Avant d'aller me coucher, j'aime beaucoup aller sur mon balcon. Prendre l'air un peu, fumer une dernière clope, boire un verre bien frais, regarder la ville qui vit la nuit, regarder les étoiles et les arbres qui se balancent au loin au gré du vent. Profiter de la pluie parfois. Et systématiquement, je le fais en écoutant la musique de Vangelis dans le film de Ridley Scott, qui s'appelle Blade Runner Blues.
Et il se trouve qu'il y a dans ce jeu un passage très similaire. On demeure assez libre de vagabonder où bon nous semble et de mettre un terme à la journée en cours en allant se coucher le plus simplement du monde, pour permettre à Ray McCoy de profiter d'une bonne nuit de sommeil après avoir passé la journée à traquer des replicants.
Dans sa chambre se trouve justement un balcon, et quelle ne fut pas ma surprise, en y pénétrant de voir que cette même musique, Blade Runner Blues s'enclenchait automatiquement. Il n'y a rien à faire sur ce balcon, hormis profiter de ce moment singulier très mélancolique, en écoutant cette belle musique, triste et reposante à la fois, sous la pluie qui tombe, au-dessus des rues fumeuses du Los Angeles postapocalyptique que K. Dick a imaginé.
Et rien que pour ce moment, ce jeu mérite toute mon attention et mon amour. Bien sûr, il a un tas d'autres qualités, son scénario grandiose, sa fidélité au film, ses dialogues, les personnages, les graphismes en précalculé somptueux. Mais rien que pour cet instant éphémère, il a une place dans mon coeur.