Ode à un jeu que j'ai mal-aimé
Si vous commencez à lire ces quelques lignes, il y a de fortes chances que vous ayez déjà vu la note que j'ai mise à ce titre sacré qu'est Bioshock. Pas facile de critiquer - un peu négativement - ce qui apparaît comme un des jeux cultes des années 2000. Mais j'ai un principe sur SC, c'est d'écrire sur tous les jeux auxquels je suis amené à jouer, même si mon expérience de jeu a été incomplète ou imparfaite ; mais en tout état de cause j'écris ce texte après avoir passé quelques heures sur ce titre et après avoir décidé de le "mettre de côté" (ce qui dans mon vocabulaire signifie qu'il y a maintenant moins de 5% de chance que je m'y remette).
Et puis c'est pas facile de dire du mal de Bioshock. Je sens sur mes frêles épaules le poids de voir sa moyenne diminuer de 0,1 point ... voire sa place dans la Top 111 modifiée par une convergence de ma publication et du hasard mathématique ... Je me vois déjà me mettre mal avec certains de mes éclaireurs qui risquent de me tourner le dos (j'ai fait le tour, il y a beaucoup de 8, de 9 voire de 10). Et ça me contrarie d'autant plus que 2014 devait être pour moi l'année de la découverte de cette trilogie, avec les épisodes 2 et Infinite qui m'attendaient au chaud sur mon DD. Quelle journée pourrie ...
Lançons nous !
Pour commencer (et déjà abreuver les éventuels commentaires), précisons que j'ai joué à Bioshock sur PS3. Bah oui, c'est comme ça je suis pas un joueur PC moi. Je joue sur console. J'ai profité d'une promotion pour acheter Bioshock sur le PSN. C'est comme ça.
Tout ou presque a été écrit sur ce qui fait la force de Bioshock, à savoir la cité maudite de Rapture et son univers grotesque et sordide. Et pour le coup, la première demi-heure de jeu est à la hauteur de la réputation du titre. Il y a ce crash, les flammes, cette tour qui apparaît comme par magie au milieu de l'océan. Dès lors on commence à se dire que l'on est pas là par hasard. Puis il y a la descente, qui nous fait découvrir, de façade, cette ville construite sous les flots. Incroyable ! Puis on fait nos premiers pas dans ce complexe ...
Rapture, durant tout le temps où j'ai joué à Bioshock, ne m'a pas déçue un instant. Elle est magnifique, toute d'acier et de tôle, une ode à l'entreprise individuelle, mais également très sombre, très inquiétante, et son fonctionnement finalement basée avant tout sur le cynisme humain. Certains passages ne sont pas nécessairement très originaux dans leur traitement, mais on se plaît vraiment à découvrir cette ville, ses habitants, ses survivants, ses âmes damnées, ses petites soeurs et ses protecteurs.
Même encore aujourd'hui, à l'écriture de ces lignes, une partie de moi a envie d'y retourner. D'aller plus loin, plus profond dans les entrailles de la ville et dans la folie des hommes. Mais Bioshock, en même temps que d'être ce conte lugubre et malsain de la nature humaine, est également un FPS. Et c'est cette facette qui a le plus nuit à mon expérience de jeu.
Comme je l'ai déjà écrit sur d'autres critiques, je ne suis pas un grand fan des FPS. C'est un genre que je connaît finalement assez mal, et dans lequel je ne suis pas le plus dextre. Néanmoins, j'ai particulièrement apprécié, récemment, Dishonored, qui, finalement, partage des points communs avec Bioshock : son environnement, son design, le sentiment de vivre une véritable aventure plutôt que de jouer à dézinguer des gens et des méchas. Mais là où Dishonored m'a mis relativement à l'aise, avec une maniabilité bien calibrée et un système de jeu nécessitant bien sur un peu de réflexion et d'habileté mais finalement accessible, Bioshock m'a bien fait sentir que je jouais à ce titre avec 7 ans de retard.
C'est simple, en tant que FPS, très peu de choses m'ont plu dans Bioshock. Les commandes sont un peu rustres, le système de pouvoir bien peu motivant, les gun-fights (si on peut appeler ça comme ça) sans grand intérêt. Sans compter que tous ces aspects m'ont peu motiver à chercher les stratégies adéquates, ce qui m'a amené à paumer bien souvent, notamment contre les protecteurs ... Je n'ai rien contre le fait de perdre. Ca me motive souvent ... mais pas là.
Et je suis donc arriver à un point où je voulais avancer dans le jeu, avant tout pour son univers, mais tout en niant son essence même, celle d'un FPS. La narration du titre, un peu élémentaire à base de conversations radio et d'enregistrements à écouter, a peut-être été la pichenette qui m'a fait basculé ...
C'est vraiment dommage car, encore une fois, je reconnais et me prosterne devant l'ambiance énorme de ce titre, qu'il s'agisse de la philosophie entourant la cité de Rapture, le design général des lieux ou encore tout le travail sonore assez remarquable (à l'exception de quelques voix dans la VF - je n'ai pas trouvé la VO - un peu surjouées).
Au moins, j'aurais joué à Bioshock. Au-delà de la légende et de tout ce que j'ai lu, je peux dire que j'ai foulé les sols métalliques de Rapture. J'y ai laissé mon avatar, perdu entre les petites soeurs et les rares survivants de ce lieu perdu. J'ai choisi de mettre 6 à Bioshock pour ne pas tomber dans la catégorie "Je n'aime pas", qui ne correspond pas à ce que je pense de ce titre. Néanmoins, par ses mécaniques de jeu archaïques, je dois bien confesser que Bioshock constitue une déception.
Maintenant que j'ai attaqué la petite soeur, tous les protecteurs peuvent se lancer sur moi dans les commentaires !