Voilà ce qui se passe quand on laisse les commandes à Infogrames ; on se retrouve avec un jeu plaisant visuellement, avec des premiers niveaux pas trop mauvais qui laissent vite place à une avalanche de sadisme et de perversité.
Les versions 8-bits de ce jeu avaient le bon goût d’être deux fois moins longues, et surtout d’être beaucoup plus justes malgré quelques passages vicieux.
Astérix sur SNES c’est pas moins de 25 niveaux, dont certains sympathiques comme les premiers, d’autres assez tranquilles malgré des passages corsés et/ou vicieux, et d’autres qui sont de véritables purges comme la pyramide ou la montagne russes à Rome (c’est quoi la logique derrière ce niveau d’ailleurs ?!). Ces deux niveaux en particulier sont un condensé de malice et de level design purement sadique sans aucun égard pour le joueur.
J’ajouterais que Infogrames n’a visiblement pas jugé nécessaire d’intégrer des mots de passe à son jeu, ce qui fait qu’on doit se taper les 25 niveaux d’affilé si on veut jouer à la régulière ; je doute honnêtement que qui que ce soit ait fini le jeu à l’époque. En parlant de durée, je l’ai évoqué plus haut mais le jeu est vraiment trop long pour son propre bien et fait beaucoup dans le recyclage. Certains niveaux auraient très bien pu passer à la trappe, et notamment ces putains de montagne russes à Rome. Sans parler du fait qu’on affronte 4 fois le seul « boss » du jeu, ce qui est un peu désolant.
La gameplay fait franchement froid dans le dos. Déjà question maniabilité, c’est pas vraiment ça ; je dirais pas que c’est horrible, mais c’est pas vraiment précis et j’ai l’impression qu’il y a un léger temps de latence avant chaque action. Astérix a, comme d’habitude, une portée ridicule, a un point où ça devient énervant. Les hitboxes sont juste horribles, comme dans tout bon jeu Infogrames, et il arrive parfois qu’on passe à travers des plateformes alors qu’on est clairement dessus.
Il y a un mode deux joueurs, qui nous fait juste faire les mêmes niveaux deux fois, donc qui rend le jeu deux fois plus long. Obélix n’est même pas jouable puisque, selon Infogrames, il s’est non seulement laissé capturer par les romains, mais n’est en plus pas capable de s’échapper tout seul. C’était sans doute une astuce pour ne pas se faire chier à faire un vrai mode deux joueurs, d’autant plus que le jeu se devait de n’être pas trop différent des versions 8-bits. Donc les trois jeux se sont retrouvés avec ce scénario à la con. C’était peut-être aussi pour pouvoir mieux vendre la suite Astérix et Obélix deux ans plus tard, qui sait ?
Malgré tout j’apprécie quand même certaines initiatives du jeu, comme la potion volante ou encore le fait qu’on puisse invoquer (bien trop rarement) Idéfix et Assurancetourix.
Ça reste un jeu assez peu agréable à parcourir, j’irai jusqu’à dire que c’est un supplice même si c’est sans doute une exagération.
En tout cas, à ma grande surprise, c’est la version NES de ce jeu qui est ma préférée. Et je ne m’attendais certainement à ce que je la version SNES soit celle que je méprise le plus, mais il faut croire que j’avais surestimé Infogrames ; même les musiques sont moins bonnes que les versions 8-bits…