Amours, crimes et botanique
Je ne suis pas un habitué des point & click, mais force m'est d'avouer que l'univers de Botanicula était fait pour moi, pauvre amoureux de la nature que je suis. Un arbre et tout son écosystème luttant ensemble contre l’envahisseur, vu au travers de cinq protagonistes différents, ça avait de quoi me laisser rêveur…
L’immersion dans cet univers est particulièrement poignante. D’emblée, on se prend d’affection pour cet arbre attaqué par des sortes d’araignées-pollution, qui pompent l’essence même des êtres vivants afin de s’en nourrir. Quelques secondes suffisent pour se sentir à sa place parmi nos 5 petits héros, une sorte de bourgeon, un champignon, une cosse, une brindille (un phasme ?) et une feuille croisée avec un ver. Dit comme ça, c’est bizarre j’en conviens, et pourtant au sein du jeu cela semble tellement naturel.
Le début du jeu est donc enchanteur sur bien des aspects. Je comprends qu’on puisse ne pas accrocher, mais pour un passionné de verdure et d’espèces vivantes comme moi, c’est un peu le paradis. On se balade de branche en branche, découvrant de nombreuses espèces loufoques, mais toutes à leur place au sein de cet écosystème extraordinaire.
Malheureusement, ce paradis est assez éphémère car, passé les premières voluptés de l’aventure, malgré de très belles surprises (les poissons !! <3), le jeu s’enfonce petit à petit dans des délires de plus en plus WTF, mignons et qui ne détonnent pas, mais qui m’ont simplement moins plu. Ainsi, Botanicula délaisse petit à petit la magnifique fable d’un écosystème en perdition, ou du moins cette fable passe-t-elle en arrière-plan. Cela le rend plus unique que jamais, mais j’ai à titre hautement subjectif moins apprécié.
Identiquement, on passera de la superbe balade contemplative au véritable jeu d’énigme sur la fin. Rien de très compliqué, mais des fois de quoi passer quelques minutes à réfléchir. Usuellement, j’adore le challenge, mais là je crois que j’aurais préféré simplement me balader, certaines énigmes constituant de (très) petits pics de difficulté, par rapport au reste encore une fois j’entends. Ceci reste encore une fois subjectif.
Et c’est d’ailleurs ce qui caractérise le mieux ce Botanicula : c’est un jeu subjectif. On pourra le détester pour les mêmes raisons qui font qu’on en tombera amoureux. En ce qui me concerne, je suis entre les deux. A défaut de tomber amoureux du jeu, je me suis amouraché de son écosystème. On ne se refait pas…