Nul ne semble avoir la présence d'esprit de faire remarquer qu'en fin de compte ce titre n'a réellement rien d'autre d'unique à proposer que son ambiance décalée. Son gameplay? Une version efficace mais que l'on aurait du mal à considérer comme une amélioration d'une formule inventée pour Devil May Cry. Son scénario? Un improbable prétexte ronflant joué de manière caricaturale par des doubleurs aussi doués que leur cachet peut le sous-entendre. La musique? Irréprochable... et pourtant parfaitement générique si l'on sort des quelques chansons rendues mémorables par le premier épisode. Les niveaux? Recyclés en grande partie d'un titre qui a maintenant plus de cinq ans. Faut se rendre à l'évidence : ce n'est jamais qu'une suite.
Ce qui n'a rien de nocif; hein. Après tout, des dizaines de titres quelconques sont renforcés chaque année par l'adjonction logique de titres supplémentaires censés rendre leur cause plus populaire : rien n'interdit qu'un bon titre profite parfois de ce type de pratiques. Il est par contre très représentatif du désert vidéoludique que fut 2014 de voir pareil titre - plus proche de l'expansion pack que du jeu original - être ainsi adulé de manière véhémente par les trois ou quatre personnes auxquelles il est adressé. C'est ce type de comportement hypocrite qui souligne au mieux notre époque double-face : d'un côté, l'on prétend conspuer l'exercice; mais de l'autre, on se bat pour que sa suite favorite tente de décrocher l'un ou l'autre honneur. Suffit d'hurler assez longtemps et votre poulain devient jeu de l'année. Après tout; l'on sait bien que ça ne se vendra pas. Faut bien qu'il reste quelque chose pour Bayonetta.