CHRONIQUE EXPRESS:
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-Introduction en Norvège réussie
-Qualité des graphismes dernière génération
-Intéressantes musiques d'inspiration scandinave, anglo-saxonne et galloise
-Open-world particulièrement vaste (approprié pour les amateurs de colossales durée de vie)
-Mode Discovery légèrement plus immersif et moins "guide touristique" que sur les deux précédents opus (mais également moins détaillé).
-Sympathique exposition de la mythologique nordique.
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-Quête principale aux boucles aussi routinières que chronophages: ratisser chaque coin pluvieux d'Angleterre, aider tous les roitelets d'Albion à résoudre leurs petits problèmes, y conclure des alliances à la chaîne. Recommencer.
-Réflexion et moralité optionnelle des quêtes; bien souvent tout casser, faucher tous les saxons, danois ou pictes qui passaient par là. D'ailleurs, absence de réels challenges pour les assauts de forteresses.
-Quêtes secondaires peu attractives, anecdotiques.
-Open-world gigantesque mais trop peu varié; villes, hameaux, châteaux et clochers médiévaux se ressemblant tous.
-Alarmante répétitivité des collectes de trésors, coffres et ravitaillements s'obtenant toujours de la même façon.
-Personnages aussi nombreux qu'oubliables, à quelques exceptions près (merci Ivar).
-Gameplay assez confus de prime abord, vaguement inspiré de Dark Souls. Mais au final, après quelques heures de jeu, système de combat répétitif, outrepassant la furtivité, bourrin voire abrutissant.
-Inventaire déroutant: beaucoup moins de pièces d'armes et d'armures disponibles dans le jeu par rapport aux derniers AC. En lieu et place, un système d'amélioration de sets par le forgeron du village; et donc, une customisation et une richesses moindre des équipements (l'impression de "porter les mêmes fringues" pendant 30h de jeu).
-Arbre de compétences tentaculaire et chaotique; faussement "disruptif" par rapport à l'arbre de compétence classique. On y avance "à l'aveugle", à 360 degrés, sans pouvoir aisément aiguiller ses choix vers une option de jeu (offensif, assassin, archer…). Manque de clarté dans la gestion A-RPG.
-Systèmes d'aptitudes basique, presque dispensable.
-Pauvreté des animations faciales et mouvements des personnages, en particulier les PNJ. Gestuelles négligemment héritées des précédents Assassin's Creed, n'ayant guère évoluées en 3 ans.
-Scénario peu ambitieux, narration prévisible (notamment tout l'arc avec Sigurd). Vacuité de l'écriture, manque de sens global.
-Incompréhensible continuité de la "méta-histoire" des Assassin's Creed; des Isu, des Précurseurs, des différentes fins du monde, des réincarnations, du mélange entre mythologie et SF… Là où Odyssey arrivait plus ou moins à recoller les morceaux, Valhalla se perd dans les abysses du nébuleux et de la confusion. Un aspect de la licence devenant de plus en plus abracadabrantesque, et plus dispensable que jamais.
-D'ailleurs, l'histoire-pivot de la saga autour de la confrérie des Assassins n'est que peu évoquée.
-Faiblesses techniques: temps de chargement interminables sur machines du début de génération, problèmes de luminosité et d'affichage clairs en jeu.
-Enfin, malgré une large documentation par l'équipe de développement, l'immersion historique dans l'Angleterre du XIème siècle pâlit devant les grandeurs de l’Égypte ou de la Grèce Antique.
En conclusion, Assassin's Creed Valhalla est le parfait exemple du syndrome de l'open-world "industriel".
Vouloir créer un monde débordant de contenu, pour le plus grand public possible, aux quêtes infinies et au loot envahissant… n'ayant pour résultat qu'un cycle perpétuel, en cruel manque d'originalité. Ubisoft n'a, cette fois, pas appris de ses erreurs.
Résultat d'autant plus décevant que son prédécesseur, Odyssey, avait réussi à gommer les défauts de la licence et atteindre un équilibre de qualité. Sans être totalement dénué de richesses, son successeur viking est, hélas, d'une médiocre répétitivité.