SOAP OPERA
On prend les mêmes et on recommence! Price et Soap sont de retour pour une aventure plus explosive que jamais. Au delà de l'excellence de la mise en scène, de l'impression d'en prendre à nouveau plein la tronche malgré un moteur graphique qui commence à accuser le poids des années, c'est avec une certaine appréhension que je reprenais le pad pour cette troisième aventure Modern Warfare, gardant en tête le risque du syndrome "bis repetita".
YURI PREND, PRICE LAISSE
Habituellement pas si fan que cela du genre, j'avais rapidement été séduit par cette franchise qui allie une mise en scène cinématographique soignée, un gameplay assez simple et parfaitement calibré, et la touche "bigger better" si chère à Michael Bay/Cliff Bleszinski/insérer un nom d'américain moyen ici en plus. Du bon gros jeu popcorn quoi!
L'aventure se révèle globalement prenante, avec moults twists, et autres morceaux de bravoure dont je tairai la consistance, le tout correctement souligné par une musique de circonstance. Cependant, il faut bien admettre que l'on est nettement moins surpris, tant certains passages du jeu nous rappellent les deux opus précédents. Tout juste se réjouit-on de l'arrivée de Yuri dans les rangs, encore qu'il fasse bien pâle figure face aux deux vétérans habituels. Soulignons enfin la qualité des voix originales, il faut dire que niveau casting il y a du lourd: Kevin McKidd, Idris Elba, William Fichtner, etc...n'en jetez plus! Le tout contribue à une grande immersion, malgré un côté WTF-esque poussé à son paroxysme.
MAKAROV NIE AUX JAMBONS
Autant l'on sentait un certain souci du détail dans l'écriture des deux volets précédents (cela restant tout relatif, on est bien d'accord), autant ici les ficelles sont énormes, et la trame pas bien épaisse, si bien qu'on se retrouve devant un remake guerroyant de Rocky 4 à peine dissimulé. Balboa/Soap&Price l'américain sauveur du monde, contre Ivan Drago/Makarov, personnage aux sombres projets, et, oh surprise, russe de son état. En gros, Môssieur veut attaquer plusieurs grandes villes à l'échelle mondiale. Tout un programme!
Heureusement, la campagne est courte, si bien que la montée d'adrénaline est assez brutale, et le joueur n'aura pas forcément le temps de s'attarder sur l'écriture, trop occupé à profiter du spectacle, bien présent, lui.
LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TAVISH
Une chose qui m'a choquée assez rapidement au cours de ma progression, c'est la facilité, même comparé à Modern Warfare 2, qui était déjà plus accessible que son prédécesseur: c'est bien simple, j'ai découvert le jeu en vétéran, et je suis sûr de pouvoir compter sur mes doigts le nombre de fois où je suis mort. Les scripts sont souvent maladroits, et le level design fait que l'on peut traverser des pans entiers de niveaux sans tirer un coup (de feu, j'entends). Autant je n'aime pas rester bloqué trop longtemps dans un jeu, autant j'apprécie quand même le challenge, avoir le sentiment d'une opposition en face. Et cela n'a pas été souvent le cas au cours de mon run.
Restent les modes Spec Ops et Survie, ajouts sympathiques, qui permettront de squatter un peu plus le jeu avant de le ranger (définitivement?) dans sa boite. Je ne m'étalerai pas sur le multi, mes quelques parties ne me permettant pas d'être très pertinent dans ma description.
Au final, ce MW3 fait le job, pourvu qu'on recherche simplement un bon gros fix d'action "à l'américaine" sans fioritures ni surprise, un comble quand l'un des membres du GIGN du jeu s'appelle Belliveau!