Carrion est un genre de metroidvania assez singulier. Il nous met dans la peau d'une créature dont nous ne savons à peu près rien sinon qu'elle est tenue prisonnière d'un laboratoire dont elle cherche à s'échapper.
L'histoire du jeu, en retrait, ne nous est jamais explicitée par la voie du langage mais très sobrement par l'intégration de flashbacks, de suggestions, ainsi que par l'action même.
Les graphismes en pixel art sont soignés, particulièrement les environnements et les éclairages, sans oublier la créature que nous incarnons. Mention spéciale à l'écran de menu principal qui est magnifique.
La musique et le sound design sont immersifs et retranscrivent bien l'humeur des situations: mystère et tension de fond ou bien danger selon les moments.
En ce qui concerne le gameplay, celui-ci se partage en gros en deux pans: des puzzles assez simples mais efficaces viennent balancer des phases d'action qui nous laissent le plus souvent le choix entre des stratégies différentes, celles-ci s'étoffent au fur et à mesure des power-ups que nous récupérons et des zones débloquées.
Le jeu vient apporter un peu de diversité en présentant régulièrement de nouvelles mécaniques à exploiter. Les mouvements de notre monstre sont très fluides quoique légèrement laborieux une fois atteint la forme finale.
Carrion ne bénéficie pas d'une grande rejouabilité et aurait gagné à intégrer un système de repérage plus poussé que l'écholocalisation - sans toutefois passer par une carte, ce qui n'aurait pas de sens du point de vue de la cohérence du game design - car on peut facilement se perdre dans ce dédale d'environnements qui se distinguent assez peu.
Au final, Carrion est un jeu solide à l'atmosphère digne d'un film de John Carpenter qu'il rappelle très souvent, aussi bien dans la musique, dans l'histoire que dans son personnage principal (coucou The Thing).