Voyage onirique dans le temps
Doit-on être pénalisé par ses erreurs ? Ou bien faut-il y voir une occasion d'apprendre, de s'améliorer ?
En jouant avec les codes du jeux vidéos (la princesse et ses "tresses" sont évidemment dans un autre château), Braid s'amuse à faire réfléchir le joueur, non pas sur sa condition de joueur (Bioshock et autres Metal Gear s'en sont déjà chargés), mais sur le concept de Temps (vous savez : passé>présent>futur.. A moins que ce ne soit l'inverse ??)
"Le Temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le changement dans le monde."
On y suit Tim, qui le jour doit sûrement jouer des millions à Wall Street, et qui est comme chacun la nuit venue, revisite son passé, ou plutôt les traumas de son passé. La vie de couple de notre courtier est au cœur des questions que Tim se posera à l'entrée de chaque monde (dissimulées dans les différentes pièces de notre maison). Ces réflexions seront métaphoriquement matérialisées par des casses-tête que devra résoudre le joueur.
Si Braid est fascinant, c'est autant par ses mécanismes de jeux, sa beauté formelle que par son ambivalence. Tim est-il vraiment un trader mal-aimé ? Pourquoi n'a-t-on jamais vu cette princesse ? Et puis d'abord, pourquoi commencer par le monde 2 ? A quoi servent tous ces mécanismes "inutiles" dans les derniers niveaux ? Ais-je vraiment fini le jeu ?
Braid cache soigneusement ses doubles sens et ses doubles objectifs. Rien ne vous sera indiqué, alors débrouillez-vous pour résoudre telle énigme ou comprendre tel sous-entendu.
La quête irrationnelle, irraisonnée, voire déraisonnable de Tim pour cette soit-disant princesse ne se dévoilera peut-être qu'aux plus passionnés des joueurs.
Braid est un hommage aux jeux vidéos, à la peinture , à l'amour et à la folie des hommes. Mais c'est surtout, à travers l'avatar Tim, une plongée dans les méandres de la psyché de son créateur, Jonathan Blow, qui provoquera sûrement quelques migraines si on veut réunir toutes les pièces de ce gigantesque puzzle.