Un kilomètre à pied, ça use, ça use...
Spécialiste de l'infanterie sur Battlefield 2, et grand amateur de cette licence, il m'était difficile de passer à côté de ce « hors série » qui met l'accent sur le combat à pied au travers de champs de batailles réduits et de véhicules plus équilibrés.
En effet, beaucoup d'éléments sont mis en œuvre pour améliorer la survie des fantassins, entre autre leur résistance accrue et la régénération automatique de la santé, devenu un quasi-standard des FPS actuels. De plus, la plupart des armes ont une efficacité anti-véhicule plus grande : il est désormais possible d'abattre un hélicoptère d'une seule roquette, ou même de tirer au travers des pare-brise sans avoir besoin d'utiliser un fusil anti blindage.
On notera également la possibilité de respawn sur chacun des membres de l'escouade, ce qui démultiplie les options d'attaque au cours d'une partie.
Le jeu met d'ailleurs énormément en avant le jeu en équipe, et plus particulièrement en escouade : chaque action contre l'ennemi (repérage, élimination, capture d'objectif) et chaque action en faveur de votre équipe (soin, protection, réparation) vous octroient des points qui sont augmentés lorsqu'il s'agit d'un membre de votre groupe.
A ces points sont ajoutés des récompenses spéciales qui se déclenchent soit ponctuellement (tuer 7 ennemis au fusil d'assaut dans une partie, cumulable) soit de façon unique (tuer 500 ennemis au fusil d'assaut). Ces points permettent de débloquer de nouvelles armes et de monter en grade, principalement pour le prestige, car le grade n'apporte rien passé la moitié des 50 niveaux.
Le problème de ce système est qu'il ne privilégie pas du tout les nouveaux joueurs, qui seront contraints de jouer avec l'arme de base, sans amélioration (notamment l'incontournable bonus de dégats des armes que presque tout le monde utilise). Il ne faut pas s'étonner de se faire rouler dessus pendant une bonne dizaine d'heures avant d'espérer faire des scores positifs.
Le côté infanterie se répercute bien évidemment sur la taille des champs de batailles. En conquête, les cartes ne dépassent pas la moitié de leurs homologues Battlefield 2 (il est à noter également que le nombre de joueur maximum est passé de 64 à 32 joueurs), et le nombre de points de contrôle ne dépasse pas quatre.
En revanche, l'arrivée du mode de jeu rush, qui consiste à de l'attaque/défense d'objectifs, permet de segmenter la carte en différentes zones de combat qui se débloquent au fur et à mesure que les défenseurs perdent du terrain. Concrètement, cela se traduit par un champ de bataille final assez étendu, mais divisé afin d'éviter les traversées trop longues.
Hélas, comme pour beaucoup de jeux, Bug Company 2 a son lot de problèmes particulièrement agaçants. Je ne m'étendrais pas sur les parties gâchées par l'abus de grenades/roquettes, parce qu'il s'agit davantage d'un défaut communautaire ; mais j'aimerais toutefois protester contre l'existence des statistiques (notamment le kill/death ratio) qui incitent davantage les joueurs à l'individualité plutôt qu'au sacrifice en vue d'une victoire.
Plus grave selon moi, les soucis d'optimisation. Le jeu intègre un principe de destruction de décor plutôt bien réalisé pour du multi-joueurs, mais qui a tendance à faire ramer la machine, même avec une carte graphique récente. Et peu importe le niveau de détail choisi, le résultat reste identique : c'est pas fluide, on croirait jouer sur console. A ce sujet, j'abhorre particulièrement le principe d'avoir UN SEUL bouton pour tout faire : ramasser un pack, entrer dans un véhicule, poser une bombe... c'est extrêmement pénible de récupérer une arme au lieu de désarmer un explosif.
Dernier point qui m'a fait hurler plus d'une fois : les hitboxes. J'ignore comment DICE s'y prend, mais ils ont réussi à faire pire que sur Battlefield 2. Le problème est à deux niveaux : sur cible fixe, il arrive fréquemment qu'un tir en pleine tête ne fasse aucun dégât, même si l'on entend clairement la balle traverser le casque. Second problème, une cible en mouvement a sa hitbox DERRIERE elle (phénomène sans rapport avec la latence), ce qui, cumulé au bug précédemment cité, peut être extrêmement frustrant. On en vient presque à comprendre le pourquoi du lance-roquette.
Dans l'ensemble, le jeu est plutôt une réussite malgré quelques bugs pénibles. Le nombre de cartes est suffisant pour y jouer un moment sans se lasser, d'autant que les versions conquêtes et rush sont assez différentes. Plus équilibré à mon sens que Battlefield 2, il plaira davantage aux habitués des premières lignes qu'aux pilotes de chasse (pas d'avion dans cet opus !). On est maintenant en droit de se demander quelle sera la place de l'infanterie dans Battlefield 3.