Quand Telltale Games a annoncé l'adaptation de Retour Vers le Futur, fans de la trilogie et fans du studio étaient ravis. Après avoir fait leurs preuves sur la célèbre série Sam & Max, un passage par Monkey Island et Wallace et Gromit, les développeurs entament cette nouvelle licence avec une première saison en cinq épisodes et d'autres suivront sûrement. Un premier épisode introductif bourré de clins d'œil à la trilogie mais peut-être un peu trop facile.
« Nom de Zeus ! »
Amateurs de point'n'click, vous connaissez sûrement Telltale Games, studio devenu particulièrement productif dans le domaine. Ils se destinent actuellement à des adaptations ou des remakes tout en gérant leur licence phare, Sam & Max. C'est ainsi que Back to the Future arrive dans un premier épisode qui sera suivi par un second dès Février prochain. L'histoire se place quelques mois seulement après celle narrée dans le troisième film, nous sommes en 1986, toujours dans cette bonne vieille ville de Hill Valley. Le doc a disparu et votre père se prépare à mettre aux enchères tous les biens personnels du savant. C'est alors que la DeLorean resurgit du passé avec un message du doc. À partir des indices obtenus, vous décidez de repartir dans le passé, en 1931, période de prohibition. Inutile d'en dire plus, j'ai déjà spoilé le premier tiers du jeu. Rassurez-vous, les cinq épisodes devraient se dérouler dans la même période, une saison étant comparable à un film. Les quatre autres épisodes devraient donc être plus intéressants côté scénario.
« Difficile d'être plus fidèle »
Ce premier épisode est une promesse faite aux fans de la trilogie cinématographique. Vous croiserez le chemin de Tannen, contrebandier d'alcool, Arthur, le grand-père de Marty, Edna Strickland, journaliste locale qui a la fâcheuse habitude de fourrer son nez partout. Cette première saison devrait être centrée sur le personnage d'Emmet Brown, alias le doc, que nous retrouvons ici dans sa prime jeunesse. Il est à cette époque, étudiant en droit mais voue une passion secrète pour la science. La trame de ce premier épisode est bonne et permet une excellente base pour la suite. Si l'on ajoute à cela le fait que Christopher Lloyd him-self fait sa propre voix, nous ne pouvons qu'être ravis. Celle de Marty, moins réussie, nous fera regretter d'autant plus l'impossibilité pour Michael J. Fox de prêter sa voix mais vous serez certainement content d'apprendre qu'un dollar est reversé à son association contre la maladie de Parkinson (dont il est atteint) pour chaque achat du jeu.
« Trop simple »
Avec un scénario fidèle, une bande-son tout à fait correct, Back to The Future : It's about Time semble bien parti. Mais lorsque l'on s'intéresse au gameplay, nous faisons grise mine. Le jeu est vraiment trop simple et le studio vient jusqu'à nous donner quantité d'indices que nous pouvons heureusement ignorer pour laisser place à l'exploration et la résolution en solo des puzzles dont l'ordre pourra varier à votre guise bien que cela reste très anecdotique. Les casse-têtes sont présents en très petit nombre puisque le jeu peut se plier en moins de deux heures. Et c'est là le principal défaut de ce premier épisode, trop simple et trop court. Le jeu semblait pourtant vouloir donner une sensation de liberté en nous permettant de visiter le centre-ville de Hill Valley mais il n'en est rien, il est impossible de traverser la rue la plupart du temps et le quartier se limite à quelques bâtiments visitables. Ceci dit, faut-il le regretter, car c'est dans ce quartier que la gestion de la caméra et des déplacements montrent le plus leurs limites. Pire que cette liberté bien souvent absente de ces jeux d'aventure, il n'y a jamais eu dans un point'n'click de Telltale aussi peu d'objets avec lesquels interagir. S'ils sont utiles dans la majeure partie du temps, ils n'apportent pas grand-chose au background.
Mais ne boudons pas notre plaisir et attendons surtout de voir la suite, car ce premier épisode plutôt moyen pour les spécialistes du genre satisfera les fans de la licence. Avec un tarif très attractif, 25 euros pour l'ensemble de la saison, celle-ci devrait nous en apprendre plus sur la jeunesse du Doc et compléter ainsi, un background qui laissait les fans sur leur faim. Telltale Games a fait un boulot correct malgré un manque cruel de puzzles, réduisant considérablement la durée de vie du soft. Les voix anglaises sont de bonne facture et le jeu permet déjà les sous-titres en français, rien d'exceptionnel mais venant d'un tel studio qui avait pour coutume de zapper les francophones, difficile d'en demander plus. Espérons que les développeurs ne se contenteront pas du minimum syndical et que le jeu va voir sa difficulté augmenter au fil des épisodes comme ce fut le cas avec Sam & Max. Ils peuvent bien faire cet effort alors que graphiquement, ils travaillent sur le même moteur depuis 2006, un moteur qui aurait bien besoin d'un petit coup d'optimisation.
