La descente en enfer

Ça commençait bien pourtant, vraiment. Un jeu d’aventure en monde ouvert dans l’univers d’Astérix, ça fait rêver tout fan de la licence. Seulement il est parfois préférable que les rêves ne prennent pas forme…

Que s’est-il donc passé avec Astérix et le Chaudron magique ? Comment a-t-on pu descendre aussi bas dans la médiocrité ? Trêve de tergiversations, on va étudier tout cela.

Les premières secondes du jeu ne sont pas si mal ; le village gaulois est vivant, des PNJs se baladent, c’est sympa. On sort de l’écran et on constate que les décors se dessinent sous nos yeux, ce qui est assez sympathique. Il s’agit bien sûr d’une façon de camoufler les temps de chargements, c’est cool, mais ça devient vite agaçant.

L’objectif du jeu est de retrouver les 7 morceaux de chaudron dispersés aux quatre coins de la carte. On a donc un monde ouvert à la Zelda, qui est d’ailleurs sorti la même année. Enfin, la ressemblance entre les deux jeux s’arrête là, car Zelda est un bon jeu alors que Astérix et le Chaudron magique est un étron. En plus du système d’exploration à la Zelda, on a droit à un système de combat en temps réel qui se joue dans une boîte de combat, un peu comme dans la série des Tales of, mais en nul à chier. Les combats sont presque impossibles à gagner, et le gameplay se résume à marteler la touche d’action. En plus on se fait harceler par les ennemis qui sont présents sur chaque écran du jeu et nous fonce dessus, ce qui signifie qu’on passe bien la moitié de notre temps à se battre, dans un jeu où les combats sont catastrophiques. Sans oublier le fait que l’on ne dispose que de cinq vies et que l’on meurt très, très rapidement. Côté combat, il n’y a rien à sauver.

Pour ce qui est de l’exploration, j’étais assez enthousiaste au début. J’avais même commencé à faire ma propre carte, j’étais à fond. C’était avant de me rendre compte que la carte du jeu ne répond à aucune forme de logique. En fait on dirait que la carte fonctionne par cycle, donc quand vous arrivez dans la forêt à la sortie du village, peu importe la direction que vous prendrez, vous finirez par arriver dans le camp de Compendium, même si vous essayez de faire demi-tour (d’ailleurs le camp de Compendium n’existe même pas dans la BD, mais bon on est pas à ça près). C’est contre-intuitif et pas du tout amusant puisque ça fausse l’exploration et fait tourner le joueur en rond. Bref c’est naze.

Bon, on a donc un jeu avec un gameplay foiré et une exploration horripilante et labyrinthique. Il reste quoi ?

Pas grand-chose malheureusement. Le jeu est dégueulasse visuellement, la Commodore était capable de bien mieux que ça en 1986. Pareil pour les musiques, elles ne sont pas si mauvaises si on les écoute 30 secondes, mais deviennent rapidement vomitives et insupportables. Ce qui aurait pu sauver le jeu ne fait donc que l’enterrer encore plus.

La cerise sur le gâteau de merde, c’est certain choix de design douteux. Par exemple Obélix nous suit mais ne fait rien du tout, il sert à quoi ??? Ou encore la pièce de chaudron située dans l’arène à laquelle on ne peut accéder que si l’on attend comme un con dans une cellule. Qui s’est dit que c’était une bonne idée ?

C’est triste parce que ce jeu avait un potentiel incroyable, et mit entre de bonnes mains, il aurait sans doute pu être très bon. Mais la vie est injuste, et l’Histoire se souviendra de Astérix et le Chaudron magique comme d’un jeu horrible et un déshonneur pour le pauvre Astérix, qui jusqu’à présent, il faut le dire, n’a pas eu beaucoup de chance dans le monde du jeu vidéo.