Foutus piafs...
Voilà un jeu qui mérite qu'on se penche dessus. Il n'est pas inédit de dire que Castlevania est sans aucun doute l'un des titres les plus exigeants de la NES. En même temps, on se doutait bien...
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le 10 oct. 2011
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La NES avait déjà une bonne série de jeux cultes made in Nintendo, qui ont fait, dès la première console, toute l’identité de la marque. Mario Bros 3, Zelda, Metroid, Kirby même… Toutes les icônes de la firme paradaient déjà sur la 8-bit. Mais il y avait aussi les éditeurs tiers qui n’étaient pas en reste, comme Capcom avec les Megaman, et d’autres encore, dont, bien sûr, Konami, qui a fait tout le bonheur (ou malheur !) des possesseurs de la NES à l’époque. Bien connu pour son démoniaque jeu Tortues Ninja sur NES, mais surtout pour l’incroyable Castlevania, qui est depuis devenu l’un des jeux les plus mythiques de la console… Et à raison, je peux vous l’assurer !
Bon, je ne vais pas mentir, ce n’est pas la première fois que je finis le jeu. Je l’avais déjà fait à l’époque, histoire de travailler un peu ma culture vidéoludique, et y revenir aujourd’hui ne s’est pas fait sans une certaine appréhension. Eh oui, la fameuse difficulté du titre dégage quand même une sacrée aura, et même si ça faisait longtemps (au moins 10 ans) que je n’y avais pas touché, il y a des choses qui marquent au fer rouge. Impossible d’oublier le terrifiant combat contre la Mort, les têtes de méduses me précipitant en boucle dans les trous, le boss final que je trouvais impossible sans exploiter une sorte de bug avec les eaux saintes… Bref, mes fesses avaient de quoi faire bravo rien qu’en rallumant ma conso… Oui, en rallumant mon émulateur !
Cela dit, une chose a changé entre mon moi d’il y a 10 ans et le vieux trentenaire que je suis aujourd’hui (non, le poids ça va toujours) : je suis devenu un putain d’hardcore gamer. Sans rire, à l’époque, je faisais tous les jeux du genre non-stop avec les save states comme un petit gamer des bac à sable. Aujourd’hui, je me les refuse quoi qu’il en coûte, L’authenticité avant tout. Rotter du sang sur tous les jeux un peu rétro ? Pfff. Entre-temps, j’ai terminé des jeux bien plus vieux que 95 % des « rétro gamers » ne toucheront jamais, et j’ai passé au peigne fin tous les jeux NES réputés difficiles. Tortues Ninja ? Ouais, je l’ai fini sans utiliser de continue, pourquoi ? Les trois Ninja Gaiden de la NES ? Pff, pareil ! Alors autant dire que si quelqu’un devait avoir les fesses qui font bravo ici, ce n’est pas les miennes, mais plutôt celles du petit cul pale de Dracula.
Toujours est-il que ce fut un véritable plaisir de retrouver un jeu qui, force est de constater, reste un véritable classique, tant la maîtrise du gameplay est parfaitement calibrée, au même titre que les plus grands jeux de Nintendo. Rien que le début : un parfait tutoriel caché. Le jeu nous fait comprendre le système de torches à péter et d’upgrades dans un long couloir sans ennemi, qui nous laisse le temps d’apprivoiser le Simon. Puis arrivent des ennemis simples (les zombies), en même temps que le premier objet, la dague. On continue, on découvre les escaliers, le poulet « caché » mais si facile à trouver qu’on comprend que les murs peuvent aussi dissimuler des objets, pour finir enfin le premier niveau sur un boss trivial, si on utilise les haches reçues juste avant. Je trouve ça tellement bon : même sans manuel, en un niveau, tu as déjà compris toute la philosophie du jeu — les upgrades, les chandelles et les objets qui sont primordiaux pour combattre efficacement les boss.
Le gameplay, lui, a forcément vieilli, mais là aussi, à la manière du premier Mario Bros, on reprend vite le pli. J’en suis venu à apprécier cette rigidité dans les mouvements de Simon, qui apporte malgré tout une bonne précision. J’ai bien sûr pesté sur mes nombreuses morts face à ces fichues méduses qui me poussent dans le vide au niveau 2 (être préparé mentalement n’aura servi à rien pour ce passage !), ou encore dans le terrifiant passage de plateformes du niveau 4. Mais même ça, finalement, ça ne m’a pas tant déplu. Car le jeu ne commet pas l’erreur d’être injustement trop difficile, grâce à des continues infinis, ce qui aide grandement à faire passer la pilule sur les moments les plus tendus/bordéliques, là où tant d’autres jeux de l’époque nous faisaient revenir à l’écran titre. De plus, les passages les plus frustrants sont souvent situés au début des niveaux (les méduses du niveau 2, la phase de saut du niveau 4 ou encore le pont du niveau 6). Du coup, on peut pratiquer ces moments compliqués à l’infini pour rapidement les maîtriser, sans se retaper tout un chemin insupportable. C’est tout simplement du très bon game design, qui propose du challenge sans être frustrant pour rien.
Même son de cloche en ce qui concerne le level design. Le jeu est court, avec seulement 6 niveaux, mais ils observent une parfaite montée en difficulté, avec les choses sérieuses qui commencent dès le niveau 3. Chacun a sa particularité : les méduses du niveau 2, l’épreuve d’endurance du niveau 3, les nombreux sauts du niveau 6… Bref, c’est varié. Et contrairement à plein d’autres jeux du genre sortis pourtant plus tard sur la NES, il n’est pas débilement difficile sur certains aspects, comme le spawn des ennemis. Ici, pas de connerie du genre « reculer un peu et revenir fait réapparaître les ennemis en boucle ». Techniquement, c’est le cas, mais il faut vraiment reculer loin pour qu’un ennemi revienne nous hanter, ce qui n’arrive quasiment jamais. Donc on n’a pas ces passages de merde comme le dernier niveau de Ninja Gaiden, avec des ennemis partout, où si tu reviens d’un pixel en arrière, le monstre que tu as mis 10 secondes à tuer respawn instantanément. Castlevania n’a pas besoin de ce genre d’artifice pour être difficile.
Ce qui fait que le jeu a une BONNE difficulté, et que c’est vraiment grisant d’apprendre à maîtriser les différents niveaux, car une fois les bonnes techniques acquises, on se surprendra à passer certains niveaux sans se prendre quasi aucun coup. Typiquement, le niveau 5, qui, s'il est fait avec l’eau sainte (qui spawn de plus au début du niveau) et une bonne connaissance des ennemis, peut clairement être fait sans se faire toucher jusqu’au boss. C’est vraiment un jeu que j’ai apprécié refaire et refaire une fois fini, tant son Game Design est efficace et que le jeu n’est pas rempli de carabistouilles comme tant d’autres à l’époque. Bon, il y a bien parfois des pièges de gros bâtards, comme les chauves-souris qui arrivent en même temps qu’une plateforme dans le niveau 4…. Mais que voulez-vous, c’est l’époque qui veut ça ! Puis ce genre de moment à la con arrive si rarement (et comme dit plus haut, la plupart du temps au début d’un niveau, donc 0 punition en cas de mort limite) que je pardonne sans problème ces petits moments d’égarement.
Mais bon, s'il fallait parler d’un aspect un peu moins efficace du jeu, bien sûr, j’évoquerais ses boss. C’est peut-être finalement l’aspect le moins bon du titre, et si j’avais le combat de la Mort gravé dans ma mémoire, ce n’était pas pour rien. Avec eux, à part les deux premiers, c’est un peu tout ou rien. Soit tu as la version hardcore de chez hardcore si tu n’as pas le bon objet ou la bonne stratégie (coucou la Mort sans l’eau sainte), soit tu éclates le boss (coucou la Mort avec l’eau sainte). Je comprends l’idée de Konami de nous forcer à essayer de trouver la meilleure technique par nous-mêmes, mais j’aurais préféré un juste milieu. Que ce soit la Mort ou encore ce foutu Frankenstein et son nain à la con qui saute de partout, faire ces combats de manière « legit » (sans eau sainte spammée comme un gogole) relève plus du calvaire que du challenge, faut bien l’admettre.
J’ai pourtant réussi à vaincre la Mort sans l’eau sainte, lors d’une run où j’avais pris la croix par erreur (je m’en suis voulu à ce moment), j’ai réussi aussi à vaincre les momies sans me planquer comme un lâche depuis le haut de l’escalier, mais c’était tellement brouillon que je n’en ai pas vraiment tiré quelconque satisfaction, persuadé d’avoir eu plus de la chance que du skill dans ma réussite. Un aspect par contre où je me suis amélioré, j’ai cette fois-ci réussi à vaincre Dracula sans abuser des eaux saintes ! J’y tenais, je trouvais ça quand même incroyable que la seule manière de vaincre la dernière phase consistait à bloquer le boss avec les eaux saintes via un 3 (pour en lancer plusieurs en même temps et ainsi bloquer à l’infini le boss), et avec un peu de persévérance, c’est passé ! Bon, toujours aucun moyen de deviner si ce boss de merde va faire un saut court ou long, mais avec de la méthode et du skill, il est tout à fait possible sans farmer des cœurs ou utiliser une technique abusée. J’avoue, j’étais un peu fier de moi sur ce coup-là, enfin j’ai fini ce jeu sans aucune save state et vaincu son boss final à la loyale.
Mais comme dit plus haut, je suis devenu aujourd’hui un bon gros joueur hardcore entre-temps, donc après le générique rempli de pseudos rigolos (c’était une autre époque !), j’ai refait le jeu plusieurs fois. Au début par plaisir, car comme le jeu se finit en 3/4/5h en prenant en compte le temps de try hard, je voulais faire durer un peu, puis après par défi. J’ai commencé par vouloir relever le challenge de faire le jeu sans continue, ce que j’ai réussi mais dans la douleur. J’ai échoué de peu sur Dracula lors de ce challenge (oui, à la toute fin), pour le réussir plus tard avec plus aucune vie pour recommencer, et avec une barre de vie quasi vide (un coup et j’étais mort) contre Dracula. Mais j’ai fini par vaincre ce jeu et réussir ce très bon challenge.
Mais attendez, je n’en avais pas pour autant fini ! À l’époque, j’avais aussi oublié (ou alors ignoré, je devais être plus sage à l’époque) le mode hard du jeu, qui se lance juste après les crédits. Celui-ci indexe tous les dégâts des monstres à 4 points de vie et augmente pour beaucoup les quatre premiers niveaux. J’ai donc fait aussi ce challenge, et là franchement, si je trouvais le jeu de base parfaitement équilibré, là faut bien avouer qu’avec le mode hard, cet équilibre part totalement en vrille.
Le niveau 2 devient exaspérant, avec une quantité folle de méduses bien plus nerveuses, qui nous attaquent même dans d’autres endroits du niveau. Le passage avec les presses + méduses ? Un foutu CAUCHEMAR. Le niveau 3, encore, ça va : il est un peu plus chaud à cause des dégâts qu’on prend, mais je trouve qu’il se maîtrise bien. Par contre, le niveau 4, lui, est complètement loupé dans cette difficulté. C’est juste ultra frustrant et insupportable, avec l’obligation de trouver une stratégie parfaite pour passer chacun des passages du début du niveau, tant c’est de la folie.
Entre les chauves-souris et surtout les monstres qui sortent de l’eau en dessous de nous tandis qu’on est sur une petite plateforme mouvante (donc mort assurée), c’était un enfer. Surtout la partie finale de la zone de l’eau, avec un monstre quasi impossible à éviter, impliquant des techniques de taré pour réussir à l’esquiver. Bref, là, pour le coup, le niveau 4 en hard, c’est vraiment de la grosse merde, mais bon, ça ne fait pas partie du jeu principal, donc je n’en tiens pas spécialement rigueur au jeu. Le reste du mode hard devient par la suite étonnamment simple, avec un niveau 5 et 6 quasi identiques à la version normale. Sans doute que les développeurs jugeaient ces niveaux suffisamment hardcore !
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