Les concepts les plus simples sont bien souvent les plus addictifs, et ce Beat Hazard Ultra en est un exemple parfait. Lointain descendant de l’antédiluvien Asteroids, on y contrôle un vaisseau spatial devant survivre aux assauts plus ou moins virulents de ses oppresseurs, dont le nombre et la férocité sont autant déterminés par la difficulté sélectionnée que par le rythme de la musique jouée, un principe très similaire au platformer musical Vib Ribbon du studio jap’ NanaOn-Sha (les géniteurs de Parappa). Les deux softs partagent d’ailleurs l’excellente initiative de pouvoir être joués avec n’importe quel morceau de sa propre playlist (heavy metal conseillé pour connaître les joies de la "véritable" survie), pour une durée de vie virtuellement infinie…
J’avoue cependant ne pas être spécialement fan des shooters multidirectionnels à double sticks (tel Super Stardust), sans doute parce que je ne suis pas aussi doué qu’espéré…mais curieusement, ce Beat Hazard Ultra a su me happer comme rarement un shooter ne l’avait fait auparavant. Ce n’est pas que je sois devenu particulièrement meilleur aujourd’hui, mais juste que ce qu’il fait, il le fait extrêmement bien. Par exemple, son panel d’ennemis est assez varié, chacun ayant ses propres moyens de nous pourrir l’existence (genre des rayons d’attraction/répulsion), et il y a même…des combats de boss. Si si. Même que les développeurs ont fait un minimum d’efforts pour diversifier leurs patterns. Ils ont d’ailleurs un mode de jeu dédié dans lequel on doit les vaincre sous la pression d’un chrono ; s’il tombe à zéro, point de game over à l’horizon, mais le boss suivant se pointera sans attendre son tour, relançant le chrono, et ainsi de suite jusqu’à ce que le rapport de force soit complètement déséquilibré…
Le système de progression est également plutôt bien pensé : si on est de base relativement vulnérable avec le tir principal et les quelques items à récupérer sur le terrain de jeu pour augmenter sa puissance de feu, on finit par débloquer de salvateurs bonus à équiper (sur les boutons de la tranche) en atteignant certains objectifs, lesquels peuvent même être upgradés, ce qui ne sera pas de trop face aux défis les plus élevés (genre du DragonForce en difficulté "Suicidal"). On y trouve entre autres choses le bouclier réflecteur, les missiles, ou encore l’espèce de bombe atomique qui fait le ménage à l’écran, le tout en quantité limitée bien sûr, sinon ça ne serait plus de la survie. Le must reste cependant le petit plus stratégique ajouté par le mode coop’, qui rend toutes les ressources (vies comme perks) communes aux deux joueurs, et il faudra donc être un minimum coordonnés pour survivre et s’entraider…
Côté esthétique enfin, Beat Hazard Ultra est un jeu fort coloré, dans la veine d’un Geometry Wars, où d’impressionnants torrents de lumières peuvent très vite irradier l’écran, pour le plus grand plaisir de nos mirettes, même si cela se fait parfois un peu au détriment de la lisibilité (et il est si facile de se prendre un tir perdu "camouflé" par ce festival de couleurs permanent). On peut certes déplorer, à quelques exceptions près, un léger manque d’inspiration dans le design global (notre vaisseau est lui-même ultra générique), mais honnêtement, on s’en balance pas mal dans le feu de l’action… Quant à la playlist du jeu, la trentaine de thèmes présents sont très largement tournés vers l’electro…faut aimer ! Perso, je recommande du bon gros metal qui déchire les tympans, genre Yngwie Malmsteen, Trivium, Versailles ou Dio. Ou encore certains morceaux de classique/baroque qui fonctionnent très bien (les 4 saisons de Vivaldi, la chevauchée des Valkyries de Wagner, le Nouveau Monde de Dvorak…). Mais peu importe en fait, choisissez selon votre inspiration et jouez-y !