Bayonetta, c'était genre mon jeu vidéo de l'année à l'époque de sa sortie. Face à un DMC vieillissant, la sorcière fantasque m'avait complètement hypnotisée, notamment grâce à un gameplay orgasmique qui chatouillait dans le bon sens mes petits doigts de gamer exigeant. Et les premières images de sa suite ont fait passer mon envie de Wii U à 100 %, forcément.
La première mission commence de façon géniale, tout le côté décalé de Bayo explose, entre poursuites en avion de chasse et courses de Noël en robe de soirée, une journée classique dans une vie de sorcière. La seconde est très bien aussi, avec un accent mis sur l'exploration. Tout s'annonçait comme le jeu de l'année, du siècle, de la vie entière. J'attendais donc des nouveautés explosives de pied ferme.
Et j'ai attendu... jusqu'à la fin du jeu. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Bayonetta 2 est une déception. C'est clairement un Bayonetta 1 en un tout petit peu mieux, et encore. Le seul petit point positif est le fan service Nintendo, je ne pensais pas un jour jouer avec Samus dans un jeu Sega en se battant avec des Chomp Chomp.
Le scénario est anecdotique, même pas assez WTF pour être passionnant. Le gameplay est toujours aussi génial, mais il n'a pas changé en 5 ans. Le jeu est assez beau, avec son lot de combats épiques. Mais le sentiment qui prime est l'impression d'avoir à faire à un jeu très arcade, qui manque de profondeur. De nombreux détails m'ont rendu l'expérience difficile et presque... ennuyante. Hormis la seconde mission, le level design est extrêmement linéaire. Sur les rares phases d'exploration, un personnage (au charisme nul) vous crie dessus pour vous faire avancer vers le prochain combat. Pour en savoir plus sur l'histoire, des journaux sont sur la route, inratables, écrits par le journaliste Enzo en Comic Sans MS agressif, à l'intérêt franchement discutable. Qui plus est, ces journaux peuvent être lus après un temps de chargement insensé en 2015, c'est tout comme l'ouverture du menu, longue à souhait, autant d'éléments qui cassent l'immersion et le rythme qui se veut soutenu.
La durée de vie est bien sûr courte, comme souvent dans ce type de jeu, mais la replay value a peu d'intérêt si on considère les éléments perturbateurs, de l'agacement à l'ennui. Et sinon, on retrouve les mêmes choses que dans le premier opus, les mêmes équipements, les mêmes combos, les mêmes esquives, les mêmes transformations...
Par rapport à 2009, la concurrence existe et il est sorti entre temps un certain DmC qui a complètement renouvelé la série (ma critique ici). J'y ai même rejoué pour être sûr que je n'avais pas une impression faussée sur Bayo 2, mais je me suis bien plus amusé avec Dante et Vergil qu'avec Cereza. Bayonetta 2 se repose sur l'excellence de son aîné, sans jamais vraiment se transcender et j'en suis le premier à être désolé.