Ce n'est pas encore le grand retour de la série avec ce nouvel épisode ! Pourtant, les présentations laissaient envisager un jeu de qualité, le renouveau de la série ! Que nenni pourtant, Assassin's Creed : Unity est certes une petite révolution de gameplay pour la saga, mais a emporté avec lui quasiment tout ce qui faisait défauts aux épisodes précédents.
D'une part, l'histoire globale du titre qui reste un foutage de gueule monstrueux. Le présent ? On s'en branle royal, on joue le rôle d'un inconnu qui va malgré lui aider les Assassins à... bah, à rien puisque l'objectif de ces derniers n'est jamais claire, et on s'en cogne d'avance. Le passé ? On incarne dans cet épisode Arno Victor Dorian, un jeune garçon ayant été éduqué par François de la Serre, père d'Elise de la Serre, amie et amante d'Arno. Le père d'Arno, un Assassin, fut tué lorsqu' Arno était jeune par un Templier (connu des joueurs d'Assassin's Creed : Rogue). Ignorant tout du passif de son père et de son éducateur (on apprend vite que François est le Grand Maître des Templiers, sa fille devant lui succéder à sa mort).
Enjoué, joueur et provocateur, Arno a tout du nouveau Ezio, avec le développement du personnage en moins. Après le meurtre de son tuteur, Arno rejoindra les Assassins, apprenant la vérité sur son père. Vous vous souvenez de Connor et d'Edward, deux Assassins qui ne savaient pas trop ce qu'ils foutaient dans la Confrérie ? Et bien, Arno est pire. Il s'en moque, bafoue tous les Crédo. Alors que tout commençait plutôt bien niveau scénario et avec une vraie Confrérie, présente, avec des têtes importantes, finalement il n'en est rien par la suite. On se moque de tout, les motivations des personnages ne sont pas là, seul un Assassin sort du lot, Bellec, et est développé avec les pieds. Son background est nase, ça ne s'améliore pas, y'a rien, que dalle, nada, fuck.
Ubisoft se perd dans son histoire, s'en branle d'ailleurs, et nous offre une histoire de vengeance qui n'arrive pas à la cheville de celle d'Ezio, qui apprenait. Arno n'apprend rien, et s'en fout royalement, n'étant de toute façon pas développé. Le gars va juste se venger des tueurs de son tuteur, sans chercher à comprendre les enjeux, sans rien. Et la Confrérie qui va lui passer des savons à chaque fois qu'il commet un meurtre non autorisé, le petit Arno, ben il s'en contrefout. Il recommence juste après (jusqu'à se faire virer de la Confrérie. Mais il va continuer à porter le costume et à avoir tout l'équipement des Assassins, sont quand même sympas les gars, ils te virent mais tu gardes tout). C'est incohérent, alors que les petites scènes (oui parce que moins d'une minute pour virer un mec ou expliquer des objectifs, ce ne sont pas des scènes cinématiques, mais des scénettes) sont plutôt bien réalisées.
D'autant plus dommage que l'on peine à comprendre un scénario aussi peu développé, et ou le conflit entre les deux factions n'avancent pas, malgré l'arrivé d'Elise et la pseudo alliance qu'elle souhaite. Des personnages bâclés, un scénario sur un timbre, on est bel et bien dans l'après Brotherhood, ou tout avance à une vitesse folle sans que l'on ne comprenne ce qu'il se passe (sérieusement, Arno est revenu chez les Assassins ou pas ?! Jamais il ne le dit, jamais il n'en parle, pourtant dans le DLC, il se dit Assassin... Putain Ubisoft, nique bien tes scénaristes daubés), c'est la fête, c'est de la merde. Je commence sérieusement à en avoir ral le cul d'avoir un jeu qui possède un background aussi riche ne pas se développer dans ses épisodes. Vous branlez quoi chez Ubi les gars ? A chaque épisode, c'est une prime pour faire les scènes les plus courtes et inutiles ?
Bref, vous l'aurez compris, l'histoire, les personnages, sont amenés comme de la merde, et la romance Arno-Elise PUE JUSTE DU CUL. J'appelle d'ailleurs pas ça une romance tellement les scènes ou ils se parlent sont rares. Ah mais oui, ils font l'amour lors d'une scène ou l'on ne voit rien et qui dure 39 secondes, forcément, c'est une romance ! BIEN ENTENDU. Quant à la fin... Bon dieu. Y'a juste pas de fin en fait. Ca s'arrête là, comme ça, comme ci tout était réglé alors que non, y'a rien de réglé, rien de fait, rien d'avancé. Je ne pige pas comment on peut écrire ce genre de scénario et se dire "putain, top bien, la fin est bien, y'a un monologue, pile ce qu'il faut, GG mec.". Ben non, tu peux changer de métier connard, ta fin est nase, ton histoire est nase, tes persos sont nases. J'arrête d'en parler, stop.
Le gameplay ! Ah, enfin une vraie évolution depuis ACIII ! On change carrément tout pour cet épisode, enfin presque. Le parkour a été revu, pour un gameplay plus précis, énormément plus fluide et intéressant à jouer. Evidemment, y'a des bugs, Arno fait quelques fois de la merde, comme d'habitude. La personnalisation du héros est de retour, en dix fois plus poussée que pour ACII. Pleins d'armures à acheter/débloquer, tout comme les armes, que ce soit épées, lances, fusils, pistolets, armes à deux mains... On tiens une panoplie d'accessoires et d'armes assez conséquentes, tout comme les tenues spéciales à débloquées (tenues des précédents épisodes). Un nouveau système fait son apparition : les compétences. A chaque mission principale réussie, on obtient des points Sync. qui serviront à acheter des compétences. Certaines sont utiles (santé en plus, grenades toxiques, étourdissantes...) d'autres sont assez discutables (vraiment, on doit débloquer la compétence "se poser sur un banc" ?). Mais ce nouveau système m'a plu, moi qui suit friand de personnalisation, j'ai aimé toute cette composante RPG.
Concernant les combats, ces derniers ont été complètement revus. Fini les enchaînements de tueries, place aux réalisme. Plus lent, plus exigeant, mais aussi plus trash dans les coups de grâce, le système joue beaucoup sur les contres, esquives, comme les deux premiers AC j'ai trouvé. Ce n'est pas pour me déplaire, même si je regrette que l'on ne puisse plus se battre avec sa lame secrète et avec les points. C'est dommage d'avoir retiré ça, et pas vraiment justifié de plus. Néanmoins, les combats sont une grosse partie du jeu, et c'est réussi sur ce point. L'infiltration a aussi été revue, et notre Assassin peut désormais se baisser à tout moment, se plaquer contre les murs et attendre sagement qu'un ennemi arrive pour l'abattre. Ok, c'est cool, mais je dois rappeler qu'Ubisoft se charge aussi de Splinter Cell, une saga d'infiltration ? Pourquoi ils ne prennent pas des éléments du jeu pour rendre l'infiltration d'AC réellement intéressante et prenante ? Ils se contentent du strict minimum, et c'est lassant... Autre point "nouveau", la vision d'aigle se veut changée, et plus infinie. Il faut même attendre un petit moment (5sec à peu près) avant de pouvoir l'activer à nouveau. Bon, c'est pas grand chose oui.
Que dire d'autres sur le gameplay ? Et bien, pas des masses de choses si ce n'est les nouvelles petites armes. La lame fantôme et la lame furie, qui remplace la sarbacane d'ACIV, permettant d'être discret et de faire pas mal de dégâts. Le contenu se veut par contre hyper riche et varié. On aura droit maintenant à des enquêtes de meurtres dans Paris, à devoir chercher des indices nous conduisant au meurtrier (et c'est à nous de déterminer qui est le meurtrier, avec possibilité de se tromper ! Il faudra bien regarder les indices et déduire logiquement... Très prenant !), les missions coop (que j'ai fait seul, n'ayant pas de PS+), des missions donnés par des personnalités, des missions de protection, de vols, d'assassinats, des coffres à chercher (avec du crochetage de coffres et de portes, sisi !), des artefacts à découvrir, des objets à collectionner, des énigmes à résoudre, améliorer le café théâtre qui sert de repaire... Et j'en oublie peut-être tellement y'a de choses à faire. Malheureusement, tout faire n'intéressera pas grand monde je crois, un côté répétitif se fait vivement ressentir à force.
J'ai parlé du gameplay, des nouveautés (la plupart), de l'histoire (berk), il me reste à aborder le point technique. Graphiquement, cet opus se veut bluffant, de la même manière que le premier AC l'était (et l'est encore je trouve). Paris est juste stupéfiante, j'ai rarement vu une ville de jeu vidéo aussi belle honnêtement. J'ai adoré parcourir tranquillement la ville, grimper sur les monuments historiques, visiter les intérieurs des maisons/monuments. De plus, des missions Helix (des missions ou l'on doit récupérer des données pour le présent et avoir du background de ce côté là) nous permettent de nous rendre à la Belle Epoque et sur la Tour Eiffel pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou l'on profite des différentes ambiances. Ouais, de ce point de vue, Unity fait fort, très fort, c'est tellement beau. L'ambiance y est forte, la foule y est belle et bien présente, très fortement, il reste dommage que la Révolution ne soit là qu'en fond. Techniquement par contre, c'est moins réussi. Toujours bugué, toujours un peu aliasé, pas toujours fluide, le titre enchaîne les défauts d'avant, ne voulant apparemment pas se séparer de tout ça. Néanmoins, ça reste vachement moindre comparé à avant.
Les musiques, quant à elles, se veulent assez discrètes, mais globalement sympatoches, sans êtres inoubliables. Pour terminer, je dirais qu'Assassin's Creed : Unity n'est pas un mauvais titre, mais il est très loin de ce qu'il aurait dû être : un successeur à Assassin's Creed II. En prenant le meilleur (ACII) et le pire (ACIII), Unity ne pouvait être que mitigé, et même si j'ai aimé certains passages, je reste sur ma faim concernant la partie la plus intéressante des jeux, l'histoire et les personnages. Jamais je ne me suis senti aussi à part du conflit Assassins-Templiers.