Batman: Arkham City par ngc111
Il faut avouer que Batman Arkham Asylum avait convaincu tout le monde lors de sa sortie : réalisation solide, design sombre et mature, écriture fouillée et gameplay efficace ; Rocksteady Studios avait su trouver la bonne formule pour créer un jeu vidéo n'ayant pas pour seul intérêt de contrôler un héros de comic. Vient alors le temps de la confirmation, de la suite, difficile exercice de style, consistant à trouver l'équilibre entre conservatisme et innovation...
L'élément le plus important de cette suite, le plus risqué mais aussi le plus mis en avant est bien entendu le monde ouvert. Mais ce Batman n'en est pas vraiment un ! Malgré ce que l'on aurait pu croire, l'on a pas le droit à un GTA sauce Batman, ni même pour faire comparaison plus pertinente, à un Spiderman 2. Bizarrement c'est plutôt une bonne chose, les quêtes secondaires sont ainsi plus scénarisées, sources d'une plus grande implication quant au personnage, moins superficielles (quoiqu'un peu dans leur gameplay et dans leur but) et permettent de balayer un peu plus l'univers du Darknight.
Le deuxième élément tient de la taille de l'univers ; ici point de carte étendue à la Red Dead Redemption mais plutôt une prison à ciel ouvert, qui offre un terrain certes relativement ouvert mais en même temps confiné, et surtout qui se parcourt principalement par la voie des airs. On pourrait regretter le fait de ne pouvoir naviguer dans les ruelles enfumées à la grâce d'un engin motorisé (au hasard la Batmobile) mais ce choix de gamedesign est tout à fait justifié par le scénario et permet aussi de donner une originalité bienvenue à cet épisode, qui nous obligera à maîtriser l'art délicat de planer.
Enfin ce confinement accouplé d'une richesse des éléments à récolter (les trophées de l'homme Mystère), par le biais d'énigmes à résoudre ou d'actions à effectuer, confère au jeu une densité qui incite au fameux 100%. D’autant plus que les récompenses valent le coup, que ce soit des illustrations et autres modèles 3D ou des améliorations de combo et gadgets, en passant par les cartes supplémentaires pour un autre mode de jeu.
Ces améliorations nous amènent tout naturellement au système de combat, intuitif, efficace et amusant. D'aucun diront simpliste mais après tout on dirige Batman et pas Dante. Le tout tient parfois du jeu de rythme, de l'anticipation et cela rend l'ensemble d'autant plus fun. Et puis pour une fois qu'un jeu propose des combats en mêlée où les adversaires n'attendent pas chacun leur tour pour attaquer !
On ajoutera les musiques divines, les doublages respectueux, et les phases d'infiltration toujours renouvelées à un tableau d'honneur bien rempli.
Puisque dans un océan de plaisir il y a parfois des tâches de pétrole pour venir enquiquiner le baigneur, on soulignera quand même une histoire principale bien trop courte, avec un enchaînement type (baston, infiltration) qui manque de surprise et un level design peut-être moins inspiré que par le passé, une difficulté encore trop peu présente dans la première partie (même en difficile) et un combat final aussi réussi dans sa mise en scène que décevant dans sa nature.
Reste que cette suite parvient, en s'appuyant sur les bases techniques et les bases d'un gameplay remarquable, à proposer un déroulement en monde ouvert d'une densité et d'un intérêt surprenant, où l'envie ne diminue jamais, où les quêtes secondaires se montrent dignes d'intérêt... bref un divertissement solide plein de bonnes choses.
Des jeux de super-héros (oui on sait Batman n'en est pas un ! ) comme celui-ci on en voudrait bien d'autres !
Un jeu aussi solide que Batman, aussi divertissant que ses gadgets, aussi charismatique et complexe que ses méchants... et qui a le bon goût ultime de proposer de jouer avec le design "dessin animé" de ses héros.