Quiconque a grandi dans les années 90 le sait : les salles d’arcade étaient un rendez-vous incontournable lorsqu’il s’agissait de prendre sa dose de sensations fortes vidéoludiques (et de tabagisme passif). Un patrimoine disparu depuis, malgré une flamme encore vivace dans le cœur des gamers de tout poil. Heureusement, l’avènement du Retrogaming aidant, certaines légendes déchues tentent leur come back par petites saillies ponctuelles. Fort d’un long passif en la matière, Capcom ambitionne désormais d’envahir ce marché de niche en dépoussiérant ses moments de gloire passée et en les compilant dans Capcom Arcade Stadium. De quoi donner au joueur de 2021 l’envie de mettre une pièce dans la machine ?
Prendre le tarif
Pour commencer, petite précision importante : malgré son caractère de compilation embarquant (actuellement) 32 jeux, Capcom Arcade Stadium peut également se consommer à la carte. Sur console, le titre est ainsi divisé en trois packs de dix jeux, couvrant chacun une période différente de l’histoire du développeur nippon (‘84 - ‘88, ‘89 - ‘92 et ‘92 - ‘01), tandis que le PC ajoute la possibilité d’effectuer ses acquisitions à l’unité. Chaque joueur peut donc trouver aisément chaussure à son pied et se tailler un petit pèlerinage spécial “cassage de dents” à l’ancienne pour un tarif réduit suivant ses affinités. Forte de grands noms prestigieux, la sélection se paye en plus le luxe d’être suffisamment variée pour combler tout type de profil. En tout cas, pour de l’arcade, puisque la collection fait évidemment la part belle aux genres qui ont fait sa gloire, shooters, brawlers, jeux d’action et de baston en tête de liste.
Mille-Bornes
Pour ce qui est de sa présentation, Capcom Arcade Stadium a mis les petits plats dans les grands. Dès son ouverture, c’est un véritable musée virtuel qui s’offre au joueur. Les bornes alignées s’effeuillent au gré des claquements de joystick, un véritable rêve humide dématérialisé pour les aficionados, l’odeur de nicotine froide en moins. Et une fois un jeu choisi, le titre ne démérite pas, avec sa quantité astronomique de paramètres visuels permettant à chacun de jouer dans des conditions optimales. De l’apparence de la borne aux filtres pour simuler les lignes CRT, en passant par l’orientation de l’écran, sa taille et une quantité impressionnante d’overlays décoratifs, le feeling d’époque est garanti, pour une madeleine à l’odeur plus vraie que nature.
L’amour du risque
Mais Capcom Arcade Stadium ne se contente pas d’une plastique irréprochable et soigne également la qualité de son contenu. L’émulation de chacune des ROMs de la collection est pour ainsi dire parfaite et les sensations d’époque sont bien présentes. C’est donc naturellement que le titre met l’accent sur les enjeux qui vont de pair : le challenge et le scoring. La grande majorité de la compilation s’avère d’une difficulté diabolique, exigeant apprentissage et investissement, à l’ancienne. Et quoi de mieux pour récompenser l’engagement du joueur que de lui permettre de comparer ses performances avec le monde entier ? Capcom l’a très bien compris en intégrant de nombreux leaderboards à l’expérience, tous soumis aux mêmes critères d’accès (généralement limités à un seul crédit). Une belle carotte assurément capable de faire oublier aux amateurs les nombreux coups de bâtons.
Borne this way
Pour pimenter un peu les choses et inciter le joueur à relancer régulièrement une petite session, Capcom Arcade Stadium sait également déployer des trésors d’ingéniosité. Au fil des parties et selon ses faits d’arme, le joueur améliore son rang et obtient des CASPO, lui permettant d’acquérir toujours plus d’éléments cosmétiques pour personnaliser ses bornes. L’intérêt des jeux lui-même est également constamment renouvelé au travers des défis hebdomadaires. Chaque semaine, de nouveaux challenges proposent au joueur de se frotter à ses jeux préférés avec une contrainte de chronomètre ou avec des règles alternatives. L’occasion de tenter de se faire une place dans l’un des classements éphémères tout en redécouvrant un titre parcouru mille fois, ça ne se refuse pas.
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