Paresse nostalgique.

D'un côté, j'ai envie de saluer l'effort fait sur la recréation technique des jeux en 3D du tout début de la PlayStation. Outre l'effet de CRT et l'aliasing, je suis assez surpris que le développeur du jeu soit allé jusqu'à reproduire la déformation des textures si caractéristique de la première machine de Sony. Pour beaucoup d'un côté, ça semblera juste moche (ce que c'est mais pour d'autres raisons) et d'un autre ça tente réellement de recréer l'esthétique technique de la console. J'ajouterais que les détails à ce niveau là vont jusqu'aux textures en 32 bits et aux sons qui semblent d'époque...sauf que pour le reste c'est ultra paresseux.

Sur le plan technique toujours, c'est moche. Même pour de la PlayStation. Même pour de la PlayStation de 1995. En 1994, on avait un portage de Ridge Racer qui faisait déjà mieux. En 1996, on avait Resident Evil qui était beaucoup beaucoup beaucoup plus beau que ça. Et si on veut parler du même genre, le premier du genre, Alone In The Dark, sur ordinateur en 1992 était plus travaillé que ça. Techniquement, sorti de la "reconstitution historico-technique", il n'y a aucun effort de fourni. Il n'y a rien dans les éclairages, dans les modélisations de monstres (il y en a trois types et le plus commun est une papate géante avec des bras) ni même dans les textures. Je note aussi l'absence complète de cinématique et de doublage.

En plus de ça le jeu n'a aucune direction artistique. On se balade dans des couloirs sans intérêt, des open-space d'une banalité affligeante et les personnages n'ont aucun détail visuel quelconque. Les plans choisis, qui se rapprochent plus de la méthode SH avec ses travellings que de la méthode RE avec ses décors en 3D précalculée, sont nuls. Ils ne servent ni la mise en scène, pour essayer créer un malaise quelconque, ni le gameplay, n'indiquant jamais vraiment bien où se situe ce que l'on cherche. Les combats sont inintéressants, on ne se fait jamais toucher et on a tellement de soin qu'au pire des cas, ça ne serait pas bien grave. Et puis merde, pas de level-design, une histoire qui se veut un peu proche de la série de Konami sans jamais en avoir l'once du génie...c'est raté.

En fait, Back In 1995 est au low-poly de la PSX, ce que RPG Maker est au Pixel Art.