Ô-kami(ya)

On peut résumer Ôkami en disant qu'Hideki Kamiya a tout simplement battu Miyamoto sur son propre terrain, celui de l'Action RPG.
Incroyable, immense, féerique.
Aucun superlatif n'est trop beau pour une oeuvre que certains s'amusent à placarder dans le registre "Jeu le plus surestimé de l'histoire", la plupart du temps sans aucun argumentaire.
Difficile en même temps d'argumenter quand la quasi totalité de la galette frôle la perfection.

Comme beaucoup, je suis passé à côté du Loup Blanc à la fin de l'ère PS2, console qui n'a pas eu grande place dans mon coeur à l'époque.
C'est donc avec la version bancale Wii que j'ai découvert le jeu... et le portage était d'une qualité très discutable en plus d'avoir absolument bafoué ses origines en oubliant le Staff original du jeu dans le générique de fin! Une honte.

Malgré tout j'avais pris une bonne baffe :
- Une oeuvre interminable, et pas par lassitude, juste par sa durée colossale. C'est à dire bien 35h pour en venir à bout en ligne droite, et de quoi rajouter presque 20h dans le contenu secondaire.
- Une patte artistique jamais vue.
- Une aventure qui donne toujours envie de continuer.
- Un humour typiquement Kamiyesque avec des auto-références typiques du bonhomme
- Une ambiance sonore fabuleuse.

La liste est longue, et il serait plus rapide d'énumérer les seuls vrais défauts du jeu.
Le premier est grand classiques des oeuvres Capcom : Un recyclage abusif des Boss.
L'autre est subjectif, c'est le côté bavard, avec certains dialogues à l'utilité discutable.

Le reste n'est que pur bonheur. On sent tout le perfectionnisme d'Hideki Kamiya et son équipe dans ce jeu, ainsi que l'héritage Beat'em All jamais renié, que ce soit via le compteur de hits au dessus des adversaires, le scoring en fin de session de combat ou toutes les armes/attaques à débloquer.
Le Pinceau Céleste qui vous servira aussi bien en combat que dans les étapes de puzzle du jeu est une invention ingénieuse et permet de se démarquer totalement des autres Action RPG.

En résumé parfaitement innovant.

Mais que vaut ce jeu en 2012?
Déjà saluons la qualité du portage : irréprochable.
Le résultat est assez surprenant, car le jeu n'a pas vieilli, que ce soit esthétique ou dans ses mécaniques de jeu.
La HD apporte une vraie plus value, et le filtre original est bien présent (et même paramétrable). On notera juste un problème de pop de textures car le jeu original n'était vraiment pas fait pour pouvoir afficher les éléments d'aussi loin.
Je n'ai pas testé le Move, je ne le possède pas. Et puis il ne faut pas perdre de vue qu'Ôkami a été fait pour être joué sur une Dual Shock...
Un autre petit regret pour ce portage : certes le générique de fin est de retour (et heureusement)... mais pas la musique enchanteresse qui l'accompagnait! Cette dernière est malheureusement remplacée par une instru. sympathique, mais qui change totalement l'ambiance de fin magique du jeu, toujours un détail soigné dans les productions de Kamiya.

Concernant le jeu en lui même, rien à dire.
Je me suis laissé totalement absorbé, sans jamais décrocher.
Ôkami est bel et bien intemporel.