Quatrième et dernier (jusqu'ici) volet de la saga des *Batman Arkham, Knight *vient conclure une série de jeux qui aura marqué la fin des années 2000 et la première moitié des années 2010. Néanmoins, avec pas moins de quatre épisodes en six ans, Arkham Knight ne risquait-il pas d'être l'épisode de trop?
Neuf mois après la mort du Joker dans la prison d'Arkham City, la criminalité a drastiquement diminué à Gotham et la ville semble retrouver un semblant de sérénité qu'elle n'avait pas connu de longue date.
Malheureusement, cette accalmie sera écourtée par l'Épouvantail à l'origine d'une attaque effrayante dans un diner du downtown. Il menace alors publiquement la ville avec sa nouvelle toxine de peur et annonce avoir placé des bombes dans tout Gotham.
Devant cette situation des plus inquétantes, les autorités décident de faire évacuer la cité au plus vite. Vidée de sa population civile, Gotham est laissée aux mains du GCPD...et de toute la racaille locale, qui vont devoir se faire face le temps d'une longue nuit, avec en toile de fond, la menace de voir l'Épouvantail libérer sa toxine dans les rues.
Pour ceux ayant déjà touché à la saga, ce quatrième épisode n'offrira -il faut bien le dire- que peu de surprises. La patte graphique reste la même, tout comme le gameplay, qui alterne phases de combats, déplacements (aérien notamment), infiltration et énigmes. L'ensemble est fidèle à lui-même, en restant globalement instinctif mais peut-être un peu trop assisté. Toujours est-il que la prise en main reste assez aisée sans pour autant renier le large spectre de possibilités qu'offre le personnage de Batman.
La grosse nouveauté, et elle était espérée depuis longtemps, c'est l'arrivée de la Batmobile. Celle-ci ressemble davantage à celle des films de Christopher Nolan qu'au mythique bolide version Tim Burton. Ce char d'assaut vous servira donc non seulement à vous déplacer rapidement dans la ville, mais aussi à mener des combats inédits face à d'autres véhicules. Certaines missions ne peuvent être menées qu'avec la Batmobile, alors que dans d'autres circonstances, elle peut être utilisée de manière optionnelle, étant précisé que Batman peut la diriger à distance, ce qui offre quelques possibilités intéressantes.
Néanmoins dans l'ensemble, les phases véhiculées sont un brin décevantes. Déjà car la conduite n'est pas spécialement agréable, et deux parce que finalement, son apparition est surtout prétexte à enchainer des phases de combats en mode "gros bourrin" qui se révèlent trop nombreuses et peu intéressantes.
Si on pourra donc émettre des réserves légitimes sur cette nouveauté, les qualités du jeu restent bien réelles, à commencer par une narration impeccable. A ce titre, les interventions impromptues du Joker sont excellentes. Dommage toutefois, qu'on nous "oblige" à jouer le jeu en Français. Certes, les doublages sont globalement très bons, mais on aurait aimé pouvoir switcher en VO à notre guise, ce que ne permettent pas les paramètres du jeu, pour une raison indéterminée.
Qu'à cela ne tienne, Gotham demeure une ville poisseuse dont l'atmosphère sombre reste toutefois un peu contrebalançée par les nombreuses touches d'humour (noir lui aussi) que l'on retrouve dans les dialogues entre malfrats ou via les petites scènes qui viennent ponctuer vos morts.
Côté ambiance, on notera que le jeu est censé se passer la nuit d'Halloween, ce qui ne se ressent absolument pas dans les faits. Autant l'épisode *Origins *avait parfaitement su retranscrire l'atmosphère de Noël, autant pour le coup, c'est raté. Pour autant, celle-ci reste délectable en bien des aspects. Se tenir en haut d'un building, balayé par le vent et la pluie, à contempler les lumières de Gotham *by night *est toujours une sensation assez grisante.
Tout juste pourra-t-on peut-être regretter la reproduction de la ville, que l'on pourra qualifier de peu crédible. Si la map est de taille honnête (même si on a vu mieux ailleurs, on ne va pas se mentir), l'urbanisme tel qu'il est dépeint ne ressemble pas à celui d'une vraie grande ville Américaine, essentiellement de par la faible largeur des rues et l'absence d'avenues qui sont pourtant une composante essentielle d'une métropole US. Ici, la taille des buildings et la configuration de la trame viaire souffrent d'un rapport de proportion déséquilibré.
*BAK *en tant qu'unique épisode de l'ère PS4 reste plus que recommandable. Comme toujours, il est très respectueux de l'oeuvre et de sa mythologie et demeure indispensable pour tout fan de la franchise.
Malgré tout, hormis eux, on le conseillera surtout à ceux qui ne se sont pas déjà enfilés les trois épisodes précédents. Les autres risquent d'avoir un sentiment persistant de déjà-vu qui pourrait venir quelque peu tempérer leur enthousiasme, d'autant qu'on l'a dit, les rares nouveautés sont finalement assez peu convaincantes.
Pour les autres, Arkham Knight demeure plus qu'honnête, impeccable en termes de réalisation et avec une qualité de narration clairement au-dessus de la moyenne. Les remarques négatives formulées plus haut ne doivent pas être une excuse pour se débiner et laisser les rues de Gotham aux mains des pires malfrats du pays!
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