Call of Duty: Black Ops 6
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Call of Duty: Black Ops 6

Jeu de Treyarch et Activision (2024PlayStation 5)

Call of Duty : Synonyme d'une enfance au doux parfum de la poudre et du canon sciée. Souvenir de nombreux affrontements multijoueur sous couvert d'insultes, de rage et de mauvaise foi. Sujet assujetti à la soif constante de tout débloquer : Camouflages, accessoires, atouts et autres collectables.




Les nombres, Mason. Qu'est-ce qu'ils signifient ?

Qu'on soit franc : J'aime Call of Duty.


Du conflit américano-soviétique à la guerre moderne en passant par les tranchées boueuses de Stalingrad, on peut dire, sans aucunes hésitations, que la franchise de guerre la plus vendues de tout les temps nous en fait voir de toutes les couleurs.


Oui, Call of Duty agit en moi comme un plaisir coupable, celui d'accepter, contre une poignée d'Euros symbolique, qu'on me serve la même soupe chaque année et de repartir dans mon antre le sourire aux lèvres. Ma muse vidéoludique, celle qui ne daigne changer mais dont on espère toujours un renouveau, une renaissance. Celle dont on peste l'annonce, où on redoute l'arrivée mais qu'on aime secrètement à la finalité.


Empoigner fermement cette jaquette en plastique, c'est entendre le bruit de détonation d'un Intervention, c'est entendre les balles silencieuses d'un UMP45 siffler, c'est ressentir l'émerveillement de mon Moi du passé qui écoute pour la première fois le titre 115 de la talentueuse Elena Siegman.




Mais comme chaque rêves crédules et enfantins, le majestueux gâteau recouvert d'une épaisse couche de chantilly devient, d'un coup brutal, un soufflé troué, difforme et indigeste. Le jeu qui, d'antan, brillait de par son aura intouchable se transforma en une expérience fade, ennuyeuse et sans saveur. C'est donc ça, être adulte ?


Vous l'ai-je déjà dit ? Je n'aime plus Call of Duty.


24 Octobre 2024, 18h10 : L'heure du drame. Me voilà à Leclerc par temps pluvieux à scruter la moindre occasion afin d'obtenir le Saint Graal avec une nuitée d'avance sur le monde, j'approche du rayon culture en apercevant un stand discret et timide où sont vulgairement disposés une dizaine d'exemplaire du tant désiré. Je m'empare de la relique devant les yeux envieux de deux mouflets, je paye le prix de ma nostalgie et je pars victorieux.


Et là.. premier jet froid d'une longue douche tortueuse : 300 Giga d'installation. Même mon disque dur transpire, je le revoit me supplier l'indulgence, de ne pas céder à mes caprices. Il existe d'autre jeux, des meilleurs, peut-être, me direz-vous. Non, c'est celui-ci que je veux. Je me lance à corps perdu dans cette installation abyssale en y laissant mon SSD gisant sur le sol sans défense, pleurant à chaude larme en me souhaitant tout le malheur du monde.


Le long chemin torturé de l'installation arrivant à son terminus, l'excitation fût instantanée, il était temps pour moi de tâter de la chevrotine jusqu'à plus soif. Campagne ? Multijoueur ? Zombie ? Je ne savais plus où donner de la tête tel un enfant ébahit dans un magasin de bonbecs. Mes yeux scintillaient et, après une longue réflexion, mon cœur pencha vers le mode histoire.

Que dire ? Nous voici donc en plein centre d'un conflit post guerre-froide opposant .. les gentils aux méchants ..? Bon, ce qu'il faut comprendre, c'est que cet opus met en avant une redoutable arme biologique permettant de rendre les gens incontrôlable et violent et, à leurs grandes habitudes, les gros méchants veulent répandre cela sur notre belle planète verdoyante.


Eh oui, c'est un scénario assez nanardesque mais après tout, Kingsman l'a bien amené au cinéma donc.. Pourquoi pas ?


C'est seulement après 6 éprouvantes heures de jeu que le générique s'invita sur mon écran, comme une visite non-désirée.




Je reste un instant silencieux et immobile. Ma gorge se noue et un sentiment d'amertume s'installe lascivement. Qu'ai-je vu ? Qu'ai-je fais ? Pourquoi n'ai-je pas ce même sentiment agréable que j'avais avec les précèdent épisode ? Je ne ressentais aucune satisfaction, aucun plaisir. Une question me traversait l'esprit pendant une fraction de secondes.. Et si je n'avais pas aimer ..?


Après plusieurs années de fidélité, d'achat compulsif, de bons et loyaux services, j'avais trouvé ici un point de naufrage. Je n'avais pas aimé retrouver mes figures vidéoludiques favorites. Tout étaient là mais tout semblaient si loin. Je voyais mon enfance de près sans parvenir à la toucher du bout des doigts.


Non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas ressentir une chose pareil, il était temps que je me ressaisisse et que je franchise le cap : le multijoueur.


Je me souviens de ces samedi après-midi vautrer sur le lit à enchaîner les parties en ligne afin d'obtenir des nouveaux atouts, des nouvelles armes, des nouveaux camouflages et à monter mon niveau. Les gens s'insultaient, se provoquaient et se défiaient. Mais entre nous, c'était le bon temps, non ?


J'ose lancer le menu en ligne avec, je l'admet, un peu de crainte. Pourrait-on faire pire que le mode histoire ? Que nenni, je suis confiant. Le multijoueur, c'est mon essence, mes racines.


Mon expérience fût courte, intense et, ma foi, relativement comique dans certaines situations. Là où, par le passé, j'excellais dans le domaine en enchaînant conquête sur conquête. Il en était tout autre désormais. Le lion féroce et indomptable qui jadis fût maître des lieux se transformât soudaine en petit porcelet craintif trottant en rond afin d'éviter les balles et les explosions. Autant être direct sur ce point, je me suis fais éclaté et je n'ai jamais réussi à enchainer trois éliminations d'affilé. Le gameplay est nerveux, le déplacement est vif et sournois et chaque embranchements de la carte cachent trois raccourcis. De quoi faire pâlir le plus téméraire d'entre nous.


C'est donc au niveau 8, balafres sur la joue, M16 à la main et amèrement déçu que je décida de mettre fin à mon périple multijoueur sur ce Call of Duty avec cet incessant goût d'inachevé.


Mais comme tout bon Cliffhanger, il était temps de sortir ma carte maître, mon Exodia à moi, j'étais sur le point de réanimer mon âme d'enfant grâce à mon cinquième As : Le mode Zombie.


Le principe est plutôt simple, deux cartes zombies au lancement, de belles cinématiques. C'est beau, c'est coloré, la musique original est là et .. Attends, on peut mettre des atouts à nos atouts ? Bon, on nous avait promis un petit retour aux sources qui est, ma foi, un peu discret mais c'est très bordélique. Les fenêtres ne sont pas réparables, les chiens laissent désormais place à des araignées et on peut se mettre des plaques façon Warzone. Le secret, quant-à lui est très dirigiste, on te tend beaucoup la main pour éviter les temps mort et je trouve ça très dommage. Au moment où j'écris cette critique, aucun mode Dead Ops n'est présent.


Bref, l'enfant en moi s'essoufflant peu à peu, il était temps de renoncer à tout cela, de ranger le disque dans son contenant, de m'asseoir et de faire le point.


Que peut-on en conclure ? Sortons la tête de l'eau, ouvrons les yeux et soyons réaliste. Je ne suis plus la cible, j'ai grandi avec des références, des repères, des bases qui sont désormais tout autres. Suis-je la cible ? Certainement pas. Ai-je envie d'accepter cette fatalité ? Absolument pas.


Je me suis procuré cette œuvre avec le regard d'un enfant, celui que j'ai toujours était et qui persiste à rester là, à faire en sorte que le monde devienne moins grisâtre. En éteignant la console, j'ai la vision d'un adulte aigri et insatisfait qui ne retouchera jamais à ce jeu et qui, déception après déception, se lança dans une ultime manipulation et désinstalla le tant détesté en laissant derrière lui les débris d'une enfance merveilleuse qui ne reviendra jamais.


Dois-je vous conseiller ce jeu vidéo ? Je ne sais pas. Tout dépend de votre profil et de votre affinité avec la licence. Si vous avez appris, comme moi, à apprécier ce titre grâce aux opus de la Playstation 3 / Xbox 360, alors je ne vous le conseille pas. Si au contraire vous n'avez aucunes affinités particulières avec Call of Duty, vous le trouverez certainement très bon.


Me concernant, il est temps de mettre un point final à cette critique, de vous remercier pour cette lecture qui, je l'espère, ne fût pas trop longue, de saisir le jeu et de le revendre à un enfant qui aura le même sourire et la même excitation que moi, des années en arrière. L'horloge tourne, à toi de te faire des souvenirs désormais, amuse toi, éclate toi et profite comme j'ai su profiter.


C'est donc ça être adulte.

Poussin_Agressif
6

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il y a 3 jours

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