Bigger. Better (well, maybe not, but as good).
Comme beaucoup, ma révélation Batman fut le fameux dessin animé. Ma passion pour le personnage m'a suivi pendant de nombreuses années, sans pour autant que je lui accorde plus d'attention que cela.
Et puis il y a eu Nolan, qui est parvenu à ressusciter efficacement le héros pour le cinoche, ce qu'on n'attendait plus du tout.
Et puis, il y a eu Arkham Asylum. Un jeu comme on en fait peu, doté d'une ambiance spectaculaire rendant justice au chevalier noir. Les plus grands ennemis du héros, des tâches annexes (ne fut-ce que les énigmes du Sphinx, une façon géniale d'intégrer les collectables et quêtes annexes au scénario), du défi mais de l'accessibilité, tout était réuni pour charmer le joueur. Il faudra d'ailleurs absolument que j'en rédige une critique à l'occase...
Et nous arrivons maintenant à Arkham City. Annoncé comme une suite en mieux (plus grand espace de jeu, plus d'objectifs secondaires, plus de personnages, +++++...), ce jeu m'a fait peur. Les visuels étaient nets, on avait affaire au même moteur ou presque, il y avait donc le risque très présent que le jeu ne se renouvelle pas.
Et en effet, Arkham City n'est "que" la suite d'Arkham Asylum. Mais il reste un jeu génial.
Donc, l'incident du précédent opus a pas mal marqué Gotham: le directeur d'Arkham est devenu maire et applique une toute nouvelle politique carcérale grâce au docteur Hugo Strange: tous les détenus de la ville, qu'il s'agisse de la prison de Blackgate ou bien de l'asile d'Arkham ont été réunis dans le quartier portant le même nom, fermé à la population, pour y vivre coupés du monde. Là-bas, c'est la loi de la jungle bien entendu, et si Bruce Wayne était déjà fortement opposé à l'initiative, il est également convaincu qu'elle cache un plus grave problème... En tant que Batman, il décide donc de mener son enquête à Arkham City.
Les ficelles sont grosses: Batman au pays des méchants. Et pourtant, ça fonctionne. D'une part parce que c'est parfaitement cohérent avec le précédent opus (et s'inscrit assez bien dans l'univers de Batman de manière générale), et d'autre part parce que les scénaristes ont fignolé la chose. Ainsi, il n'y a pas de temps mort dans le scénario, et les personnages introduits dans le précédent opus trouvent tous une place dans l'intrigue, permettant au joueur de se sentir immergé dans l'intrigue. Les retournements de situation et les révélations sont légion, ce qui force l'attention et procure un plaisir, certes facile, mais réel.
Côté gameplay, on repart sur les mêmes bases mais en plus accessible. J'aimerais d'ailleurs souligner ce point, assez décevant: Arkham City est extrêmement simple. Vous me direz que ce n'est pas la difficulté qu'on attend de ce genre de jeux, mais oui et non. Quand Batman affronte un de ses ennemis jurés, on est censé ressentir la force du moment, et en fait non. Les combats sont pas mal pensés et plutôt bien mis en scène, d'accord, mais aucun boss n'est réellement compliqué. Un peu triste. D'ailleurs, aucun combat n'est réellement complexe, même en new game +, il faut aller dans les défis pour trouver... le défi.
Parlons-en, de ces derniers. Ils fonctionnent comme pour AA: répartis entre les défis de combat et d'infiltration. Les premiers nous font affronter un nombre d'ennemis variable au corps à corps en 4 round à la difficulté progressive. Les seconds consistent en des phases d'infiltration d'une salle remplie d'ennemis, il vous faudra les neutraliser un par un. La méthode forte est largement déconseillée, puisqu'ils sont assez lourdement armés... Tout cela ressemble à ce qu'on voit en jeu, d'ailleurs les maps sont les mêmes, mais leur intérêt réside dans les médailles, au nombre de 3 par défi: pour les défis de combat, ils consistent en des objectifs de score (désespérément simples à atteindre), tandis qu'elles prennent une tout autre dimension pour l'infiltration: il s'agit pour chacune d'un objectif d'élimination, du genre mettre à terre un ennemi à l'aide d'un batarang pour ensuite l'assommer. Si les premiers sont assez simples, les derniers défis recèlent de véritables épreuves parfois au limite du possible. Beaucoup de joueurs ne s'intéressent pas à ces défis, pour ma part j'estime qu'ils constituent un jeu en soi. Ca ne vaut pas la campagne, mais c'est plaisant pour revoir un peu ce jeu après l'avoir fini.
Tant qu'on est dans l'annexe, intéressons-nous aux objectifs secondaires: ceux-ci vous mettront aux prises avec beaucoup d'ennemis importants de Batman, de Bane à Hush en passant par Deadshot ou le Chapelier fou. Ces phases de jeux sont généralement assez courtes, mais contribuent surtout à l'ambiance du titre. Vous constaterez également que le Sphinx a étendu sa passion des énigmes à l'échelle de sa nouvelle aire de jeu, et certaines vous poseront problème... Si beaucoup critiquent ces dernières comme étant une façon artificielle de gonfler la durée de vie, je les trouve au contraire très plaisantes, en fanatique du 100% que je suis. Et encore une fois, elles complètent assez bien le tableau.
Visuellement, Arkham City ressemble à son ainé, avec sans doute un peu moins de personnalité. Toutefois le réel plaisir du jeu consiste en les références à l'univers de Batman: grimpez sur un bâtiment, et vous verrez au loin le building de Wayne Enterprise, et de l'autre côté l'île d'Arkham. Promenez vous dans les ruelles, et peut-être vous retrouverez-vous sur la Crime Alley, le vrai lieu de naissance de Batman, où vous pourrez vous recueillir un instant. Ici, ce sont les entrepôts des Falcone, là le commissariat avec son bat-signal, les références sont innombrables. Et puis, tout comme dans AA, vous tomberez peut-être des traces du passage de divers personnages de l'univers...
Ajoutez à cela la présence dans le casting de Catwoman et Robin (ainsi que Nightwing en DLC et uniquement pour les défis, mais bon pourquoi pas), et vous vous rendrez compte que Arkham City est un titre tout à fait prenant. Bien sûr, je conçois parfaitement qu'il connait quelques défauts, parfois flagrants, et qu'on peut ne pas y accrocher, mais pour ma part, j'ai dépassé la centaine d'heures de jeu (ce qu'il y a aussi c'est que j'ai recommencé le jeu deux fois à cause de bugs aujourd'hui corrigés *tousse*), et j'en suis à baver devant Arkham Origins, même si je suis conscient qu'il sera probablement moins bien que Arkham City, et a fortiori que Arkham Asylum.
Bilan, aujourd'hui je claque tous mes sous pour connaitre Batman d'un peu plus près, et j'adore ça. Certes Arkham City n'est probablement pas la seule cause de cela, mais je ne peux nier qu'il a contribué à m'immerger dans cet univers.
Jouez-y. Critiquez-le après si vous voulez, vouez le aux gémonies, mais jouez-y.