Brothers c'est un jeu à la dimension narrative très fortement développée, et au gameplay bizarre qui vous demandera de diviser votre cerveau en deux. Car à chaque joystick de la manette correspond les mouvements d'un personnage, ce qui nécessite un certain temps d'adaptation (au bout de presque 3 heures de jeu mon cerveau buggait encore un peu de temps en temps).
Du coup on retrouve les mécanismes classiques d'un jeu coopératif, mais dans un jeu solo. Un peu bizarre comme idée, mais ça fonctionne donc pourquoi pas. Bon après c'est quand même très basique comme gameplay, on sent bien que c'est pas l'aspect du jeu qui a été le plus travaillé.
Visuellement le jeu assure vraiment comme une bête, surtout artistiquement en fait, avec des environnements tour à tour écrasants, inquiétants, enchanteurs, enfin bref c'est tout simplement merveilleux (mention spéciale à la séquence qui rappelle les mines de la Moria version Peter Jackson, le côté grandiose marche très très bien). L'univers n'est pas en reste, une sorte de Fantasy qui laisse la bride libre à l'imagination du joueur en n'expliquant pas grand-chose.
Le plus gros défaut du jeu c'est sans doute sa structure en niveaux à la Mario 64 : les maps sont plutôt petites et l'impression de progresser en vase clos est tenace. La progression se fait à l'aide de corniches improbables mais presque jamais en empruntant un chemin logique qui pourrait mener à l'endroit que l'on cherche à visiter. Tout ceci met un grand coup à la crédibilité de l'univers, car le level design nous rappelle en permanence qu'on est dans un jeu : les environnements traversés, s'ils sont fonctionnels d'un point de vue ludique, ne sont jamais crédibles en tant que lieux réels, et c'est un peu dommage pour un jeu qui mise tant sur son histoire.
Brothers est également un jeu chargé en émotion, et autant des fois ça marche très bien (l'avant-dernier acte est extrêmement réussi de ce côté-là), autant des fois ça tombe prodigieusement à plat (la séquence d'ouverture, ou encore l’atterrissage).
Finalement ce voyage rappelle fortement celui d'un certain Bilbo, avec ses scénettes successives et son côté initiatique. Le jeu oscille entre le moyen et le très bon, et n'a pas forcément le temps de lasser avec sa durée de vie de moins de 3 heures.
14/20