L'Eloge du Jeu Vidéo (avec les majuscules qui vont bien), voilà ce qu'est Bayonetta, Beat'm All sans concession sorti d'un esprit sans concession lui-même membre d'un studio sans concession.
Car Kamiya ne fait pas du jeu vidéo fast-food s'adressant à la masse de joueurs consensuels, assoiffés de leur dose annuelle de Call Of Duty.
Platinum Games qui l'emploi est d'ailleurs un studio voué à se casser la gueule face à l'approche vidéo-ludique des joueurs actuels : Prendre des risques signifie souvent se vautrer et les ventes ne suivent quasiment jamais.
Le succès d'estime au final ça ne fait pas rentrer la caillasse et Capcom ne s'est pas embêté avec Clover. Okami? Viewtiful Joe? Ca ne pèse rien face aux sous!
Sega a malgré tout parié sur le cheval Platinum Games, renaissant tel le phoenix des cendres de Clover, 4 jeux (un 5eme rajouté depuis peu) au programme, Bayonetta est un de ces jeux.
Et quel jeu!
Commençons rapidement par le sujet qui en fâche plein. L'aspect de l'héroïne.
Bayonetta a une plastique de rêve, avec des mensurations impossibles, Adriana Karembeu lui rendant 50 cm de jambes!
La belle est abonnée aux poses suggestives, vêtue de sa combinaison créée par sa propre chevelure disparaissant lors de ses invocations démoniaques, le tout avec des plans de caméra bien cadrés pour émoustiller la personne devant l'écran.
Quelle perversion! Quelle femme objet!
Allons dans le sens des culs serrés, et prenons tout ça au premier degré. Bayo serait donc une grosse nympho qui se fout à poil pour que nous, les geeks/otakus, puissions nous ... je ne vous fais pas un dessin!
Alors très certainement des petits coquins l'ont sûrement pris comme ça, y a qu'à voir certains Fan"Art " dispo sur la toile, mais en ce qui me concerne, je ne crois pas ça humainement possible de court-circuiter l'aspect second degré, qui se dégage de toutes ces poses tapageuses... la rencontre avec Joy est d'ailleurs bidonnante, avec des confettis et feux d'artifice qui explosent dans le background lorsque notre héroïne tape sa pose "finish", après un duel de chorégraphie toujours un peu plus fort dans la surenchère sexy : non mais sincèrement qui peut prendre ça au premier degré?
Bayonetta n'a rien d'une femme objet, elle est dominante, inaccessible même, rien ne lui fait peur, rien ne la prend au dépourvu. Au final c'est elle qui terrifie et dicte sa loi.
La résumer à un objet sexuel serait au final résumer une personne par son esthétique et zapper tout l'aspect psychologique?
Mettons fin à cette pseudo analyse, branlette intellectuelle qui ne me sied point voyez-vous, pour nous concentrer sur ce qui est vraiment important, le fun dont est imprégné ce jeu.
Bayonetta est exigeant, chose dont le joueur lambda n'a plus trop l'habitude dans un monde vidéo-ludique actuel bourré de checkpoints, de mécaniques de jeux permissives où il faut VRAIMENT faire de la merde pour voir l'écran Game Over.
"C'est le bordel, je comprends rien, snul".
D'accord, passes la manette à quelqu'un qui a envie d'approfondir un peu la chose s'il te plait.
Un peu comme Viewtiful Joe, la base du jeu demande d'être vigilant pour placer une esquive juste avant de recevoir le coup. Esquive qui déclenche alors le Witch Time (Bullet time pour les sorcières) et qui permet de déboîter les méchants de manière bien crades. Là quand nos doigts font moins de 15 cm de diamètre on se rend compte que le gameplay est furieux et permet des combos de malades, à l'esthétique gratifiante : un vrai défouloir.
Les armes sont variées au possible et se manient de manière très différente (les Bazookas utilisés comme des Tonfa : sans commentaire), leur nombre est conséquent, et l'animation est TOUJOURS au top niveau.
L'esthétique du jeu ne plaira pas à tout le monde et c'est le seul point où je concède facilement qu'une personne ne puisse (malheureusement) pas accrocher à ce merveilleux jeu... mais du moment que ce parti pris ne vous dérange pas, c'est un régal pour les yeux.
Le soucis du détail est omniprésent.
Les fights de boss sont intelligentes et les patterns compréhensibles assez rapidement.
Ces mêmes boss sont évidemment d'une taille croissante jusqu'à atteindre le Gigantesque.
La replay value est monstrueuse pour fan de beat'm all, les éléments à débloquer étant innombrables (dont un bon paquet qui modifie le gameplay de manière plus ou moins importante).
Je possède le jeu depuis sa sortie, et je m'y suis remis il y a peu avec un plaisir évident.
L'histoire est à l'image du jeu dans son ensemble, du n'importe quoi incompréhensible sur le premier run.
On retient surtout les cut-scenes déjantées et souvent kitsch.
En parlant de kitsch, il serait également assez malheureux de résumer la bande son aux chansons fluorescentes d'Helena Noguerra. Les thèmes orchestrés, ceux des 2 derniers boss en tête, sont épiques, rien d'autre à dire.
Je n'oublie évidemment pas de parler des nombreuses références aux anciennes productions Sega / Clover. Parfois évidentes, certaines sont subtiles et font plaisir aux passionnés.
Car Bayonetta est un hommage à ce qui se fait de mieux dans le jeu vidéo... et est ce qui se fait de mieux dans sa catégorie.
Très certainement mon jeu marquant de la génération PS360.
Avec un tel CV, Hideki Kamiya a fini de me transformer en fanboy acharné.
Note : Enlevez 1 point facile à la version PS3 juste catastrophique dans ses lacunes techniques.