Pour ce troisième Visual Novel interactif, les petits gars de chez LCB nous on pondu une histoire un peu plus mature, pour ne pas dire complètement démente. Elle met en scène un flic qui a infiltré un culte religieux turbo-fanatique - écho évident au magnifique clip de Carpenter Brut Turbo Killer vs le gang des Shivers dans Steak! -, aux symboliques et iconographies multiples et bien marquées, afin de percer les sombres mystères derrière cette confrérie des chevaliers de la route bitumée. Accessoirement, il devra comprendre comment son ami (Cupra) a été tué au sein de cette secte. Vous l’aurez compris, "Bahnsen Knights" se présente comme une enquête policière sur fond de messianisme apocalyptique. Ainsi s'annonce le pitch de départ.


Déjà, fracture nette et évidente avec l’opus précédent ("Varney Lake") ; la colorimétrie est plus sombre, et est faite de nuance de rouge, de rose et de mauve, avec une prédominance du noir. Visuellement ça claque et ça instaure une aura inquiétante.


Quant aux bruitages, toujours aussi excellents, sont quant à eux bien plus variés, avec des passages plus mélodiques. Mention particulière au jukebox dans le bar!


"Bahnsen Knights" est plongé dans une ambiance très années 80, voire plus marqué encore que ne le fut le précédent opus, qui avait des réminiscences plutôt "Stranger Things" pour le coup. Ici, avec "Bahnsen Knights" on est plus calqué sur un univers à la "Mad Max" avec par-dessus un je ne sais quoi de "Twin Peaks". Mais en réalité on y voit davantage "Drive" pour citer un autre "Road Movie" devenu chef-d’œuvre incontestable.


Et puis les références citées (Edgar Allan Poe, Marquis de Sade, Dante Alighieri, Borges, Lewis Caroll, Bateman, citations bibliques, Ford Sierra!, etc…), même si ça fait très name-droping forcément, elles font tellement plaisir. On ne compte même plus les clin d’œil visuels ici et là.


"Bahnsen Knights" est probablement le meilleur des trois épisodes de LCB. Vient ensuite "Mothmen 1966", puis "Varney Lake", sympathique certes mais un peu plus faible sur le plan narratif. Quoi qu’il en soit, hâte de voir d’autres épisodes du genre, surtout si la qualité de la narration est toujours au rendez-vous.

Eolithe
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le 13 janv. 2024

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