Asura's Wrath par DocElincia
Alors oui, Asura's Wrath c'est de la QTE toutes les cinq secondes, oui c'est un gameplay BTA assez minimaliste, oui l'histoire n'est pas resplendissante.
Maintenant que l'on s'est débarrassé de l'évidence même, je vais pouvoir vous dire pourquoi Asura's Wrath déménage sévère. En tête de liste je mentionnerais le sentiment omniprésent de puissance. Asura's Wrath ne fait pas simplement participer le joueur. Il le fait suer, il le surprend, il le fait vivre au rythme du protagoniste principal. Et chaque action inattendue se paye d'une QTE bien sentie dans le monde d'Asura's Wrath. Préparez-vous donc à ne pas lâcher une seule seconde la manette et à suer des mains. Il n'y a pour ainsi dire aucun temps mort durant ces cinq-six heures de jeu, et vous passerez le plus clair de votre temps à appuyer sur des boutons, même pendant les phases qui s'apparentent à des cut-scènes.
Pour la simple et bonne raison qu'Asura's Wrath consiste de 99% d'action non-stop et de 10% de dialogues (comprenez qu'une bonne partie des discussions ont lieu entre deux coups de poing). La cadence effrénée du jeu, qui enchaine à une vitesse sans commune mesure les situations épiques, n'aura d'égal que l'omniprésent gigantisme de vos adversaires. Ce dernier point est des plus importants : la plupart des boss des beat-them-all paraissent bien ridicules et peuvent aller se rhabiller comparés aux mastodontes d'Asura's Wrath. Pour le plus grand plaisir du joueur. Lequel, du coup, se retrouve à devoir démonter un Dieu de la taille d'une planète avec un demi-dieu de la taille d'un homme. Alléchant, n'est-ce pas ?
Et quoi de mieux que l'expert en la matière CyberConnect 2 pour nous concocter des combats de géants dignes de ce nom. Le studio s'est en effet déjà fait la main avec un certain Shukkaku sur Naruto Ultimate Ninja Storm sur Playstation 3. On retrouvera d'ailleurs de nombreux clins d'œil à la saga préférée du studio dans Asura's Wrath. Mais parlons plutôt de la mise en scène des affrontements, celle qui donne tout le piquant au soft, celle qui donne au joueur l'envie de gueuler tel un attardé "GWAAAAAARGH !!!!!" en maravant du mob à tour de bras.
Le studio nippon a réussi à nous concocter un cocktail visuel ultra tripant. Soutenue par un gameplay relativement simple (parsemé de phases de shoot them up !) qui permet facilement de sortir des techniques visuellement impressionnantes, la mise en scène couple tous les éléments du bon shonen de baston : des effets grandiloquents et ultra colorés, des bruitages ultra excessifs, une vitesse d'exécution monstre et c'est parti. La mayonnaise prend et on se trouve embarqué dans un train furieux qui trace à des centaines de kilomètres à l'heure. Le cerveau ne suit plus, mais les périphériques de sortie eux, si (entre autres la voix et les doigts).
Et attendez, vous n'avez pas encore entendu la bande-son du soft. Dans le registre épique, on fait difficilement mieux. Asura's Wrath a même le culot de mettre du Dvorak sur un combat de boss. Le résultat : un moment de folie du jeu vidéo difficilement oubliable. Pour ce qui est des décors, le titre ne se défend pas trop mal (bien que ça ne soit clairement pas son point fort) et ceux qui apprécient la patte artistique n'auront pas à s'en faire et pourront allégrement déguster l'expérience. On notera cependant quelques vilaines baisses de framerate pendant certaines scènes.
Toutefois, même si Asura's Wrath est un excellent défouloir et une expérience vidéo-ludique assez rare vis-à-vis des sentiments qu'il procure, cela n'en reste pas moins un navet au niveau du scénario et regorge de tous les clichés shonen existant sur terre. A tel point qu'on confondrait les deux rivaux avec Sasuke et Naruto. Les doublages sont cela dit tout à fait exemplaires, avec notamment la présence du grand Liam'O Brien derrière Asura. Toujours aussi convaincant, même quand il déblatère des inepties totalement niaises.
En fin de compte Asura's Wrath, c'est la garantie d'une aventure épique à souhait, puissante et gigantesque, mais surtout pas maline et subtile. Si vous voulez poser votre cerveau pendant quelques heures, en prendre plein les yeux, les oreilles, les doigts et redevenir un homme préhistorique le temps d'une session de jeu, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Et n'ayez pas peur. Les retours aux sources, ça a du bon.