Je suis fan de Pokémon depuis toujours. Que ce soit pour ses aventures ou la collection de ses petits monstres, j’ai trouvé dans cet univers une formule pour laquelle mon engouement ne faiblit pas. C’est simple, tous les principaux jeux sont passés entre mes mains. Et alors que le monde entier se déchirait pour savoir si Palworld était un meilleur Pokémon que Pokémon lui-même (spoiler: non), je me suis fais la remarque que je n’en avais jamais vraiment aimé un autre. Jusqu’ici les « Pokémon-like » ne m’avaient pas franchement passionnés, oscillant entre rejets catégoriques (Dragon Quest) et déceptions (Digimon, Temtem). Il aura donc fallu un sacré hasard pour que ce méconnu Cassette Beasts arrive jusqu’à mes oreilles…
Cassette Beasts, c’est l’histoire d’un héros échoué sur une plage sans le moindre souvenir. A partir de là (et vu qu’aucune épée ne semble trainer à proximité) notre avatar tente de rejoindre la ville la plus proche, avant de se faire agresser par un monstre local à l’approche des hautes herbes. Mais c’était sans compter sur le pouvoir du radiocassette et de ses écouteurs (!), avec lesquels nous apprenons la fusion en monstre. Évidemment, il règne sur cette île (oui nous sommes sur une île, vous en doutiez ?) des mystères que nous allons devoir résoudre pour nous échapper. Et comme Pokémon n’est jamais loin, le mieux reste encore de le faire en remplissant sa boîte à tubes et de lancer des batailles musicales avec un maximum de personnes présentes sur l’île.
Si le pitch de départ est un brin déroutant (même les PNJs sont d’accord avec cet état de fait), il n’en reste pas moins qu’une certaine logique s’installe au fur et à mesure que le jeu se développe. Le micro du radiocassette permet de faire des copies des monstres sauvages, faisant ainsi office de « capture » pour notre héros qui les stocke ensuite sur des bandes. Les attaques apprises le sont par le biais d’autocollants apposés auxdites cassettes, ce qui laisse le choix au joueur de les recoller ailleurs si besoin. Les célèbres crayons à six faces permettent de rembobiner le matériel et donc de soigner nos monstres-fusions, tandis que les rembobineurs remettront d’aplomb les cassettes les plus amochées. Cette logique infuse également la fameuse trinité des pouvoirs chère aux RPGs, avec son tableau des types pas plus compliqué qu’ailleurs (l’eau bat le feu, le plastique bat la foudre, etc). Pour les plus dubitatifs, notez simplement que l’histoire nous expliquera certains des aspects les plus obscurs de cet univers, preuve que le but n’était pas que de faire vibrer la corde de la nostalgie à travers cet univers rétro.
Au niveau des graphismes, je n’ai rien à redire tant le travail est de qualité : les parties illustrées sont vraiment belles avec des artworks et des personnages haut en couleurs, tandis que les combats et les monstres en pixel art sont tout aussi réussis que travaillés. Le design des boss apporte une dernière touche d’originalité, tout en ajoutant une légère note horrifique au titre (je vous laisse découvrir cet aspect du jeu). Tout le monde devrait pouvoir trouver son bonheur parmi la centaine de bestioles présentes dans le jeu de base, même si certaines sont effectivement plus originales que d’autres.
Les stratégies sont beaucoup (mais alors beaucoup) plus présentes que sur n’importe quel jeu de Game Freak. Les combats en 2v2 apportent nécessairement une certaine complexité, mais c’est au final le principe des autocollants repositionnables qui ouvre le potentiel infini des combos. Que vous soyez du genre offensif ou défensif, il existe tout un tas de synergies capables de vous donner la victoire et certains ennemis vous demanderont rapidement de vous creuser les méninges pour en venir à bout. Seul bémol à ce sujet, la plupart des combats « sauvages » deviendront vite redondant, quitte à lasser les joueurs les moins patients lors des périodes de pexing.
Si le papa de cette aventure est évidemment Pokémon, alors la maman ne peut être que Zelda. La façon dont notre avatar évolue dans ce monde ne pourra que raviver les souvenirs d’un certain Link, de même que les capacités que nous débloqueront pour atteindre les endroits les plus reculés. Les petites quêtes annexes et les énigmes à base de roches à déplacer / flammes à allumer finiront de convaincre les plus sceptiques. Je dois admettre que le mélange des genres est plus que pertinent, apportant un peu de dynamisme et de réalisme dans l’exploration qui manque cruellement aux opus de dresseurs de monstres de poches.
Contrairement à ce que j’ai pu lire ça et là, la musique n’est pas transcendante, gâchée de mon point de vue par les paroles chantées omniprésentes. Le fait qu’une option existe dans les menus pour la désactiver - sans toucher à la musique - me laisse penser que je ne suis pas le seul à avoir tiqué dessus. Il serait néanmoins ridicule d’en vouloir au jeu pour ce petit point noir au vu des autres qualités du titre. L’humour et les quelques saillis à l’encontre du monde « réel » nous laisse également avec un peu plus de réflexions que les mondes classiques de papy Nintendo.
Une « véritable pépite indé » pour citer les amateurs du genre !
Rétro Miqote veut se battre !