Akumajo Dracula en mode "Easy", le jeu est finissable !!

Action/plate-former culte de la Nes, qui engendra une saga encore plus culte composée d'une vingtaine d'épisodes sur une bonne dizaine de machines différentes à la pesée, ce premier opus instaure les bases de façon brutale, mais tout en efficacité d'Akumajo Dracula, renommé Castlevania (contraction de Caste of Transylvania) chez nous et aux USA.

Comment ce chef d’œuvre gothique et archaïque se débrouille manette en main ? Il est plutôt très bon pour l'époque. Un bouton de saut qu'il faut bien préparer car on ne peut plus contrôler sa trajectoire une fois lancée, un bouton de fouet pour exploser les ennemis et bien évidemment, les chandeliers bonus !
De nombreuses armes à disposition : Lancer de couteaux, de haches, d'eau de vie, crucifix (inutilisable manuellement) pour exploser tous les gugusses aux alentours, montres (ou horloges) pour arrêter le temps un court instant... Bref, la panoplie est déjà riche et variée. Pour utiliser ses armes, il faut récolter des cœurs sur les chandeliers ou les corps des victimes, ce qui augmentera notre stock de munitions. D'ailleurs dans Castlevania, les cœurs font des munitions contrairement à la plupart des jeux d'action comme Zelda ou ils nous font récupérer de la vie. C'est bizarre mais on s'y fait vite. Les vies elles, sont récupérables en cassant des murs, elles sont représentées sous forme de gros poulet rôti.

Les niveaux sont peu nombreux, six niveaux divisés en trois stages ce qui fait dix huit petits stages assez courts, mais dont la difficulté est croissante. Niveaux limités en temps mais c'est rarement gênant. Pour les décors et les graphismes, c'est du tout bon, c'est assez fin et varié, surtout pour un titre de 1986. Les musiques quant à elles sont définitivement rentrées au panthéon des plus grandes musiques de jeux vidéo aux côtés de celles de Zelda, Mario, Final Fantasy...etc... Le chipset sonore de la Nes est subtilement exploité pour un rendu encore aujourd'hui excellent. On retiendra particulièrement la musique du premier stage (Vampire Killer) et celle du stage 5, mais aussi celle du 4 dont le début fait penser au thème des dents de la Mer. Bon en fait elles sont toutes très bonnes et contribuent à l' ambiance hors normes du jeu.

Pour ce qui est de la difficulté, c'est vrai que le jeu est abusivement dur particulièrement à partir du stage 4 (son boss surtout, Frankenstein), et le stage 5 est presque impossible dans sa dernière partie. Ne parlons même pas du dernier niveau 6 !
Mais il faut savoir qu'Akumajo Dracula est ressorti en 1993 au Japon dans une version Famicom (la version originale de 1986 était chez eux sur la Famicom Disk System qui était encore une autre console) doté d'un excellent mode "Easy", qui raviront tous les joueurs qui rêvaient de le finir sans "savestater" dans toutes les trente secondes (je parle sur émulateur bien entendu) !
Pour commencer, ce mode permet à son héros Belmont de rester sur place lorsqu'on se fait toucher ! Alors que les recul de deux mètres nous faisait souvent tomber dans les précipices dans la version de 1986, ce nouveau système permet d’éviter de nombreuses morts injustes ! Ensuite, la perte d'énergie n'est que d'un seul rectangle contre trois, tandis que le nombre de vies de base se voit augmenté à neuf. Idem pour le stock de munition, considérablement augmenté dès le début...

Le jeu devient ainsi bien plus abordable, et même les novices pourront le finir assez aisément. Peut être que les développeurs de cette nouvelle version auraient dû prévoir un mode alternatif entre le mode easy et le mode normal... Le dernier point positif est que la résistance des ennemis et leur nombre n'ont en tous cas pas été touché, et c'est tant mieux !

Bref, si vous voulez vous essayer à Castlevania sans risquer la crise de nerfs, adoptez pour la version Famicom d'Akumajo Dracula de 1993. Au pire, vous pourrez toujours le retenter en mode normal dans cette version une fois la version easy terminée (perso, il m'aura fallu qu'une petite demi-heure pour arriver à bout de Dracula en easy).

Reste que Castlevania est un grand jeu, toujours aussi prenant presque trente ans plus tard, bien réalisé (level design précis et sans bavures), maniable, doté d'excellentes mécaniques de jeu, simples et efficaces. Le premier d'une longue et belle saga, et qui donne envie de découvrir les épisodes suivants sur Nes !