Après trois épisodes très réussis, notamment un Arkham City d'une richesse et d'une excellence rares, il est temps de conclure la saga avec un quatrième opus se déroulant quelques temps après le second (rappelons que Arkham Origins était une préquelle dont les événements ont lieu avant Asylum).
Première grosse nouveauté, la Batmobile, aperçue rapidement dans les épisodes précédents, fait son entrée en tant que véhicule jouable. Maniable et fun à utiliser, elle peut se transformer en tank pour affronter les drones qui ont envahi la ville. Si ces combats offrent une sensation de puissance très sympathique au début, grâce à un arsenal imposant, il faut néanmoins reconnaître qu'ils sont très vite envahissants, en particulier dans la campagne de désamorçage de bombes où l'on affronte systématiquement une quarantaine d'ennemis à chaque fois !
Beaucoup sollicitée dans les missions principales comme secondaires, la Batmobile s'avère quand même assez bien utilisée que ce soit pour les énigmes d'Edward Nigma ou pour les sauvetages en tout genre (très bonne mission à Ace Chemicals). Elle n'est pas de trop non plus lorsqu'il s'agit de traverser la nouvelle zone de jeu, immense et fournie.
Côté gadgets, Batman reprend quasiment tout ce qu'il avait par le passé en ajoutant à son arsenal un synthétiseur vocal très utile et quelques techniques supplémentaires. Elles ne seront pas de trop face aux nouveaux ennemis qu'il va devoir affronter dans des phases d'infiltration beaucoup plus rares qu'avant mais surtout bien plus exigeantes : en effet, certains ennemis disposent désormais de camouflages qui les rendent impossibles à repérer avec la vision détective, ainsi que des radars pouvant détecter Batman lorsqu'il utilise cette dernière.
Peu nombreuses mais corsées, ces phases sont une bonne surprise, comme les quêtes secondaires. Le gros point faible de ces dernières reste leur répétitivité. Que ce soit les banques cambriolées par Double-Face, les incendies criminels, les planques du Pingouin, l'enquête concernant les cadavres mutilés (glauque du début à la fin en passant), la traque d'une certaine créature volante ou la lutte contre les forces de la Milice (tours de guet, avants-postes, mines, tanks, drones), on se retrouve à faire plus ou moins la même chose plusieurs fois de suite pour boucler la quête... Dommage, heureusement que les énigmes de l'Homme-Mystère sont plus réussies et tordues qu'avant.
Côté "casting", si l'on ne retrouve pas forcément tout le monde, la liste reste sacrément fournie et rien de ce qui a pu être amorcé dans Arkham City voire Asylum et Origins n'est laissé de côté : Azrael, Double-Face, Firefly, Deathstroke et notamment l’Épouvantail, grand méchant de cet épisode dont le look a bien changé suite à sa rencontre avec Killer Croc.
Le scénario n'est pas exceptionnel mais il a le mérite d'être moins brouillon que les précédents et bien plus profond qu'avant : la névrose de Batman atteint des sommets suite à la mort du Joker et à la menace du gaz hallucinogène de Crane. Le fantôme de notre clown suit donc "Batou" tout au long de son aventure, n'hésitant pas à lui sauter à la gorge en pleine ascension d'un building ou à se moquer de la mort de sa bien-aimée. Aussi drôle que mesquin, ce sidekick inattendu offre quelques séquences très réussies dont
un climax bien fichu où l'on peut carrément contrôler le Joker ! La fin du jeu est à ce titre franchement couillue bien qu'expéditive.
Pour finir, il faut noter que les graphismes sont sublimes, avec un grand nombre d'effets magnifiques et des textures réalistes. On prend plaisir à simplement regarder la pluie couler le long de l'armure de notre Chevalier Noir, ou à admirer les nombreux détails visibles dans les décors en intérieur.
En définitive, c'est un très bon jeu que nous ont livré WB Games et Rocksteady, avec son lot de petits défauts mais à la direction artistique maîtrisée et au contenu colossal. Une conclusion perfectible mais efficace.
Les + :
- Les graphismes.
- Le gameplay fluide.
- La Batmobile.
- Le scénario.
- La durée de vie colossale.
- Continuité respectée avec les autres épisodes.
- Le doublage (Français comme Anglais).
Les - :
- La Batmobile peut être envahissante.
- Les combats de tanks interminables.
- Répétitivité des quêtes secondaires.
- Quelques personnages sous-exploités.
DLC Harley Quinn : 3/10
Ce DLC se déroule quelques temps avant le jeu principal. Harley Quinn, inconsolable depuis la mort du Joker, aide le Pingouin à libérer Poison Ivy du commissariat de Blüdhaven. Si le gameplay n'est pas vraiment bouleversé, contrôler Harley est plutôt amusant. Dommage que le DLC soit cruellement court et anecdotique. En effet, l'histoire tient sur un timbre poste, et les nouveautés sont rares.
Les + :
- Les répliques de Harley.
- Nouvelles animations, combos et gadgets.
- Le mode furie.
- Les éliminations avec les plantes carnivores.
Les - :
- Durée de vie ridicule : 10-15min !!!
- Scénario anémique.
- Pas de véritable fin.
DLC Red Hood : 5/10
Presque aussi dispensable que le précédent, ce DLC offre néanmoins un gameplay un brin modifié avec un Red Hood sans pitié qui n'a pas peur de tuer ses ennemis. Craquages de nuques et exécutions au pistolet s'enchaînent donc dans un carnage assez jouissif. On retrouve toutefois les défauts du DLC Harley Quinn : durée de vie scandaleuse, scénario quelconque, et absence de grosse nouveauté côté gadgets/capacité.
Les + :
- Les pistolets.
- Red Hood, classe et sans pitié.
Les - :
- Gadgets inutiles et réchauffés.
- Durée de vie ridicule : 10-15 minutes.
- Scénario léger.
DLC En Famille (Batgirl) : 7/10
Enfin un DLC digne de ce nom ! Celui-ci permet d'incarner une Batgirl aussi belle que redoutable, qui compense son manque de force par une maîtrise remarquable des piratages à distance. Elle peut ainsi déclencher des pièges d'un simple clic et distraire ses ennemis pour réaliser des éliminations multiples et rapides. La zone de jeu est assez généreuse avec une petite île abritant un parc d’attraction à l'abandon. Le scénario est plus travaillé, les scènes cinématiques nombreuses et on a même le droit à des objectifs multiples ainsi que des objets à collecter (les dentiers du Joker du 1er jeu de la saga font notamment leur retour). La durée de vie reste faible, bien que plus généreuse que celles des deux autres DLCs. Notons également la présence de Robin et du couple Joker/Harley rajeuni (le DLC se déroule avant Asylum).
Les + :
- Batgirl.
- Le scénario sympathique.
- Une zone de jeu assez grande.
- Les collectibles.
Les - :
- Durée de vie quand même un peu faible : 1 à 2h.
- Pas de nouveaux gadgets.
- L'île est trop sombre et nécessite une utilisation excessive de la vision de détective pour repérer les ennemis et les objets.
DLC G.C.P.D. - état d'urgence (Nightwing) : 5/10
Encore une fois, la durée de vie est proche du néant et on reste sur sa faim. On appréciera néanmoins l'humour léger apporté par le personnage de Dick Grayson et ses joutes verbales avec le Pingouin, hystérique et peu aidé par ses sbires incompétents. Ce DLC se déroule juste après Arkham Knight et met en scène Nightwing qui veut empêcher le Pingouin de s'échapper du G.C.P.D.
Les + :
- La carte Prédateur dans le commissariat vraiment bien pensée.
- Nightwing est bien plus drôle que ses acolytes.
Les - :
- Durée de vie faible (20min).
- Pas vraiment d'intérêt côté scénario.
- Nightwing n'a toujours pas récupéré son lance-fléchettes d'Arkham City.
DLC Pile ou Face (Robin) : 4/10
Encore un DLC trop court et à l'intérêt limité. Se déroulant après Arkham Knight pendant la lune de miel de Robin et Barbara Gordon, cette extension met en scène le sidekick de Batman en pleine traque de Double-Face, échappé du commissariat de Gotham.
Les + :
- On apprend ce qui arrive au couple après les évènements du jeu principal.
- La carte Prédateur dans l'usine de traitement des déchets, bien agencée et difficile.
Les - :
- Ridiculement court.
- Pas de nouveautés.
- Level design quelconque pour la seconde partie.
- Une énigme unique impossible à résoudre sans aide extérieure.
DLC La Vengeance de Catwoman : 5/10
Cette extension elle-aussi très courte suit Catwoman après qu'elle ait été libérée par Batman des griffes de l'homme-mystère. Elle se rend dans son usine de robots afin de lui dérober son butin, alors qu'il est toujours retenu au G.C.P.D. Edward Nigma peut néanmoins dialoguer depuis sa cellule avec l'intelligence artificielle qui contrôle ses ordinateurs grâce à un transmetteur vocal, et il se rend vite compte que Catwoman est sur place. Un petit épisode plaisant, parfois drôle, mais qui ne rend pas justice au meilleur personnage féminin de la saga Arkham. On s'amusera néanmoins avec le passage d’infiltration où notre voleuse peur ramper au plafond pour surprendre ses adversaires, comme c'était le cas dans Arkham City. Fort heureusement, un patch récent permet désormais d'utiliser tous les personnages jouables du jeu dans l'ensemble des défis Prédateur et Combat.
Les + :
- Catwoman, piquante et redoutable.
- Un humour bien présent.
- Le retour du mode Prédateur avec notre féline préférée.
Les - :
- Encore et toujours trop court.
- Le passage dans l'usine de robots, réchauffé.