Je découvre Bloodborne sept ans après tout le monde, et j’ai pris une claque monstrueuse !
J’ai tout d’abord été immédiatement séduit par son ambiance Lovecrafto-victorienne, qui coche facilement toutes les cases pour le fan d’horreur gothique ou cosmique. On se retrouve dans Yarnham, une imitation grotesque d’un Londres victorien décimé par une épidémie mystérieuse, subissant l’influence de monstres cosmiques quasi divins et faisant plonger dans la folie ses habitants et ses visiteurs (dont vous faites partie). Impossible de détailler tout le lore dans une simple critique, mais From Software s’est clairement surpassé, en nous offrant un univers fouillé, inspiré des meilleurs, tout en possédant sa propre identité. Bon le coup de l’histoire cryptique à la limite de l’incompréhensible c’est toujours pas mon truc, mais on peut clairement apprécier les évènements du jeu même si leur signification globale n’est pas claire.
Côté gameplay, certaines des habitudes acquises dans la série des Souls sont très rapidement revenues, mais From Software a eu l’intelligence de tweaker suffisamment les choses pour nous forcer à jouer autrement et à réapprendre pas mal de chose. Le jeu est globalement plus vif, vous pousse à jouer agressif car il encourage une certaine prise de risque via une régénération de santé liée aux dégâts infligés. En gros, chaque fois que vous subissez des dommages, vous pouvez regagner une partie de vos PV perdus si vous contre-attaquez dans la seconde qui suit.
Et ce principe combiné à la punitivité habituelle de la série envers les têtes brulées rend le challenge hyper intéressant. Car il est toujours tentant de placer un coup juste après en avoir subi un, mais le jeu n’hésitera pas à vous punir une deuxième fois si c’est mal fait. Bref on retrouve la bonne difficulté qu’a toujours su proposer la série des Souls, celle qui te fait régulièrement mourir suite à une erreur, tout en te donnant toujours envie de persévérer parce que tu comprends ton erreur et que ta marge de progression apparaît clairement sous tes yeux.
J’ai trouvé le level design bien plus labyrinthique que dans les Dark Souls, tout particulièrement dans la première partie du jeu qui se passe à Yarnham : c’est tortueux, replié sur soi-même, les raccourcis sont légions et on met un certain temps à appréhender les différents espaces et leurs connexions. Je n’ai pas forcément trouvé ça mieux ou moins bien, mais la différence était marquée. Vers la fin du jeu on retrouve des environnements un poil moins complexes au fur et à mesure qu’on plonge dans un trip cauchemardesque halluciné et envoutant. Un plongeon dans la folie et la noirceur tellement réussi artistiquement qu’il vous marquera pour un moment !
Allez on pourrait bien trouver deux/trois défauts à ce superbe jeu, comme la nécessité de farmer des objets de soin à certains moments, ou des donjons bonus (destinés principalement au multi-joueur) qui ont un level design un peu bêbête, mais franchement à côté des qualités du jeu ça n’est vraiment pas grand-chose.
Bref Bloodborne est devenu un de mes jeux préférés, et From Software est décidemment un studio au talent impressionnant.
18/20