Étant réputé comme l'opus qui, avec Unity, a poussé Ubisoft à mettre la série en pause, inutile de préciser que j'étais plutôt sceptique avant de commencer ce Assassin's Creed Syndicate.
Mérite-t-il toutes ses critiques ? Oui (c’est bon, vous pouvez fermer la page).
Pourtant, le jeu ne démarre pas trop mal, malgré une introduction assez moyenne on se rend vite compte que le gameplay infiltration a été amélioré depuis le dernier épisode de la série : les ennemis sont un peu plus réactifs, plus costauds aussi (voir même beaucoup trop puisqu’il faudra une trentaine de coups pour battre un PNJ lors des premières heures de jeux) et il m’est arrivé quelques fois de me faire enchainer sans que je ne puisse rien faire face à un ennemi.
Bref, on pourrait croire que la difficulté est au rendez-vous et qu’on enfin à faire à un vrai jeu d’infiltration digne de ce nom… Or voilà, il y a écrit Assassin’s Creed et Ubisoft sur la jaquette donc forcément ça part vite en couille. Du coup, l’infiltration se retrouve très vite dépassée une fois les premiers niveaux gagnés ainsi que les premiers armes et accessoires déverrouillés : on aura très vite aucun mal à délaisser l’infiltration afin de foncer dans le tas et de faire le ménage en quelques secondes, de surcroit, les accessoires tel que les couteaux de lancers, disponibles en grosses quantités, nous permettront au pire de passer n’importe quel niveau le plus silencieusement possible et ce sans aucun problème. Digne de n’importe quel autre open-world Ubisoft (Far Cry, Watch_Dogs), on se retrouve donc là encore avec un jeu qui perd beaucoup d’intérêt à cause d’un arbre de compétence inadapté et d’armes qui, une fois améliorées, deviennent complètement cheatés.
Et ce n’est pas le seul point sur lequel le titre d’Ubisoft continue de nous rabâcher ses sempiternelles défauts. Ainsi, on se retrouve là encore devant un titre qui nous met au défi de capturer chaque quartier de la ville, ici Londres (qui est au passage bien moins agréable à parcourir que Paris), en faisant en boucle les quatre mêmes quêtes secondaires. De surcroit, parmi ces quêtes secondaires, les développeurs sont arrivés à rater complètement les missions « chasse à la prime », quêtes nous demandant de capturer une cible et de la ramener ci-possible en vie à un point donné, ces missions sont ratées d’une telle force qu’elles nous obligent à prendre en otage un chef ennemi puis à slalomer entre ses gardes pour ne pas qu’ils nous repèrent : c’est long, chiant et vraiment pas intéressant.
Aussi, comme dans Unity, Syndicate nous propose des quêtes secondaires scénarisées, et ayants pour donneur d’ordres dans cet épisode des personnages comme Darwin, Dickens ou encore Marx. Si dans Unity les quêtes secondaires arrivaient à être intéressantes, ici, il n’en est rien. On se contentera la plupart du temps d’accompagner X d’un point A à un point B ou au mieux de faire ce qu’on a déjà fait dans les missions principales mais en moins bien.
Au fond, seul ressort les missions d’assassinats, des missions faisant parties de la quête principale et qui clôturent chaque séquences… Mais force est d’admettre que le tout est malheureusement beaucoup trop facile et trop guidé.
Vous aviez bien aimé les failles temporelles de Unity ? Ça tombe bien puisque Ubisoft a eu l’ingénieuse idée de refaire la même chose… Mais de la manière la plus grossière qui soit.
Déjà, je ne vois pas l’intérêt de reprendre le concept des failles temporelles de Unity ; Ce qui faisait leurs forces résidait avant tout dans le côté « inédit » de la chose : ça n’avait jamais été fait dans la saga et ces phases, sans pour autant être révolutionnaires, arrivaient à apporter un petit plus très sympa au jeu.
Ici, la faille temporelle concerne uniquement la première guerre mondiale et est marqué en gros sur la carte : on perd donc déjà la partie « surprise » de la chose.
Mais le pire reste quand même la grossièreté du truc ! On se balade donc dans un Londres attaqué par des zeppelins allemands, remplis de chars d’assaut (qui n’ont rien en faire là du coup), tout en étant épaulé par Churchill et dont la moitié des murs sont recouverts d’affiches de propagandes. J’ai vraiment eu l’impression de me faire frapper par un bouquin d’histoire de sixième tant c’était grossier et ridicule.
Côté ambiance, les développeurs ne se sont pas fait chier et la moitié des PNJ ont exactement les mêmes habits que dans l’époque originale du jeu : il y a juste 50 ans d’écart entre la première guerre mondiale et l’époque dans lequel se déroule le jeu mais bon…
Concernant la mission principale, à part une quête conçue pour l’occasion, on se retrouve à faire encore les mêmes quêtes secondaires de captures de quartiers… Ce qui est d’ailleurs complètement ridicule puisqu’on se rend compte qu’il y a autant de soldats Britanniques que d’espions allemands dans les rues de Londres.
Concernant le scénario, rien de bien palpitant là non plus.
Cet opus a la particularité de nous faire contrôler, non pas un, mais bien deux assassins différent. Si en terme de gameplay ça se résume à trois compétences exclusives pour chacun (donc pratiquement aucune différence entre les deux persos), leurs caractères, eux, sont biens différents : si Jacob Frye se résume à être le gars rigolard (donc exactement comme la moitié des héros de la saga), Evie Frye, elle, est bien plus calme et réfléchie… C’est peut-être même le héros le plus intéressant depuis Ezio Auditore (AC2, Brotherhood et Revelations).
C’est par contre dommage (voir même complètement con), en plus de n’avoir pratiquement aucune différence entre les deux héros, de ne pas nous permettre de les contrôler ensemble dans certaine mission (
à part pour la dernière
).
Concernant le scénario en lui-même, le jeu se veut très classique dans son déroulement (gentils Assassins contre méchants Templiers donc) et nous confronte à Crawford Starrick, un riche industriel qui, de manière assez surprenante, n’est pas totalement inintéressant… Mais tout de même trop peu creusé pour qu’on lui accorde un quelconque intérêt et dont l’affrontement est ridicule (
il s’agit de lui foncer dessus à 5 reprises tout en esquivant à chaque fois 2-3 attaques qui ne font pratiquement aucun dégâts
).
L’apolitisation forcé du titre le rend de toute manière complètement ridicule puisqu’on se retrouve à jouer des Assassins qui disent à Marx « qu’ils ne s’intéressent pas à la politique » … Ça va, c’est pas comme si on jouait à un jeu où les personnages principaux luttent pour améliorer les conditions de vies des citoyens, notamment des travailleurs, en luttant directement contre leurs oppresseurs (généralement des gens riches et sans scrupules) et dont les autres épisodes de la série s’appuient sur le même ressort… M’enfin, globalement, je dirais qu’il s’agit du Assassin’s Creed avec le moins bon scénario de la saga avec le 4.
Mention spécial au passage où Evie Frye demande à la reine Victoria d’arrêter de vouloir coloniser la moitié de la planète (ce qui est plutôt legit) et dont la réponse de cette dernière se résume à « Ta gueule et prend cette écharpe » (je vous jure que je n’exagère rien).
Enfin, parlons optimisation (je vous rappelle que c’est un jeu Ubisoft)… Bon déjà on a évité le fail d’Unity puisque le jeu était jouable à son lancement (mais retardé sur PC faut quand même pas déconner non plus), ça reste quand même très bogués et j’ai dû recommencer quelques missions à causes de scripts qui ne s’enclenchaient pas ou de plantages… Mention spéciale aux collisions, totalement gérées avec le cul, qui deviennent hilarante lors des courses-poursuites en calèches (les ennemis se retrouvent propulsés à des dizaines de mètres). Bref, y a du mieux mais la route est encore longue à ce niveau-là.
Bref, pour conclure, si on oublie les spin-off et jeux portables, Assassin’s Creed Syndicate est selon moi le moins bon épisode de la saga, le scénario est mauvais, les quêtes inintéressantes et le gameplay beaucoup trop perfectible pour que cet épisode rentre dans les mémoires. Par pour rien qu’Ubisoft se soit senti obligé de faire une pause d’un an après cet épisode-là.
Points positifs :
+ Evie Frye
+ Londres reste tout de même assez agréable à parcourir
+ Les premières heures de jeux…
Points négatifs :
- …Après les premières heures de jeux
- Répétitifs
- Quêtes complètement chiantes
- Un scénario et des dialogues complètement ridicules
- Tout le passage autour de la première guerre mondiale
- Toujours bogués