Dès le départ, le joueur sent que l’on désire l’enivrer mais n’est pas Ico qui veut. Deux personnages, un sentiment de solitude, de grands décors, lesdits bancs, un dialecte incompréhensible… Si seule Yorda demeurait mystérieuse dans ses paroles – le temps de la première partie – ici, c’est l’intégralité des protagonistes. En plus de ne pas pouvoir être entendus, les deux enfants sont physiquement quelconques. Mis à part leur taille et la couleur de leur vêtement, ils n’ont rien de marquant. Même si les illogismes peuvent être mis sur le dos de l’intitulé “Conte”, ils n’aident pas à vouloir s’impliquer davantage. Un autre souci tient dans l’uniformité de l’histoire : elle n’évolue que sur le dernier quart d’heure. Les énigmes et mécanismes ont beau être extrêmement fluides, ils ne resteront pas dans les annales. Tout comme la bande son, épurée mais oubliée sitôt le jeu arrêté. Le constat semble lourd mais Brothers A Tale of Two Sons reste indubitablement un jeu attachant et plaisant à jouer – grâce à sa maniabilité réellement bien pensée. Son gameplay coopératif a de quoi faire des émules. A défaut de nous émouvoir, Brothers réussit tout de même à nous évader vers de biens beaux pays.