Broken Age par Florian Duchesne

Je viens de finir ma partie de Broken Age, après y avoir joué quelques semaines (avec des interruptions)… Je réagis donc à chaud.
Déjà, je suis heureux de pouvoir jouer à un jeu point'n click qui ne soit pas vieux. Bon, à vrai dire, je suis très heureux lorsque je joue à un vieux point'n click : ce que je veux dire, c'est que je suis curieux de tester celui qui est récent, je ne connais pas tellement de point and click contemporains.
Broken Age suit donc les aventures parallèles de deux jeunes gens, qui, sans se connaître, se trouvent tous les deux impliqués dans une drôle d'histoire de monstre géant capturant de jeunes filles en fleur. D'un côté, on croisera dans ce récit une jeune fille qui découvre une communauté gentiment sectaire située dans les nuages, une plage, un bûcheron torturé par des arbres qui parlent…
Et, de l'autre côté, ce drôle de garçon qui s'ennuie. C'est sans doute mon passage préféré du jeu, pour son ambiance particulière, un peu entre l'univers de Sofia Coppola (pour les gens qui s'ennuient au milieu d'un environnement artificiel), Pee-Wee's big adventure (pour l'infantilisation) et Moon (pour le mec seul dans l'espace). Ce garçon est tout seul dans un vaisseau spatial qu'il ne commande pas lui-même, et qui met une éternité à atteindre sa destination. En attendant, ce garçon, élevé par des voix de robots, se laisse ordonner d'exécuter des missions, supposées pleines de danger et d'aventure, lorsque ce sont en fait des jeux (toujours les mêmes), où la sécurité n'est jamais négligée. Il mange des céréales le matin sans savoir lesquelles choisir, et s'ennuie mollement tandis que les vitres du vaisseau montrent la belle et terrifiante immensité du cosmos…
A ce stade du jeu, le game play est remarquable, dans le sens où il m'a été assez difficile d'avancer, sans que cela ne me paraisse jamais impossible pour autant : c'est la bonne mesure de difficulté, et je n'ai (pratiquement) pas eu besoin de m'aider en cherchant des éléments de soluce.
Or, si j'ai joué au jeu complet, le jeu est en fait divisé en deux actes, qui n'étaient pas sortis en même temps. Des gens ont joué à l'acte 1, ont attendu, et ont enfin découvert l'acte 2. Ça n'a pas été mon cas, j'ai pu tout faire d'une traite. Mais cela explique de vraies différences entre l'acte 1 et l'acte 2.
L'acte 2 va proposer une inversion des rôles, dans laquelle le garçon va se retrouver dans l'environnement de la fille, et la fille dans l'environnement du garçon. Si le jeu reste charmant, il m'a paru devenir plus difficile, et je ne pense pas que j'aurais pu me passer de la solution cette fois-ci. Par exemple, je ne suis pas sûr que j'aurais fini par me rendre compte qu'il fallait que je laisse

et les robots avec tous leurs câbles à modifier je ne sais comment, c'était un enfer. Et puis devenir qu'il fallait que je leur fasse faire ci et ça… C'était très difficile, trop pour moi je pense.
Enfin, j'ai trouvé la fin très très vite expédiée : chaque personnage retrouve sa famille, mais la véritable intrigue, qui commence avec Mog Chotra (c'est bien comme ça qu'il s'appelle ?) qui capture des gens, n'est pas résolue : on apprend ce qu'il se passe et pourquoi, mais à la fin du jeu, les "méchants" semblent bien partis pour poursuivre leur oeuvre, il me semble.

Un petit bémol de ce côté, donc, mais j'ai tout de même vraiment passé un bon moment.
Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé les graphismes et les voix des différents personnages. Elijah Wood et Jack Black dans le cast, c'est la classe !… (Elijah Wood qui a aussi fait du doublage pour "Over the garden wall", donc il a très bon goût dans ce qu'il fait dernièrement).