Atomic Heart
5.8
Atomic Heart

Jeu de Mundfish et Focus Entertainment (2023PC)

J'aurais du me fier aux critiques et passer mon chemin.

Globalement, le jeu est assez agaçant. On retrouve pas mal de travers du modèle, Bioshock Infinite.


Aspect FPS :

Les combats sont mous du genou et frustrants. Le gunfeel n’est pas bon. Le système de combat des ennemis est fortement basé sur des attaques qui vous projettent, vous font tomber, où vous attrapent. Résultat, vous passez plus de la moitié des gunfights au sol, à attendre que votre perso se relève ou retrouve ses esprits : c’est mal dosé. Les quelques phases de shoot qui pourraient être amusantes s’en trouvent gâchées. Le rythme est complétement cassé par rapport à un Doom, Prey, Rage 2, Deathloop ou Wolfenstein qui sont tous incomparablement meilleurs là-dessus.


Le bestiaire est au début amusant : le petit technicien avec sa moustache, assez marrant à combattre. Les humains contaminés par les germes sont aussi sympas à combattre, ça apporte un peu de gore. Mais très vite on est assailli par une quantité de robots pénibles (les scies circulaires, les robots lance grenade, les petits mitrailleuses en valisette…). Surtout, une des mécaniques redondante du jeu : le respawn systématique des robots dans l’open-world et dans certains espaces intérieurs. Avec les organiques, c’est presque le cas aussi, il faut détruire d’innombrables « sources » de spores qui font sans cesse ressusciter les ennemis. Très fastidieux ! Pourquoi ne pas nous envoyer une vague d’ennemis, nous laisser la démolir, et nous laisser tranquillement explorer les lieux après ?


Les boss sont inintéressants : il faut tourner en rond autour et leur vider 350 cartouches de kalachnikov. Au début, il y a des petites stratégies classiques de boss (viser les trucs orange quand la machine s’arrête pour refroidir, etc…). Sur la fin, les développeurs ont totalement laissé tomber l’affaire, il suffit de tirer partout n’importe où pendant 10 minutes pour vaincre les derniers boss.


Aspect RPG :

Un système de loot ordinaire, basé sur la télékinésie, ce qui le rend un peu plus agréable à pratiquer que dans le modèle Bioshock. On collecte pas mal de trucs variés qui permettent de crafter des armes, des améliorations d’armes, des consommables, et des capacités. Ordinaire mais efficace. La plupart des capacités sont inutiles et vous pouvez finir le jeu avec une hache et un shotgun.


Chose étrange : il n’y a AUCUNE quête annexe. Bizarre pour un open-world. Il n’y a qu’une histoire principale, et rien de plus. Remarque, ça vaut peut-être mieux car le jeu semble déjà trop long.


Le seul petit plus, ce sont les « sites de test ». Je ne m’y attendais pas, mais c’est ce qui m’a le plus plu dans ce jeu. Il s’agit de petites bases souterraines, en général dépourvues d’ennemis, où vous explorez pour récupérer des plans d’amélioration d’armes. Petite musique éléctro à la russe marrante, puzzle simple basés sur de l’escalade, un peu de parkour (complétement décalqué sur Dying Light au passage), et les sympathiques robots « camarade Perpetuelov ». Petit côté raffraichissant.


La partie dans les limbes est aussi amusante : petit platforming coloré, qui dénote.


Ambiance et histoire :

Finalement, le côté soviétique est presque invisible. Il y a bien quelques drapeaux rouges par ci, par-là, des statues et des bustes de Lénine, deux trois ladas sur les routes et quelques datchas dans les coins. Mais ça se fait vite oublier : les bases souterraines pourraient être sorties de n’importe quel System-Shock Like sorti ces 15 dernières années. L’espace extérieur est très banal : c’est ensoleillé, y a des arbres, de la montagne, une végétation banale avec des pins et quelques arbustes, on pourrait être en Suisse, en Russie ou au Canada, on aurait représenté ça pareil. Alors d’accord, on est pas obligé de mettre des barres HLM grises en béton délabré, de la neige sale, des grandes steppes désolées, des rivières gelées pour faire ambiance soviétique, mais quand même ! Il faut jouer à Métro Exodus, là on se sent en URSS, quels que soient les niveaux, là c’est travaillé et on s’immerge bien !


L’histoire est plutôt correcte sans être captivante. J’ai cessé de lire les innombrables codex audio à environ ¼ du jeu, et ai dû n’ouvrir que les 2-3 premiers PC grand max car on est assailli d’informations plutôt inutiles, qui ne donnent pas vraiment envie d’être lues. Le doublage FR est de qualité, de même que la qualité d’écriture. Certes, c’est inutilement grossier, et ça ne vole pas toujours très haut. Par contre, les acteurs jouent bien, et le gant CHARLES est plutôt marrant. Pour le côté sexiste, le fameux frigo hyper sexualisé est effectivement gênant, mais il disparait (assez mystérieusement) au bout de 2-3 apparitions, pour être remplacé par un frigo tout ce qu’il y a de plus neutre et bien sous tous rapports.


Ce qui est gênant : l’aventure est artificiellement ralentie pour gonfler la durée de vie. On nous colle des serrures à énigmes tous les 500 mètres, toujours avec les même mécaniques, qui n’apportent absolument rien au jeu ni à l’histoire. On nous colle des boss qu’on a déjà butté 2-3 fois, bien relous, genre les « polylierre » pour nous faire perdre du temps. Que c’est pénible ! Pour ma part, j’avais envie d’en finir au plus vite. J’ai failli raccrocher en cours de route à plusieurs reprises, je me suis forcé à partir de la moitié du jeu à le finir. J’ai consulté la soluce qui m’a montré qu’il n’y avait heureusement pas tant de missions que ça, ça m’a motivé à aller jusqu’au bout.


Volet technique :

Graphiquement correct. Tourne très bien (RTX 4070). Quelques bugs agaçants : la conduite de la voiture qui impose obligatoirement de passer son clavier en QWERTY pour faire quelque chose. Les commandes des serrures qui bugguent et se ferment toutes seules.


Bilan :

Points positifs :

  • Les « sites de test », des pauses raffraichissantes
  • Quelques éclairs de créativité (Perpetuelov, CHARLES, les limbes, le fait de nager dans le polymère…)
  • Techniquement au point
  • Le doublage

Points négatifs :

  • Tout le volet FPS shooter
  • Les boss
  • L’ambiance soviétique, quasiment imperceptible
  • Le respawn des ennemis
  • L’absence de lieux à explorer et de collectibles intéressants
  • Le jactage incessant de gens qu'on ne voit jamais dans notre radio


BiligElliot
5
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le 30 août 2024

Critique lue 6 fois

Bilig Elliot

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