Un jour j'ai écrit un article super long sur le jeu de mes rêves. Il s'agissait d'une simulation complète de teenage horror movie, du slasher de base au film de maison hantée, en monde ouvert (mais restreint). Bref un truc ambitieux et infaisable. J'avais pris beaucoup de temps à imaginer les détails des mécaniques de jeux et des moyens de rendre les codes de ce genre cinématographique qui m'est si cher. Si je l'ai fait, c'est parce que j'aime le cinéma d'horreur d'amour et en particulier celui qui est un peu fauché, un peu amateur. Je le regarde pour m'en moquer mais pas que. C'est de la tendresse que j'ai pour le genre...aussi paradoxal que cela puisse paraître quand on pense au genre que c'est.
Et bien Babysitter Bloodbath, c'est pas le jeu de mes rêves, mais c'est un hommage fantastique au cinéma d'horreur des années 80 et en particulier donc du slasher. Le pitch nous met dans la peau de Sarah, une babysitter qui va se retrouver confronté à un tueur masqué échappé d'un asile. Si ça vous rappelle Halloween de Carpenter, c'est normal. Tous les codes sont là: le téléphone, élément récurrent de narration dans le genre, la maison américaine de quartier, la porte à laquelle on sonne et personne derrière quand on ouvre...ça sent l'amour du slasher à plein pif et c'est bon.
Alors en terme de jeu, oui c'est moche et oui c'est à l'ancienne question contrôle (ce qui n'est pas un problème en soit puisqu'on a trois caméras possibles: à la RE1, à la RE4 et première personne). Par contre, il y a une bonne gestion assez complète façon jeu d'horreur classique. C'est dur aussi. Et l'ambiance, le rythme et la durée de vie sont bien calculés pour donner pile ce qu'il faut de tension sans que ça soit rébarbatif.
En bref, c'est cheap, mais c'est aussi le but. Ça ne coûte pas un rond et ça pue l'amour du film d'horreur (il y a Night of the Living Dead qui passe à la télé) et c'est tellement rare que merde, il faut y jouer.