Assumez ses choix, est-ce si difficile ?
ça fait combien de temps que t'est pas aller manger dans un kebab ? Non, non, un vrai kebab ou on te sers que ça ? Ouais moi aussi ça fait longtemps, entre les burgers king, les fresh burritos, les tacos, la concurrence est rude. Et puis bon, entre un tacos personnalisable avec beaucoup d'ingrédients et toujours la même recette pour le kebab, le choix est vite fait.
Ce jeu, c'est un kebab : Une recette que l'on connait que trop bien, à base de découpages en chapitres, de niveau linéaire et d'une formule en trois segments répétées sur toute la durée du jeu : pain, sauce, garniture ( avancer dans l'histoire, développer son personnage, faire des choix et on recommence depuis l'étape une ).
Forcément, le kebab pars déjà avec un désavantage : on connait déjà, et on peut pas y ajouter ce qu'on veut, on peut pas vraiment y mettre notre touche perso, sauf avec la sauce...
Le Pain : Le pain c'est l'enveloppe, c'est ce qui va tenir tout ensemble, et essayer de te caler l'estomac. Ici pour le joueur, le pain, c'est clairement l'histoire, parce qu'au vu de ce que propose la garniture et la sauce... on va devoir compléter le repas.
Pour l'histoire on à un mix entre plusieurs éléments de la littérature Lovecraftienne : Un enquêteur envoyé dans une bourgade de pêcheurs avec des cultes étranges sous-jacents, la prise de contact avec " le mythe " et ses adeptes, la remise en cause du réel, l'apparition de plusieurs entités et pour finir le fameux appel de Cthulhu.
Le jeu est plus un walking simulator que vraiment un jeu d'action, on aura certes un chapitre avec des séquences de tir mais vraiment, elles sont simples. Le jeu prend le joueur par la main pour lui raconter une histoire.
On notera quelques similitudes avec le jeu de rôle papier Call Of Cthulhu dans tout ce qui est gestion des compétences : impossible d'augmenter la médecine et l'occulte si on est pas en contact direct avec eux, ce qui se retranscrit par la lecture de livres de médecines, la découvertes d'objets étranges, le Necronomicon etc...
Quelques mises en scènes sont soignés, le shambler sortant du tableau, la lecture du necronomicon, la fin du jeu, évidemment ainsi que quelques passages sporadiques de ci de là qui montre d'une véritable envie de faire vrai, de coller à l'ambiance Lovecraftienne. Je dois dire que ça marche plutôt bien sur l'ensemble du jeu.
Le gameplay est lui aussi axé sur l'histoire, après une première partie avec beaucoup d'enquêtes, de recherches d'indices, on voit disparaitre petit à petit les scènes de " reconstitution " au profit de scènes "hide and seek" avec le shambler. Plus tard le jeu nous glissera petit à petit des mains, et on sera comme guidé par le destin dans des zones couloirs, ou même à travers une fuite effrénée dans le vieil entrepôt en flammes.
Bref le Pain, c'est Lovecraft, c'est ce style de jeu éculé, mais bon, même avec l'habitude faut dire que ça fait le taff.
Petit voir gros bémol : bah le pain on savait pas si fallait le faire cuire ou pas, alors il est brulant et ensuite on l'as plongé dans la glace, résultat : il est mou.
Comme le jeu : mou. Par moment le jeu décide qu'il n'y aura par exemple pas de combat : le shambler on le tue pas directement, mais à un moment, alors qu'il y à plein de passages ou l'on pourrait esquiver les goules, non on leur tire dessus... pourquoi ? pourquoi mettre des passages qui saute aux yeux pour au final ne pas les utiliser ?
Pourquoi parler de destin si une des trois fins fout en l'air tout ça ?
La fin ou on se suicide, on voit ensuite le tableau vu précédement dans le jeu ayant changé, s'étant adapté à notre choix. Pourtant on à contrecarré le destin, qui était de réveiller Cthulhu comme dit précédemment dans le jeu... Pourquoi vous faites ça ? POUR-QUOI ?
Le jeu nous présente le personnage du Leviathan comme une projection, une sorte de fantôme à deux reprises ! On voit son oeil aussi à un moment, tout cela est dans la suggestion, chose que j'apprécie quand c'est bien fait ( et c'est le cas ) puis Boum machine arrière !
On nous montre le Leviathan entièrement, étant la fameuse créature cité dans l'histoire d ela pêche miraculeuse. POUR...
Et c'est pas fini ! Que dire de la fin avec l'apparition de Cthulhu mdr ?
On commence par voir un tentacule, très lentement, passer devant nous. Ensuite un flash lumineux et on le voit entièrement l'espace d'une nanoseconde. PPPPPPPOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURRRRRRRRRRRRRRRRQQQQQQQQQQQQQUUUUUUUUUUUUOOOOOOOOOOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ????????
Ceci étant dit, passons à la suite.
La Garniture : Yen à pas. La suite
Plus sérieusement comme dit plus haut il ne savent pas assumer leur choix, pourquoi en prendre ? Donc le jeu ne possède pas vraiment d'originalité, de touches perso.
Le système d'aptitudes c'est basique. Le gameplay aussi, L'inventaire pareil, les mécaniques de jeu aussi : reconstitution, lampes, assembler des choses, les choix de dialogues et les différentes fins...
On notera un bon point pour les doubleurs cependant qui ont réellement produit quelque chose de très bon, de l'anglais limpide, fluide, bien articulé, ça fait plaisir plutôt que d'entendre un vieux paysan texan mâcher un chewing gum... Vous savez de quoi je parle.
La sauce : La sauce c'est un peu la liberté du joueur, ce que nous mêmes ajoutons au jeu.
Ici malgré la linéarité du jeu on notera la possibilité de monter nos compétences comme on veut, cela ayant vraiment un impact sur le déroulement du jeu, pareillement nos choix de dialogues peuvent nous orienter différemment et le choix de la fin permet de conclure nous même l'histoire, bien qu'une seule fin sur les trois soit bien foutus selon moi.
Bref pour conclure le Kebab, c'est bon de temps en temps, mais faut pas en abuser. On comprends mieux pourquoi le kebab tend à disparaitre, le cul entre deux chaises il tente d'innover tout en restant le classique que l'on connait bien. Quel avenir pour le Kebab ? Il faut qu'il innove, qu'il propose plus, voir qu'il change la recette lui aussi.
Peut être que la réponse sera dans The Sinking City, un jeu qui sort l'année prochaine et semble vouloir proposer une histoire Lovecraftienne, en monde ouvert.