3, doit être le chiffre fétiche de la NES. En plus de cumuler de nombreux hits, cette console se paye le luxe de leur suites. Dans celles-ci, à chaque fois c’est l'épisode 3 qui cartonne le plus. Pas seulement techniquement en avance, ces suites sont aussi d'excellents jeux qui ont su rester jouables dans cette ère de 3d et de motion gaming. C'est le cas entre autre de Mario 3, Ninja Gaiden 3, Megaman 3 et pour ce qui nous intéresse ici : Castlevania III. Épisode phare de la série il constitue les fondations de ce que deviendra Castlevania par la suite : un jeu d'aventure.

Mais avant cela, Castlavania 3 a apporté un mélange intéressant entre action / plate-formes et recherche. Sans doute le meilleur de Castlevania 1 et de Simon's Quest tout en gommant leurs défauts. Dans Castlevania III on fouette, pas en terme d'odeur mais plutôt de vifs clacs sur de la peau de vampire. Sans aller jusqu'à dire qu'ils aiment ça, le moins que l'on puisse avancer c'est que le fouet est, allez savoir pourquoi, l'arme de prédilection de la famille Belmont. On imagine bien que pour se battre contre des vampires, il ne faut pas être un adepte du libertinage avec accessoires. Que tel un curé, l'utilisation de ces lanières de cuir tressées, couteaux et autres haches est uniquement professionnelle. Toutefois, après 2 épisodes placés sous la domination du fouet, Konami décide d'élargir sa panoplie avec l'embauche de nouveaux aventuriers.

Pour une foi le Belmont de service n'ira pas seul au casse pipe. Il sera accompagné et rencontrera au court de son périple des petits nouveaux tout près à entrer dans le club private du Vampire Killer. Sauf que ces outsiders ont d'autres talents. Ils risqueraient bien de piquer la place à la famille Belmont depuis longtemps attelé à dispenser ses coup de fouet centennales à monsieur le Comte. Parmis eux, une magicienne nommée Sypha, Grant un pirate habile comme un singe et l'Homme chauve-souris qui deviendra une star : Alucard. Chacun d'entre eux a une habileté qui change de l'habituelle violence du fouet des Belmont. Sypha possède de puissants pouvoirs tels que la glace, le feu et la foudre. Grant lui, utilise comme toy une dague rapide ainsi que les jouets classiques des Belmont tels que la hache ou le chrono. Mais sa capacité principale est de sauter extrêmement haut et de s’accrocher aux murs et aux plafonds. Idéal pour dominer la situation... Alucard quand à lui, revêt son costume de chauve-souris pour voler où bon lui semble. Un tel personnage dans Castlevania, donnant autant de facilité, ne pouvait que devenir l’égérie des Goths. Malheureusement chacun d'eux est frappé d'une malédiction (d’où le titre) et devra être fouetté pour en réchapper. Une foi flagellé comme il se doit, ils rejoindront Trévor dans son périple. Pour cela, Castlevania 3 propose de multiples chemins. Chacun d'eux menant à un personnage, et à un niveau différent. Il n'est pas possible d'avoir nos trois acolytes en même temps. Trévor ne peut être aidé que part un seul d'entre eux. Si l'un d'eux vous rejoint alors que vous êtes déjà accompagné le précédent vous quittera. Cela a une incidence autant sur le parcours des niveaux qui sera différent mais aussi sur la fin.

Castlevania 3 ne fait pas dans la dentelle, enfin si mais pas dans celle là... Konami propose avec ce jeu plusieurs chemins, une réalisation léchée et pas moins de 4 fins différentes. Cela ne vous fait-il pas penser à un épisode star de la série ? Bien sur, Symphonie Of The Night qui est quasiment la suite légitime de Dracula's Curse. On y retrouve tout les ingrédients initiés dans cet épisode. Choix du chemin, guest star et fins différentes. Pourtant, au niveau de l'action et du gameplay ces 2 épisodes sont opposés, mais il y a un point sur lequel ils se rejoignent : la réalisation.

En 1989 Castlavania III a tout pété ! La réalisation technique est l'une des plus réussie de l'époque. Le jeu est rapide, fluide et maniable malgré les hémorroïdes héréditaires de la famille Belmont. Les graphismes, bien qu'un poil étranges sont très fouillés voir parfois trop si vous n'avez pas la chance de jouer en RVB. Certains niveaux très détaillés ont tendance à avoir des couleurs baveuses, cela n'est pas plus gênant que ça et renforce l'ambiance un peu crade et lugubre du château de notre pote Drak. Au niveau de l’animation le jeu nous gratifie d'effets graphiques très intéressant comme des parallaxe, des effets de brume plutôt saisissant et d'autres petites animations sympathiques et rarement vues sur NES. Konami oblige, la mise en scène n'est pas en reste, le jeu est ponctué de petites scènes lors du choix du chemin à prendre ou de la rencontre avec les guest. Mais le point culminant reste la fin et son satff roll accompagné de son épilogue et d'un superbe thème musical. Là encore les développeurs sur les consoles actuelles ont beaucoup à apprendre des « The End » du rétro. Cependant l'élément le plus marquant du jeu reste incontestablement sa bande son et l'histoire qui va avec.

Castlavania III est encore la preuve que Konami maîtrise parfaitement son sujet en matière musicale. Les BGM du jeu sont tout simplement fantastiques et font partie des thèmes clefs de la série. La plupart des musiques connues de Castlavania sont née dans cet épisode. La bande son pousse à jouer et les thèmes exploitent parfaitement la NES. De simples bipbip deviennent des echo dans le niveau de la clock tower ou du bateau fantôme, des nappes très grave bourrées d'harmoniques et de modulation dans les niveaux 3, 9 et 11. Puis bien sur, les thèmes connus comme ceux des niveaux 1, 10 et 14 sans aborder le fameux « flashback » du staff roll. La bande son du jeu est tout simplement l'une des meilleurs de la NES. Pourtant Akumajou Dracula, la version japonaise de Castlavania III, propose une bande son totalement hallucinante. Les thèmes sont les mêmes mais orchestrés de façon différente à l'aide d'une puce présente dans la cartouche japonaise du jeu. Cette puce à permis à Konami de décupler son inspiration et d'offrir sans doute l'une des meilleures bande son tous épisodes de Castlevania confondus. Toutefois, à l'époque Nintendo imposait aux éditeurs tiers US et européen l'utilisation de puces exclusivement fabriquées par la marque. Dès lors, Konami via Palcom Software en Europe n'a pas pu réutiliser sa propre puce d’extension, la VRC6. En lieu et place, ils ont été obligé d'utiliser une puce de Nintendo, le MMC5, ne disposant pas des mêmes capacités sonores que le VRC6 de Konami. Résultat, les musiques de la version japonaise sont bien meilleures que celles des versions US et Euro. C'est là toute l'absurdité de la dure loi des contrats d'exclusivités passés à l'époque entre Nintendo et ses esclaves. Alors si vous avez le choix entre les différentes versions, choisissez la japonaise. Si vous avez en plus le temps, faite les deux pour voir.

Castlavania III est le digne représentant des qualités ludiques de la série . Un jeu bourré d'action et d'une réalisation de qualité, autant graphique que musicale. L'une des meilleures réalisation sur NES. Avec Castlevania 4, cet épisode est l'un des plus aboutis en reprenant les racines de la série. Mais c'est aussi celui qui à ouvert la voie vers la fin du club private Vampire Killer. C'est sans doute le précurseur du successeur au « fouettage ». Il annonce la venue d'une ère nouvelle dans la série. Un futur ou le fouet ne fait plus la loi. Un futur fait de recherche et de RPG. D'aller et de retour, de beaucoup de blabla, mais aussi les prémisses de très bonnes musiques. Mais il est trop tard, le vers est déjà dans le fruit. Alucard est en passe de devenir une star. Les dentelles et le teint pâle deviennent fashion laissant les Belmont et leur fouet dans les lointains souvenir du rétrogaming.
Dr_Wily
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs jeux NES et THE END : quelle joie ! :)

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le 28 déc. 2012

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Dr. Wily

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