenir chiant. 58. 58 putains de points d'observation à se farcir, qui se ressemblent tous et n'apportent rien, mais qui ont au moins le mérite d'être moins long à exécuter que dans le III. Il faudrait arrêter maintenant, messieurs les développeurs. Dans le 2 ça passait encore, parce que escalader la cathédrale Santa Maria, ça a de la gueule, mais maintenant, stop.

L'IA est catastrophique, pour ne pas changer, oscillant entre une passivité consternante et capacité de détection surhumaine (suivre des gens écouter une conversation aussi, bon... hein.). Dans le prolongement de l'IA, le système de combat est archi-daté et ultra simplifié, et il faut vraiment être soit très mauvais, soit très bourré pour mourir en combat. Cela dit, le changement de style de combat de Edward est appréciable, une sorte de version brutale de Ezio qui scie mieux à l'époque et au personnage. A noter d'ailleurs que les changements d'armes ne servent strictement à rien, on met deux sabres (classe), on enlève le tomawak, le couteau (pas classe), on lui fout 4 guns (classe), on lui enlève l'arc qu'on remplace par ... une sarbacane ? Bien entendu, la différence entre les différentes épées est négligeable, ce qui permet de privilégier les amélioration du Jackdaw.

Beaucoup de point négatifs relativement important me direz vous, pour un jeu qui se base sur une mission annexe d'un jeu antérieur. Oui, certes.

Mais on incarne un pirate, et ça, ça pousse mémé dans les orties avec l'eau du bain, ça défonce au poing américain clouté, bref, ça claque sa race.

Exit les cauchemardesque adaptations vidéo-ludiques de Pirates des caraïbes, place à la piraterie, la vraie. Celle où, non, les pirates sont pas tout beau tout gentils et sont même de sacré connards alcoolique pourvus d'une morale assez minimale, et où putain tu fais ce que tu veux avec ton bateau. L'immersion est complète dans les caraïbes, et on oublie bien vite le gameplay très arcade pour le pilotage, et on se surprend à vouloir piller toujours plus pour améliorer le Jackdaw (notamment en fin de jeu pour aller se fritter aux navires légendaires , dotés apparemment de toutes les bonnes idées de l'IA). L'exploration des villages sur les îlots sans temps de chargement est un vrai plaisir (non, Tortuga n'est pas une grande ville de la piraterie), même si on se lasse rapidement de s'arrêter sur des bancs de sables pour un coffret ridicule. A noter l'OST très sympa de Brian Tyler, pourtant habitué aux étrons cinématographiques (Fast & Furious, Dragon Ball, World Invasion Los Angeles...)
On incarne un pirate, c'est un rêve de gamin après être cowboy (Merci Red Dead), on attaque des forts, on pille des navires 3 fois plus grands que le sien, on boit du rhum, et c'est cool bordel!

L'histoire de la piraterie est quand elle relativement intéressante, bien que forcément moins riche que celle abordée dans les opus précédents. Mais bon Barbe Noire, quoi. On arrive alors au coeur de ce qui devait être le problème (supplémentaire) du jeu: le scénario. Vu la fin du III, on pouvait légitimement se demander comment faire avancer une intrigue pratiquement finie, sans que ça passe pour du remplissage (encore) destiné à faire passé la pilule.
Mission à moitié réussi: on ne nous apporte rien de vraiment important, mais certains éléments sont assez appréciable pour nous faire passer un bon moment.

SPOILER AHEAD

D'abord, le personnage incarné, à savoir Edward Conway, grand père de Connor, est pour moi génial: à la différence de TOUT les autres héros, et ben, c'est un salaud au début du jeu! Mais genre un vrai, le genre qui quitte sa femme pour s'en mettre plein les poches, qui balancent les coordonnées de tout les assassins des caraïbes aux templier contre de l'argent, va même épargner un de ces dernier contre de l'argent, et qui pratiquement tout le jeu n'aura comme motivation que l'argent. Oui, ça fait beaucoup de fois le mot argent, mais il est vraiment très cupide. Ca peut sembler creux comme personnage, mais je le trouve infiniment plus intéressant qu'un Ezio par exemple, qui ne reste finalement qu'un petit bourgeois italien qui s'essaye à la vengeance. Là, c'est un pauvre bougre en mal d'aventure (et d'argent, donc) qui cherche un sens à sa vie. Même si cela passe aussi par la longue (et chiante) recherche de l'observatoire, lieux qui peut sembler très cheaté dit comme ça, mais en fait, non,à part faire des murs lazers et projeter des images de mauvaises qualité, c'est naze (même si l'idée d'Abstergo pour récupérer le sang n'est pas si stupide). Et je trouve que Kenway connait une réelle évolution le long du jeu, notamment par le fait qu'il voit tout le monde crever autour de lui, et j'ai été un peu déçu par cette fin où même si il retrouve sa famille , il abandonne Nassau et ses grands rêves d'une nation pirate indépendante. Dommage, Edward, King of Pirates, ça aurait eu de la gueule.

Quand à la partie qui se déroule à notre époque, gros point d'interrogation, force est de constater que Ubisoft nous fait un grand fuck. Parce que bon, la blague méta genre "Abstergo sort un jeu avec Ubisoft" ça fait sourire au début, mais ça devient vite gonflant tant ils tirent sur la corde. Mention d'ailleurs à la vanne d'un développeur dans le jeu qui dit en substance que de toute façon, les gens veulent juste de la bagarre et pas des jeux complexes. Il essaye quand même de faire du fan-service en mettant les deux side-kick-nerd-rigolos en plein dans les locaux d'Abstergo, ce dont tout le monde semble se foutre... C'est dommage, parce que y'a des bonnes idées: les fichiers à pirater ne sont pas inintéressant, notamment celles sur Kenway ou les analyses pro-templier des héros des précédents volets, mais sont réduit à néant parle manque de personnalité de notre personnage, qui semble être ... muet ? A créditer aussi un pont point pour l'histoire parallèle de Roberts (les bouteilles à collecter sont à ce titre indispensable), même si elle finit de façon abrupte, comme le jeu d'ailleurs.

FIN SPOILER

En résumé, ACIV joue à fond la carte de l'immersion dans le monde de la piraterie, et on peut passer des heures à naviguer sur les mers, pillant navires et forts au gré des vents. Si personnellement, je suis un homme faible, et que cela suffit à me contenter, ce ne sera peut être pas le cas pour tout le monde car le gameplay peut s'avérer horripilant par moment, et incarne à lui seul les limites de la saga. En espérant que la licence saura se renouveler tout en corrigeant ses (nombreux) défaut, par exemple en ne sortant pas des jeux incomplets tout les ans. Et en arrêtant de faire des DLC insultant comme celui d'Aveline. A ce titre, je suis d'ailleurs bien heureux de me l'être fait offert. Qui sait, peut être que ce sera pour le prochain opus, à l'occasion des Guerres Napoléoniennes, comme annoncé dans le jeu? Quand les développeurs ne penseront plus à l'argent qu'ils peuvent pillé sur nos comptes?
Wait...
Nevermind. J'vais aller me boire un rhum tiens.
galliengagnaire
7
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le 12 févr. 2014

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