J’ai toujours un peu rechigné à acheter Black Mesa, même à un prix raisonnable, sachant que celui-ci, il y a quelques années, a été l’objet de quelques contentieux entre les développeurs, Valve, les joueurs... mais bon, de l’eau a coulée sous les ponts. Et puis, ils ont promis un nouveau Xen. Je tombe sur des vidéos de Benzaie, bon ça a l’air sympa, plutôt joli, dynamique tout ce qui va bien quoi ! « Alors j’ai dit Banco » comme Madame Lemercier ! Franchement ravi des premières heures, même en difficulté « Hardest », le jeu montre une version définitive de Half Life très intéressante, bien plus cohérente et vivante même si tout est là, à sa place. Les scénario est nettement plus visible et que c’est agréable bon sang ! Même si le moteur graphique Source est vieillissant, les textures ne sont pas parfaites (euphémisme), et le moteur physique bloque parfois la course de notre Gordon. Alors, comme un bon gros bœuf d’élevage, il a pris des hormones : des filtres à tort et à travers, des effets de lumières et de fumées plutôt bons, et surtout il tourne bien (au début).
À partir de 3 heures de jeu environ, les premiers militaires viennent dans la partie : première énorme douche froide, où je me suis rendu compte de ce que considère comme étant LE principal souci du jeu, l’équilibrage de difficulté avec une pelleteuse d’envergure stellaire ! Les ennemis voient à travers les murs puisqu’ils commencent à tirer AVANT de franchir le seuil d’une porte ou que la tête dépasse d’un millimètre de la fenêtre, annihilent la barre de vie en 2-2 puisqu’ils n’ont pas toujours besoin de recharger, que leurs cadences de tirs sont capées différemment des notre (avec un fusil à pompe, ça devient scandaleux), prennent très peu de dégâts (allez… dites que je tire mal, menfou!), et ont un comportement qui, pour un œil non averti, peut sembler incroyablement malin, mais qui, une fois que l’on a compris la logique, est stupidement improbable : ils évitent le curseur de visée… donc ils courent à droite, puis à gauche, puis se baisse, comme mordus de folie furieuse. C’est, ridicule, illogique et TELLEMENT agaçant !
Puis, au fur et à mesure du jeu, mon nombre d’image par secondes fond, peu à peu… Je diminue une première fois, puis une seconde etc. jusqu’à 5 fois je pense, la qualité graphique, mon pc (qui n’est plus une foudre de guerre certes, mais je sais ce qu’il vaut!) fini sur les rotules ! Et comment expliquer, commencer un jeu à 60 fps, blindé de scripts, sans gros ralentissement, et le terminer péniblement à 20-25 avec les graphismes en « medium », dans certains petits décors, plus ou moins vides ?
A cela, je rajoute que les soucis avec le moteur physique parasitent de plus en plus l’expérience et viennent eux aussi me pourrir la vie : je courre, paf arrêté parce que le trottoir de 7 cm est apparemment trop haut, j’essaie de reculer sans regarder, paf, mon coude reste coincé dans le lampadaire qui n’a pas l’air à ma portée pourtant, même constat avec une brique par-terre, une barrière ou un mur qui ne sont pas lisse et dans lesquels je me suis coincé, les balles qui passent à travers la boîte de collision des ennemis (les balles atterrissent dans le mur de derrière…). Parfois, Gordon reste inexplicablement collé sur un objet, sans raison : j’ai dû recharger plusieurs fois des sauvegardes parce que je finissais coincé, inamovible. Sur Xen, c’est le summum ! Je pense m’être cogné et collé contre la totalité des objets possibles… Sans exagérer, je pense être mort au moins un tiers du temps, coincé contre ou dans quelque chose, ou parce que ma trajectoire de course ou de saut à été littéralement bousillée par un micro-obstacle. D’ailleurs, petit hommage au double-saut… bon je dirais juste que j’aurais préféré celui de Metroid Prime.
Mais bon, malgré tout, je pousse, je pousse, je pousse… le jeu devient de plus en plus injuste mais j’insiste parce que je veux voir ce nouveau Xen bon sang ! Au bout de 13 heures, j’y suis enfin. « C’est beau, mais c’est loin » comme disait la grosse pomme morte ! Malheureusement, j’ai été ici aussi déçu (héhé encore…). Simplement, c’est interminable ! 5 à 6 heures je dirais, beaucoup d’énigmes sont peu lisibles, ou consistent à utiliser un mécanisme inutilement alambiqué, ou encore à sauter à perpét’, à résister à des gros bébés volants (insupportables d’ailleurs). Ce qui est attirant au début, les graphismes et le level design ouverts, originaux, qui poussent à l’exploration, se perd trop et trop vite dans des corridors plus ou moins bien camouflés, puis dans des grottes inintéressantes au possible : la moitié de Xen est brune, grise, rouge. Si le testi-crabe est un boss relativement potable malgré les problèmes inhérents cités précédemment et un combat final franchement crade en termes d’équilibrage, le fœtus final lui, au moins vaut vraiment le coup et est parfaitement bien équilibré, c’est même particulièrement étonnant a-posteriori, et ça rend au moins le jeu satisfaisant pour ça !
Bref, en jouant à Black Mesa, j’avais un peu le sentiment d’aimer et détester un de mes meilleurs amis parce qu’il serait en train de se couper la jambe mais sur un joli tapis (sur lequel je me vautre parce qu’il y a un pli de 2 cm).