Je ne sais pas trop à quoi ressemblait Back 4 Blood à sa sortie, mais encore aujourd’hui, les finitions ne sont pas toujours là : les plus gros boss ont souvent tendance à faire du sur-place ou des allers-retours ridicules, les bots font n’importe quoi et passent leur temps à briser la ligne de tir, ou à commencer une réanimation pour l’interrompre presque aussitôt, et l’équilibrage laisse parfois vraiment à désirer, avec des pics de difficulté à des points un peu aléatoires de la campagne. Bref, il reste du boulot, et même sur le contenu proposé, je comprends que l’absence d’un vrai mode versus ne puisse pas plaire à tout le monde.
Mais il se trouve que moi, le versus, j’en ai un peu rien à faire. Je jouais avant tout à Left 4 Dead parce qu’il y avait de la coop (et parce que c’était un moyen pour moi de jouer avec mes potes radins, qui ont l’impression de placer une hypothèque chaque fois qu’ils dépensent plus de 30 euros), pas particulièrement parce que j’aimais me faire gank par des joueurs forts avenants n’attendant que le meilleur moment pour placer leur coup de pute.
Mais par contre, un joueur cherchant la coopération comme moi y trouve plutôt son compte, et côté game design, presque tout est mieux pensé : les decks de cartes apportent des spécialisations et renforce le rôle de chacun, l’arrivée des infectés spéciaux renforce tension et imprévisibilité, et les différentes situations sont un peu plus variées, avec des caches bonus, des canons, des phases d’infiltration... bref, tout autant d’éléments qui permettent d’éviter la mort cérébrale en jouant encore et toujours aux mêmes campagnes, ou en sachant à l’avance quel infecté va se pointer. Sans parler de tout l’aspect rogue-like avec la montée en puissance sur une campagne et un bon système de butin, parfaitement dosé et qui ne cherche pas à en faire trop.
Alors certes, les personnages sont transparents, l’écriture est claquée, les tirs à la tête sont quasiment dispensables pour les infectés communs, mais pour moi ça n’a que très peu d’impact. Ce qui compte, c’est bien l’improvisation et le theory crafting.
Ce n’est certainement pas le jeu du siècle, mais en l’état, Back 4 Blood produit de très bons moments. A voir s’il sera suivi avec du contenu de qualité et un peu plus d’équilibrage sur certains passages un peu trop exagérés.