Papy fait de la résistance.
Suite et fin des aventure d'Ezio Auditore. Atteint de la cinquantaine, notre rital préféré s'en va aux portes de l'Asie, du Moyen-Orient et de l'Europe: Constantinople. Ou Byzance. Ou Istanbul. Oui, c'est important de citer les trois noms, car ils signifient bien que la ville est passée, de période en période, dans les mains de différentes cultures et populations.
Après un prologue assez long et pas forcément bien ficelé, Ezio se retrouve dans le carrefour du monde pour tenter de retrouver les clés de Masiaf, éparpillées par Altaïr pour protéger le secret qu'elle renferme. Et surprise, les petits ajouts de Brotherhood ont été améliorés pour enfin donner pleinement satisfaction dans cet opus. Les zones prises par nos soins peuvent être reprises par les Templiers. Les recrues peuvent êtres assignées à certains endroits, envoyés en mission, rappelés pour nous épauler dans les missions. On a enfin l'impression d'être un vrai commandant des Assassins.
La réalisation graphique reste semblable, sans grande évolution. Mais en ce qui concerne la réalisation dynamique, artistique, elle est sublime. La caméra dynamique est formidablement bien gérée, les missions sont bien pensées, on a enfin une vraie infiltration à certains moments, avec la caméra qui suit les mouvements d'Ezio en fonction du placement des ennemis. De ce coté, artistiquement, le jeu cale la perfection devant nos yeux, avec une modélisation des monuments toujours plus poussée, toujours plus grandiose. Le choix du lieu nous permet d'ailleurs de découvrir une nouvelle culture, une autre histoire peu racontée dans notre pays.
En ce qui concerne le gameplay, là encore une belle surprise. De façon très réjouissante, l'âge de notre héros est retranscrite dans des petites modifications: l'ajout du crochet, qui lui permet de l'aider à grimper pour compenser ses mouvements plus lents, un sens de l'aigle moins immédiat, qui nous oblige à cibler nos ennemis pour trouver notre cible, et puis l'adversité plus importante en face. Les ennemis, certains en tout cas, sont très clairement coriace et peuvent être très compliqués à gérer. On a toujours le phénomène du "chacun son tour" pour les ennemis, qui ne sont toujours pas foutu d'utiliser leur surnombre correctement (ou de façon plus spécifique).
Au final, la déception vient du scénario, comme Brotherhood. On change complétement de culture, mais les retournements de scénario hollywoodien sont toujours de rigueur. Thriller politique pour le contrôle de la ville, on cherchera à débusquer tout le long du jeu qui tire les ficelles derrière les Templiers de Constantinople. Course contre la montre pour débusquer les clés, tout en cherchant à reprendre le contrôle de la ville, épaulés par un assassin du cru et une bibliothécaire florentine. On visitera de nombreux lieux, moins diversifiés que dans Brotherhood pour éviter la dispersion narrative. Bien emmenés, elle nous permettra de mieux connaitre notre héros fil rouge d'épisodes en épisodes, Desmond, et d'enfin découvrir la vie à travers cinq grands moments d'Altaïr, l'initiateur de toute cette épopée. Les révélations ne sont pas celles que l'on attendait, mais elles sont là tout de même.
Au final, un jeu au rythme tambour battant, avec énormément de choses annexes à faire, quelques bugs de réalisations (rien de gravissime, même si ça peut devenir très énervant quand ça ralentit la progression normale du joueur) mais un gros plaisir de jeu pendant une bonne vingtaine d'heures. Pas très loin de ce qu'a pu être le deuxième opus, mais un manque de peaufinage qui laisse un petit gout amer.